Les XXIVe Jeux Olympiques sont ouverts le 17 septembre au stade olympique de Jamsil par le chef de l’État sud-coréen, le général Chun Doo-Hwan. Après 1980 à Moscou et 1984 à Los Angeles, aucun boycott n’est à signaler, à part la Corée du Nord (qui souhaitait être impliquée dans l’organisation au même titre que sa « sœur-ennemie » du sud). Les épreuves, notamment celles de l’athlétisme, promettent ainsi d’être complètes et disputées, exactement comme on a pu le voir aux championnats du monde 1983 à Helsinki et 1987 à Rome. Tant mieux pour le spectacle. Du côté suisse, Werner Günthör est notre plus grande chance de médaille olympique. Il a beaucoup travaillé et mise sur cette consécration, la seule qui lui manque encore. Le « Pays du Matin Calme » devrait être un lieu prédestiné pour cet homme tranquille, redoutable lorsqu’il a un boulet dans la main… car il est très fort, notre géant ! Il a remporté haut la main tous les titres du marché du lancer de poids : vainqueur du Grand Prix (1986), champion d’Europe (1986), champion du monde (1987) et à deux reprises, il a été sacré sportif suisse de l’année, prix de l’affection et de l’admiration que porte le pays à son sympathique colosse.
Le Thurgovien, victime d’une grippe intestinale il y a quelques jours, a perdu du poids. Pour un sportif dont la force constitue le principal facteur de performance, la grippe intestinale est une ennemie de taille. Werner Günthör en a fait la cruelle expérience la semaine dernière, condamné à garder la chambre cinq jours durant. Du coup, il a perdu 6 kg ! Mais les choses s’arrangent et l’on peut dire que le champion du monde remonte la pente normalement et qu’il sera, selon toute vraisemblance, en pleine possession de ses moyens pour son concours olympique. Jean-Pierre Egger donne son avis sur la maladie de son protégé et communique également le programme à venir jusqu’au 23 septembre, jour du concours olympique : «Il est impossible de dire s’il aura réellement totalement récupéré. Quoi qu’il en soit, handicap il y a, c’est sûr, puisqu’il a perdu une semaine d’entraînement à un moment important de la préparation. Mais il appartient aux champions de venir à bout de ce genre d’incidents. Il y a trois jours, il avait déjà regagné 3 kg et il a pu reprendre l’entraînement. Avant-hier et hier, il s’est entraîné normalement à cent pour cent et il le fera encore ce mercredi. Jeudi, nous partons pour la Corée du Sud. Sur place, vendredi 16 et samedi 17 septembre, Werner se contentera de faire un peu de gymnastique en décontraction avant de s’entraîner à nouveau normalement lundi 19 et mardi 20. Le 21, repos et le jeudi 22, séance de tonification ou, en d’autres termes, de musculation adaptée. Et le vendredi 23 septembre, au matin, Werner entamera les qualifications du concours olympique du lancer du poids».
Médecin-chef de la délégation helvétique, le Dr Segesser, déjà présent à Séoul, lui a donné ses derniers conseils par téléphone. Moralement ? Le champion du monde est solide, même si par moments une ombre passe sur son visage. Mais il sait bien que tous ses adversaires doivent eux aussi lutter et venir à bout des multiples ennuis, souvent petits, mais grossis par l’approche de l’événement, qui parsèment le chemin de la gloire sportive. La semaine dernière, on le sait, l’Allemand de l’Est Ulf Timmermann a lancé à 22,61 m dans le cadre de la répétition générale officielle des sélectionnés de son pays : «Nous n’avons pas été étonnés, affirme Jean-Pierre Egger. Nous attendions même une performance supérieure. Timmermann est très fort cette année, cela ne fait aucun doute. Si Werner a retrouvé toute sa substance, les chances de ces deux hommes seront à peu près égales et l’on est en tout cas sûr d’assister à un beau concours. Assez fragile moralement jusqu’ici, Timmermann s’est sans aucun doute attaché à travailler également sa force psychologique. Dans ce domaine pourtant, seule la confrontation directe permet de tirer des conclusions. Et Werner a déjà eu l’occasion de démontrer que, sur ce terrain-là, il ne manque pas d’atouts dans son jeu». Le 23 septembre, sur le coup de 16:10, les performances réalisées en cours de saison n’auront toutefois que peu d’importance. «De la première à la cinquième place, tout est possible», estime Werner Günthör, pour qui tout se jouera au niveau de la confiance et de la solidité nerveuse. «Le premier jet aura également son importance». Pour le Thurgovien, les hommes à surveiller seront Ulf Timmermann, Udo Beyer, Randy Barnes et Sergey Smirnov. L’incertitude règne en ce qui concerne Alessandro Andrei, qui flirte cette saison avec les… 20 mètres. Comme à Rome, le concours du poids se déroulera dès le premier jour des compétitions d’athlétisme.
