ATHLE.ch VINTAGE | BIOGRAPHIE WERNER GÜNTHÖR / EPISODE 5 | Au début des années '80, un jeune lanceur du TV Uttwil nommé Werner Günthör décide de quitter le Bodensee pour s'entraîner à Macolin, où il est pris en charge par Jean-Pierre Egger. C'est le début d'une fantastique histoire qui va conduire le Thurgovien au firmament du lancer du poids mondial. ATHLE.ch VINTAGE propose de revivre la carrière exceptionnelle du chercheur d'or le plus prolifique de l'Histoire de l'athlétisme suisse. Le cinquième des vingt épisodes de cette biographie est consacré à la saison 1984 qui permet à Werner Günthör de briller aux Jeux Olympiques.

Fort de ses excellents résultats réussis au cours de la saison 1983, Werner Günthör est désormais admis au sein du cadre national de la F.S.A. Cette nouvelle saison – une année olympique – va être construite comme la précédente avec une saison en salle, ponctuée si possible par les championnats d’Europe à Göteborg. Ensuite la saison en plein air, où il s’agira de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Los Angeles.
La saison 1984 en salle débute de la meilleure des façons le 5 février à Macolin. En forme resplendissante, Werner Günthör ne manque pas sa première occasion pour signer un bien joli coup, celui de chiper à son entraîneur le record suisse en salle. Jean-Pierre Egger avait réussi le 19 février 1978 dans cette même salle 19,54 m, soit 1,21 m de mieux que les 18,33 m d’Edy Hubacher en 1968. C’est maintenant au tour du benjamin du « Trio d’Or » du lancer du poids helvétique de se placer en maître absolu avec une tentative flirtant avec la ligne des 20 mètres, finalement mesurée à 19,93 m. Un seul autre jet sera mesuré, à 19,06 m. Malgré un manque de constance au niveau technique, Jean-Pierre Egger se montre très satisfait de la tournure des événements : «C’est vrai, Werner manque encore d’une certaine maîtrise technique. Aucun de ses essais ne fut tout fait le même que les autres. D’ores et déjà qualifié pour les championnats d’Europe de Göteborg, il va pouvoir maintenant se concentrer pleinement et en parfaite décontraction sur les championnats suisses. Il lancera peut-être encore auparavant, ce prochain vendredi ici même, mais avec une surcharge. Je suis presque persuadé qu’il dépassera les 20 m dans le courant de cet hiver et qu’il pourra se hisser à une place d’honneur à Göteborg». Comme Egger l’a prévu, le Thurgovien lance le 10 février au meeting du soir du LAC Bienne un poids de 8 kg au lieu de 7,260 kg, qu’il parvient à propulser à 18,04 m. Le lanceur du ST Bern, de plus en plus imposant de par sa stature, débarque le 19 février aux championnats suisses en salle à Macolin avec la ferme intention de passer la ligne des 20 mètres. Il tient parole en lançant son engin plus loin que jamais : 20,14 m, record suisse en salle battu de 21 centimètres. Pour Jean-Pierre Egger, Werner est tellement doué qu’il est encore loin d’avoir atteint son plafond. Sa parole valant en général de l’or, tout le monde attend le rendez-vous européen de Göteborg. Au matin du dimanche 4 mars, Werner Günthör entre en lice dans le Scandinavium pour le concours des championnats d’Europe en salle. En progression constante depuis une année, Günthör réalise la meilleure performance suisse de tous les temps en propulsant son poids à 20,33 m lors de son cinquième essai. Le Thurgovien bat ainsi de huit centimètres le record suisse en plein air de son entraîneur Jean-Pierre Egger et cette performance lui permet d’obtenir une magnifique médaille d’argent derrière le Soviétique Janis Bojars, vainqueur avec 20,84 m, mais un tout petit centimètre devant l’Italien Alessandro Andrei (20,32 m) et le Tchécoslovaque Remigius Machura (20,11 m), deux hommes qui ont pourtant réussi plus de 21 m cet hiver. Le concours de Werner est allé crescendo, mais il est parti de loin car il s’est d’abord tordu un doigt lors de l’échauffement ! Heureusement il a ensuite pu enchaîner ses essais : 19,16 m / 19,65 m / 20,04 m / 20,33 m et deux essais nuls. À 23 ans, Günthör devient à Göteborg le premier athlète suisse à obtenir une médaille au poids en compétition continentale. Autre forme de grande satisfaction pour l’athlétisme suisse : les cinq athlètes engagés ont décroché chacun une médaille ! En plus de Werner, Peter Wirz (ST Bern) remporte le titre sur 1500 m, Markus Ryffel (ST Bern) décroche l’argent sur 3000 m, tout comme Roland Dalhäuser (LC Zürich) en hauteur. Enfin Sandra Gasser (ST Bern) a surpris en se parant de bronze au 1500 m.

En route pour la Californie !
Cette première médaille en grand championnat international est la bienvenue pour Werner Günthör. Outre le podium, c’est aussi la valeur de la performance qui est très intéressante dans cette histoire. Ce nouveau record suisse en salle à 20,33 m dépasse celui en plein air détenu par son entraîneur Jean-Pierre Egger. Quand on sait que la limite qualificative pour les Jeux Olympiques de Los Angeles a été fixée à 19,80 m par la F.S.A., il y a de quoi être optimiste de pouvoir suivre Günthör dans le concours olympique du lancer du poids. Jean-Pierre Egger quant à lui hésite un moment, mais sa confiance reprend bientôt le dessus : «Il aura quatre concours pour réussir les fameux 19,80 m. Il réussira ! Le problème va être qu’à Los Angeles, le poids est prévu pour le dernier jour des Jeux Olympiques. J’espère que je pourrai l’accompagner pour m’occuper de lui. Il faut en effet savoir que les entraîneurs sont, eux aussi, sélectionnés en fonction des résultats des athlètes. Or, comme il n’y aura certainement pas plus d’un lanceur retenu…». S’il se qualifie pour Los Angeles, Jean-Pierre Egger aimerait qu’il aille en finale. Werner Günthör, lui, rêve de se classer parmi les huit premiers.
Le suspense ne dure pas bien longtemps. En effet pour sa première compétition en plein air, le 12 mai à La Chaux-de-Fonds, Günthör réussit d’entrée son coup : avec 20,40 m, il s’approprie pour quinze centimètres le record suisse de son entraîneur Jean-Pierre Egger. Il rafle aussi la limite olympique qui était fixée à 19,80 m. Facile ? Pas vraiment car il faut savoir que sur les hauteurs neuchâteloises, les conditions sont tout sauf idéales : après quelques chutes de neige, la température n’est que de deux degrés lorsque le Thurgovien se présente pour son premier essai. Le froid ne semble pas le troubler, qui obtient d’entrée 19,51 m. Son entraîneur ne le croyait pas capable d’une telle performance dans ces circonstances. Mais Jean-Pierre Egger n’avait encore rien vu. Au second essai, en survêtement, il voit son élève battre son record suisse avec 20,40 m. Logiquement sa concentration s’envole pour la suite du concours. Werner est ensuite crédité de trois essais nuls et d’un essai à moins de 19 m. Autre bémol : les performances qualificatives pour les Jeux Olympiques de Los Angeles doivent être obtenues lors de tentatives annoncées à l’avance. Or celle de La Chaux-de-Fonds ne l’était pas. Le nouveau recordman suisse entend atteindre le précieux sésame le 9 juin à Lucerne lors d’un match de lanceurs ou une semaine plus tard, dans le cadre des Westathletic Games de Lisbonne. Jean-Pierre Egger, le recordman déchu, ne tarit pas d’éloges envers son talentueux athlète : «20,40 m, c’est un exploit exceptionnel. Sachant le chemin que j’ai dû parcourir moi-même pour parvenir à lancer 20,25 m dans des conditions idéales, je ne puis que me demander jusqu’où ira ce diable d’homme. Et pourtant je le connais bien, puisque je le côtoie tous les jours. Samedi à La Chaux-de-Fonds, il avait neigé et la température était plutôt inférieure que supérieure à zéro degré. Au point que j’ai voulu lui téléphoner de ne pas monter. Sur place, il s’est camouflé dans les vestiaires jusqu’à cinq minutes du concours, puis il est sorti en survêtement. Je lui ai dit de ne pas trop s’en faire et de saisir cette occasion pour se concentrer sur ses gestes techniques. Il lance 19,51 m d’entrée. Je n’en croyais pas mes yeux et j’ai presque voulu lui dire d’arrêter, de peur qu’il ne se blesse. Mais il se préparait déjà pour son deuxième jet. J’ai vu immédiatement qu’il venait de me battre. Je dois avoir prononcé, entre les dents, un juron à la fois de résignation et d’admiration : 20,40 m dans ces conditions, c’est la preuve d’une classe de niveau mondial. Mais Günthör peut-être la substance de l’homme tranquille du Grand-Nord ! Ah, si les Jeux avaient lieu au Groenland… !».