L’athlétisme suisse, à l’heure de décliner son palmarès olympique, ne peut exhiber que six médailles d’argent et une de bronze, trois de ces trophées ayant eu pour cadre les épreuves de marche. Mais de médaille d’or, nulle trace… Est-ce la dernière fois que semblable constat peut être dressé ? Même l’incertitude du sport ne saurait le dire. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que rarement chance aura été plus belle, plus sérieuse que celle qui est entre les mains de Werner Günthör. Il n’est pas question de faire de lui le superfavori d’un concours dont la finale aura lieu le vendredi 23 septembre. Le favori s’appelle Timmermann rappelle d’ailleurs fort opportunément Günthör lui-même. Il n’empêche qu’il est champion d’Europe et champion du monde, qu’il a lancé cette année son poids de 7,260 kg à 22,75 m et que c’est une plate-forme qui permet de tout envisager. L’or, comme l’argent ou le bronze. Jean-Pierre Egger parle de l’état de forme de son protégé tel qu’il se trouve à la veille d’un rendez-vous qui pourrait être historique : «Dans la tête, la grippe intestinale qui avait cloué Werner au lit il y a une quinzaine est désormais oubliée. Mais il reste difficile d’évaluer les séquelles de ce contre-temps au niveau de la force, de l’influx. Je n’exclus pas un petit déficit au niveau de ce qu’on appelle le jus, car cette grippe est intervenue au début de la semaine où nous avions prévu de travailler l’explosivité. Mardi, à l’entraînement, Werner était ainsi un petit peu en retrait des performances qu’il avait réussies juste avant de battre son record de Suisse à Berne. Dans le lancer du poids en arrière, un test généralement fiable, car il ne fait intervenir la technique que pour une part négligeable, il a enregistré une perte d’un mètre (24 m contre 25 m). Mais, pour être honnête jusqu’au bout, je dois dire qu’il ne va pas toujours au bout de l’effort quelques jours d’un grand rendez-vous. C’est sans doute inconscient, comme s’il voulait ne pas entamer son capital d’énergie». Jean-Pierre Egger espère aussi que Günthör pourra faire la différence sur le plan psychologique : «Ce petit incident de parcours dans notre plan de préparation peut l’inciter à aller chercher ailleurs des ressources inutilisées. Je l’en crois capable. Tout au long de ces dernières semaines, nous n’avons jamais fait de fixation sur une éventuelle médaille d’or. Nous n’en avons même pas parlé. J’ai essayé de le préparer à être combattif, à réagir s’il le faut, contrairement ce qui s’était passé au meeting de Zurich, lorsqu’il resta passif face à la progression de l’Américain Randy Barnes. Pas question, par exemple, de se dire que Timmermann va lancer un mètre de moins qu’en Allemagne de l’Est… Ce serait très dangereux de le croire». Champion d’Europe à Stuttgart en 1986, champion du monde à Rome l’année suivante, Günthör apparaît pour un certain nombre d’observateurs étrangers comme le favori N° 1. Jean-Pierre Egger ne le nie pas, mais précise : «C’est sans doute une surcharge psychologique, un surcroît de responsabilités. Mais ses réussites de Stuttgart et de Rome représentent aussi un énorme avantage. Il sait qu’il est en général au meilleur de sa forme le jour J».
Le jour J, c’est le vendredi 23 septembre. Le premier acte que représentent les qualifications, disputées en deux groupes, ne voit aucune surprise. Alors qu’il faut lancer à 20,20 m pour atteindre la finale, c’est Ulf Timmermann qui s’impose dans le groupe A avec 21,27 m au premier essai, devant Randy Barnes avec 20,83 m à sa seconde tentative. Dans le groupe B, Udo Beyer l’emporte avec 20,97 m, mais lui aussi doit s’y reprendre à deux fois. Werner Günthör réalise ce qu’il voulait, c’est-à-dire n’effectuer qu’un seul jet, mesuré à 20,70 m pour une deuxième place dans ce groupe. Le cinquième et dernier qualifié à la performance est Sergey Smirnov avec 20,48 m, en deux fois. On le voit, les cinq favoris désignés par Günthör sont aux avant-postes. Il faut aller chercher ensuite les sept meilleurs résultats pour connaître les douze qualifiés pour la finale. Il y a notamment Alessandro Andrei et Gert Weil avec 20,18 m, Remigius Machura avec 20,16 m et Georg Andersen avec 20,05 m. Serein avec sa quatrième place dans ces qualifications, Werner peut lâcher toute sa puissance l’après-midi lors de la finale.
Timmermann, celui qui a fait la meilleure impression le matin, prend d’emblée la tête de la finale lors de son premier essai où il expédie le poids à 22,02 m, soit un nouveau record olympique. Günthör suit en deuxième position avec 21,45 m. Dans la deuxième tentative, Günthör s’améliore à 21,59 m et consolide ainsi sa deuxième place, tandis que Beyer passe au troisième rang avec ses 21,40 m. Le troisième tour voit de nouvelles améliorations pour Timmermann qui lance à 22,16 m – encore une fois le record olympique – et pour Günthör qui atteint 21,70 m. Ils ne sont plus que huit lanceurs lors du quatrième essai, mais rien ne bouge au cours de cette série au niveau du classement puisque Timmermann réussit 21,90 m, Günthör 20,98 m et Beyer 20,84 m. Il faut cependant faire attention à Barnes, qui revient dans la course avec ses 21,31 m. Lors de la cinquième tentative, Beyer avec 21,30 m et Barnes avec 21,01 m se neutralisent. Günthör réalise quant à lui sa meilleure distance avec 21,99 m, tandis que Timmermann s’améliore encore avec 22,29 m et décroche un troisième record olympique dans cette finale. Est-ce que les positions peuvent encore changer lors de l’ultime essai ? La réponse vient du bras de Randy Barnes : ce diable d’Américain tourne dans le cercle et trouve enfin sa bonne coordination. Le poids s’envole haut et atterrit à 22,39 m ! Il prend ainsi, contre toute attente, la tête de ce concours olympique. C’est la stupeur, dans le camp Est-Allemand, comme auprès des supporters Suisses. Udo Beyer, bouté hors du podium, donne tout ce qu’il a dans sa dernière tentative, mais ses 21,31 m sont trop courts. Werner Günthör, assuré de la médaille de bronze, se contente de 21,61 m. Il ne reste plus que Ulf Timmermann, qui doit retrouver son calme après ce moment de pure angoisse. De manière très impressionnante, le Berlinois rectifie le tir en expédiant son poids 8 centimètres plus loin que le leader américain, avec un magnifique 22,47 m, record olympique pour la quatrième fois de la journée. Et dire qu’il avait la réputation d’un homme psychologiquement fragile… Il démontre que, sur ce plan là, il n’avait peur de personne. Surtout après avoir prouvé en cours de saison, record du monde à l’appui, que potentiellement il était bien le meilleur. Dans cette superbe finale, dont l’enjeu stimule et crispe à la fois les lanceurs, l’exploit tardif de Barnes a failli être fatal à trois athlètes. Au bout du compte, seul Timmermann a su réagir et son titre olympique est cent fois mérité. Alors qu’on pensait que Günthör allait se parer d’argent, il se fait déloger au dernier moment, exactement comme à Los