Retour en plaine le 26 mai, mais à Berne les conditions atmosphériques ne sont toujours pas trop idéales puisqu’il fait à nouveau froid et il pleut. Werner Günthör, qui joue le jeu à fond pour son club, nous montre que sa forme s’est encore améliorée par apport à La Chaux-de-Fonds. Au Neufeld, après avoir débuté par un essai nul, il réussit la meilleure série de sa carrière jusqu’à présent : 19,95 m / 20,21 m / 20,05 m / 19,93 m / 20,39 m, c’est-à-dire à un centimètre de son record suisse. Il y a de quoi être satisfait et il le dit : «Mes cinq jets ont été meilleurs que la limite que l’on me demande d’atteindre pour aller à Los Angeles. Mais c’est dans deux semaines à Lucerne que je dois en faire la preuve». Une formalité, semble-t-il, car ce sentiment est renforcé par le fait que l’élève de Jean-Pierre Egger a aussi frôlé la ligne des 21 m à l’échauffement du concours de Berne. Il est d’ailleurs assez fréquent de voir les lanceurs, presque tous émotifs à l’extrême, faire mieux avant que pendant le concours. C’est qu’ils ont encore, à ce moment-là, une décontraction qui leur fait souvent défaut par la suite. La clé du succès se trouve certainement à ce niveau. Parviendra-t-il à trouver prochainement cette force tranquille ? Un élément de réponse tombe le jeudi 31 mai, jour de l’Ascension, lors du meeting national de Küsnacht où le Thurgovien est vraiment en forme olympique. En projetant son poids à 20,70 m, il améliore non seulement son record suisse de trente centimètres, mais il se hisse également à la treizième place de la hiérarchie mondiale. C’est superbe, mais l’intéressé estime qu’il ne va pas en rester là ! La question c’est plutôt : «Mais où s’arrêtera Werner Günthör ? ». Même s’il n’y a pas une amélioration de son record, le match triangulaire des lanceurs du 9 juin à Lucerne apporte ce qu’il attendait, à savoir la limite qualificative pour les Jeux Olympiques de Los Angeles, puisqu’il s’agit de la toute première compétition annoncée auprès de la F.S.A. Un jet à 20,59 m lui ouvre grandes ouvertes les portes de la Californie. Le rêve américain de Günthör prend ainsi forme. Il se renforce le 16 juin à Lisbonne pour les Westathletic Games, où il est une fois de plus l’homme de la compétition. Malgré un échauffement pas franchement idéal (un seul jet), il réussit une série exceptionnelle qui culmine à 20,80 m, ce qui lui permet d’améliorer son record suisse de dix centimètres. «Je suis très content de ce concours car à chacune de mes sorties, j’ai réussi d’emblée un jet qui aurait été suffisant pour assurer ma qualification pour la finale à Los Angeles. Ces 20,80 m prouvent que les 21 mètres sont pour demain !». Son billet olympique en poche, Werner Günthör profite de cette aubaine pour retourner au travail afin de peaufiner sa préparation pour les Jeux de Los Angeles. Il sort de sa routine le 29 juin pour prendre part au meeting international de Berne. Malgré un manque d’ambiance, l’un des rares à ne pas décevoir le maigre public est Werner Günthör. Pour son sixième concours de la saison en plein air, Werner franchit pour la sixième fois la marque des 20 mètres ! Au vu de sa préparation actuelle, les 20,19 m réalisés par le Thurgovien du ST Bern sont encourageants. Sa période de préparation continue assidument pendant le mois de juillet. Le 10 à Lausanne, tout juste un mois avant le concours olympique, Werner Günthör s’impose à Vidy avec 20,61 m. Puis lors des championnats suisses simples le 22 juillet à Zofingen, il conquiert son quatrième titre national consécutif avec 20,31 m. Enfin pour sa dernière compétition avant les Jeux, il lance encore le 28 juillet à Berne à 20,33 m. On ne saurait faire la fine bouche devant les résultats du recordman suisse, certainement fatigué par sa préparation olympique, mais aussi perturbé par la maladie de son père.