Angeles quatre ans plus tôt où il se trouvait au troisième rang, avant que les deux Américains Dave Laut et Augie Wolf ne le repousse à la cinquième place dans les tous derniers essais. À Séoul, il y a tout de même la médaille de bronze au bout du concours, c’est déjà pas si mal. Dans cette finale olympique nerveuse, Werner Günthör n’est jamais parvenu à se libérer complètement. Il y a un mois à Berne, le Thurgovien avait porté son record de Suisse à 22,70 m, puis à 22,75 m. Cette fois, il n’a fait qu’effleurer la ligne des 22 mètres à son cinquième essai. À sa sixième tentative, au contraire de l’étonnant Barnes, il a paru partir battu, comme écrasé par la tension de l’événement, cette attente de tout un pays. Avec Günthör, c’est l’espérance d’une première médaille d’or helvétique dans une épreuve d’athlétisme aux Jeux Olympiques qui s’évanouit. En sport, comme dans la vie quotidienne, la déception et la satisfaction sont toujours dépendantes d’une attente. Mais a-t-on vraiment le droit d’être déçu en l’occurrence ? Au nom de quoi ou de qui du reste ? Le nationalisme n’implique pas forcément le patriotisme primaire ou son frère jumeau le chauvinisme. Werner était seul dans son cercle. Homme infiniment attachant, sensible sous sa musculature herculéenne, Werner Günthör a donné le meilleur de lui-même. Ensuite, en grand champion, il a gratifié le monde d’une belle leçon d’olympisme : «J’ai gagné une médaille de bronze et non pas perdu une d’or. Je n’ai pas le droit d’être déçu, je suis sur le podium». De temps à autre, il n’y a pas que le silence qui soit d’or !
Jean-Pierre Egger, l’entraîneur du médaillé olympique, est fier de son protégé : «Werner s’est bien battu. Il a sans doute tiré le maximum de ses possibilités habituelles. Mais il a par trop manqué de jus, de tonicité musculaire, de substance, et aussi de force pour espérer s’adjuger la médaille d’or en lançant à plus de 22,50 m. Une performance normalement parfaitement dans ses cordes s’il n’était pas sorti très affaibli de sa maladie». Des propos qui ne font que corroborer ce qu’on a pu déceler devant notre écran de télévision, au son des commentaires de Boris Acquadro. Dans l’aire de lancer, Günthör avait semblé en effet un peu mou, trop dépourvu de cette explosivité susceptible de lui permettre de propulser ce poids de 7,260 kilos en fonte à des distances qui lui sont plus habituelles. Résultat, une série techniquement sans défaut majeur; mais trop linéaire avec cinq jets compris dans une fourchette de 54 centimètres. Sans un seul de ces lancers à l’arraché, propres à vous dynamiter toute la musculature du bras, un peu comme celui qu’a dû réussir Timmermann, lors de sa dernière tentative, pour ravir des mains de Barnes une médaille d’or que l’Américain croyait déjà en sa possession, suite à son coup d’état réussi lors de l’ultime jet du concours. «Avec son système de lancer en rotation, Barnes ne peut guère espérer réaliser plus d’un ou deux bons lancers par concours», déclare encore Jean-Pierre Egger. Champion d’Europe puis champion du monde, Werner Günthör n’a donc pas réussi la passe de trois. Mais il convient de ne pas faire la fine bouche car les médailles olympiques n’encombrent pas les vitrines des spécialistes suisses de l’athlétisme. Werner Günthör n’a même que six prédécesseurs à avoir réussi à inscrire leur nom au palmarès olympique : Paul Martin sur 800 m et Willy Schärer sur 1500 m, tous deux médaillés d’argent en 1924 à Paris, les marcheurs Arthur-Tell Schwab, Gaston Godel et Fritz Schwab, celui-ci à deux reprises, qui ont obtenu trois médailles d’argent et une de bronze entre 1936 et 1952 et, le dernier en date avant le champion du monde de Rome, Markus Ryffel, deuxième du 5000 m il y a quatre ans à Los Angeles.