Les Jeux Olympiques 1984 à Los Angeles
Les XXIIIe Jeux Olympiques sont ouverts le samedi 28 juillet 1984 au Memorial Coliseum de Los Angeles par le président Américain Ronald Reagan. La cérémonie d’ouverture – un show à l’américaine – est absolument grandiose. La flamme est allumée par Rafer Johnson le décathlonien champion olympique en 1960, alors que le serment Olympique est prononcé par Edwin Moses, non sans quelques hésitations. La fête promet d’être belle, mais le climat qui a précédé cet événement planétaire a été des plus tendus, à nouveau sur fond de Guerre Froide. Tout le bloc communiste, à l’exception de la Roumanie, a décidé de boycotter ces Jeux Olympiques. L’URSS notamment craint pour la sécurité de ses athlètes, mais cette action est principalement en réplique au boycott des Américains quatre ans plus tôt à Moscou. « Sam the eagle », la mascotte, n’a pas besoin du Bloc de l’Est pour que ses Jeux Olympiques soient une totale réussite. Pour les aficionados, l’absence de l’Union Soviétique et surtout de l’Allemagne de l’Est va tronquer les palmarès. Mais tout comme à Moscou en 1980, une fois que les épreuves auront débuté, la magie des Jeux va effacer provisoirement tout le reste. L’équipe helvétique, forte de dix-sept participants, vit en général de très bons moments. Pourtant quelques faits ont plombé l’élan positif des Suisses. Il y a surtout la chute de Pierre Délèze lors des séries du 1500 m, mais également la mésaventure de Gaby Andersen-Schiess, titubant dans le stade à l’arrivée du marathon. Ces deux événements resteront, sur le plan suisse, comme étant les images les plus étonnantes de ces Jeux Olympiques. Heureusement, les meilleurs athlètes de l’équipe nationale brillent et avant d’aborder le dernier jour, le bilan est très favorable à Cornelia Bürki (LC Rapperswil-Jona) qui se classe 5ème du 3000 m, à Felix Böhni (LC Zürich) qui aurait pu (dû) faire mieux que sa 7ème place au saut à la perche, ainsi qu’à Michele Rüfenacht (US Ascona) et à Corinne Schneider (LC Zürich) qui terminent tous deux au 10ème rang du décathlon et de l’heptathlon. Pour la dernière journée des Jeux Olympiques, le dimanche 11 août, trois athlètes du ST Bern sont en lice pour le feu d’artifice final. Peter Wirz, réussit une très belle finale du 1500 m et se classe à une brillante 6ème place en 3’36″97. Werner Günthör de son côté doit d’abord songer à passer les qualifications du matin avant de penser lui aussi à la finale. Pour cela il faut passer la ligne qualificative, fixée par le C.I.O. à 19,60 m. On l’a dit précédemment, le lancer du poids est une discipline qui requiert un certain relâchement au moment d’exécuter la rotation. En cela, la coordination bras/jambes est absolument primordiale. Justement un peu crispé par l’enjeu, le Thurgovien se rate au premier essai avec un petit 19,28 m. Il se reprend toutefois lors de sa deuxième tentative avec un jet à 19,71 m qui le qualifie directement pour la finale. Dernier qualifié à la performance, il est l’un des huit lanceurs à s’être qualifié de cette manière. Quatre autres athlètes sont donc repêchés afin qu’il y ait douze hommes en finale. L’après-midi, les cartes sont redistribuées et chacun va tenter sa chance au cours d’une finale très ouverte.