Le verdict final de ce concours de haute tenue a été accueilli très diversement par les membres de la délégation suisse et leur entourage. Face à cette médaille de bronze, la première de ces Jeux Olympiques de Séoul pour notre pays, personne n’ose publiquement avouer sa déception. Une frustration à la mesure des énormes espoirs qu’avaient suscités la trajectoire et les triomphes précédents de Werner Günthör. Au point que jamais, dans l’Histoire des Jeux Olympiques, un athlète suisse ne s’était retrouvé dans une position aussi favorable pour connaître la consécration suprême.
Une médaille pour un athlète suisse est un fait suffisamment rare pour que, semble-t-il, on l’apprécie sa juste valeur. Car il ne faut pas oublier tous les mois de préparation, remplis d’énergie et de concentration, afin d’être exact au rendez-vous olympique. Finalement, ce concours aura été le reflet de la saison. Une saison au cours de laquelle Günthör, contrairement à Timmermann, n’a pas été épargné par les ennuis de santé. Ce qui lui a sans doute coûté pas mal d’influx et de confiance. Or, comme dans un concours olympique tout se joue à ce niveau… Il ne reste plus qu’à espérer désormais que Werner Günthör, en obtenant cette toute première médaille attendue depuis le début de ces Jeux Olympiques, aura ouvert la voie aux autres sportifs suisses.
Le classement final de ce concours du lancer du poids des Jeux Olympiques 1988 est le suivant :
1. | Ulf Timmermann | GDR | 22,47 m OR |
2. | Randy Barnes | USA | 22,39 m |
3. | Werner Günthör | SUI | 21,99 m |
4. | Udo Beyer | GDR | 21,40 m |
5. | Remigius Machura | TCH | 20,57 m |
6. | Gert Weil | CHL | 20,38 m |
7. | Alessandro Andrei | ITA | 20,36 m |
8. | Sergey Smirnov | URS | 20,36 m |
Au bilan des médailles, la Suisse termine au trente-troisième rang avec 4 podiums (0-2-2). En aviron, le deux de couple composé de Beat Schwerzmann et Ueli Bodenmann a décroché l’argent, tout comme l’équipe de dressage composée de Otto Hofer sur Andiamo, Christine Stückelberger sur Gauguin de Lully, Daniel Ramseier sur Random et Samuel Schatzmann sur Rochus. En plus de Werner Günthör, l’autre médaille de bronze est l’œuvre de Christine Stückelberger qui remporte sa cinquième médaille olympique après celles de Montréal en 1976 avec Granat (championne olympique de dressage individuel et deuxième au dressage par équipe), celle de Los Angeles en 1984 avec Tansanit (médaille d’argent par équipe) et donc celles de Séoul avec Gauguin de Lully.
Le 8 novembre, Werner Günthör annonce qu’il portera dès la saison prochaine le maillot du LC Zürich. Ce transfert du ST Bern au club des bords de la Limmat a des motifs économiques. Avec l’aide de Res Brügger, le patron du meeting Weltklasse, il aura la possibilité de mieux monnayer ses talents dans les réunions internationales. Jean-Pierre Egger restera cependant l’entraîneur du champion du monde, lequel vient d’entamer ses études de maître de sport à Macolin.
Quant aux mérites sportifs suisses qui sont attribués en fin d’année, Werner Günthör doit céder son trône à Hippolyt Kempf. Le champion olympique du combiné nordique à Calgary s’impose nettement devant le tennisman Jakob Hlasek, le skieur alpin Pirmin Zurbriggen, le skieur de fond Andi Grünenfelder et Werner Günthör. Le Thurgovien laisse pourtant des grands noms derrière lui comme le motocycliste Jacques Cornu, le cyclo-crossman Pascal Richard ou le boxeur Mauro Martelli. Ainsi s’achève une année olympique haute en couleur pour Werner Günthör. Il n’y a pas eu l’or à Séoul, certes; mais il y a ces 22,75 m de Berne qui rappellent la valeur exceptionnelle de ce lanceur.
PAB
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