La compétition, évidemment affaiblie par le boycott mené par les Soviétiques, se résume à une bataille mettant aux prises les trois Américains Mike Carter, Dave Laut et Augie Wolf, l’Italien Alessandro Andrei et Werner Günthör. Lors de la première série d’essais, c’est Carter qui prend les devants avec 20,63 m, Andrei le suit avec 20,41 m et Günthör, avec un jet très intéressant à 20,28 m, se place au troisième rang devant Laut (20,12 m) et Wolf (20,04 m). Au cours des deux rondes suivantes, Andrei prend la tête avec 20,97 m, puis 21,26 m. Carter suit lui aussi le même genre de progression avec 20,69 m et 21,09 m. Les deux lanceurs ne feront ensuite pas mieux, mais cela leur sera suffisant pour décrocher l’or et l’argent. Derrière, l’incertitude plane pour la médaille de bronze. Alors que les Américains Laut et Wolf enchaînent les ratés, Günthör s’accroche à sa troisième place, grâce à ses 20,28 m réussis au premier essai. À l’instar des lanceurs US, il aligne lui aussi une très mauvaise série : nul, nul, 19,38 m et nul à nouveau. Le cinquième essai de Dave Laut, mesuré à 20,31 m, boute Werner Günthör hors du podium. Tout va donc se jouer lors de la sixième et dernière tentative. Le Suisse lance à 20,11 m, ce qui est hélas insuffisant pour réintégrer le podium. En reprise pour ce moment de vérité, Augie Wolf lance son poids à 20,93 m et prend provisoirement la troisième place. Mais Dave Laut trouve les ressources nécessaires pour faire mieux, de quatre centimètres, et s’adjuge la médaille de bronze avec 20,97 m. Le classement final du lancer du poids des Jeux Olympiques 1984 est le suivant :

1. Alessandro Andrei ITA 21,26 m
2. Mike Carter USA 21,09 m
3. Dave Laut USA 20,97 m
4. Augie Wolf USA 20,93 m
5. Werner Günthör SUI 20,28 m
6. Marco Montelatici ITA 19,98 m
7. Sören Tallhem SWE 19,81 m
8. Erik de Bruin NED 19,65 m

Werner a donné tout ce qu’il avait, mais le poids n’a pas décollé aussi bien qu’espéré. On a pourtant longtemps cru à l’exploit, mais c’est dans le money time que les Américains Dave Laut et Augie Wolf ont eu raison des 20,28 m de Werner. Cette belle cinquième place lui vaut un diplôme olympique amplement mérité. Pour couronner le tout, Werner voit son camarade de club Markus Ryffel, en forme resplendissante, décrocher une inoubliable deuxième place au 5000 m en 13’07″54, record suisse pulvérisé. Cette médaille d’argent vient récompenser un athlète suisse soixante ans après celles remportées lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924 par Paul Martin (CS Lausanne) sur 800 m et par Willy Schärer (GG Bern) sur 1500 m. Voilà de quoi donner des idées à Werner Günthör. Après tout, dans quatre ans à Séoul, il devrait forcément être au sommet de son art…
Le retour en Suisse n’est pas évident à vivre. Le jet lag, bien sûr, mais aussi la décompression suite à vingt jours de folie à Los Angeles sont des éléments déterminants pour que la forme ne soit pas au rendez-vous lors du meeting Weltklasse le 22 août à Zurich. En véritable pied de nez, mais également à leur grand regret, les athlètes de l’Est dominent le concours. Remigius Machura s’impose avec 21,52 m et devance Udo Beyer (21,48 m), le Polonais Helmut Krieger et le médaillé de bronze de Los Angeles Dave Laut faisant jeu égal avec 20,72 m. Werner Günthör termine cinquième, mais loin avec 19,18 m seulement. Avec du repos, il parvient à relever son niveau avec un joli 20,31 m le 1er septembre à Yverdon, puis un 19,99 m lui assurant la victoire lors du match Norvège-Hollande-Suisse le 9 septembre à Romedal. Enfin il retrouve tout son potentiel lors de la finale des championnats suisses interclubs le 15 septembre à Zurich où il remporte le poids avec un excellent jet à 20,72 m, soit la deuxième performance de sa carrière. Il fait également merveille au disque en battant son record personnel de 3,60 m, ce qui lui permet de s’adjuger le concours avec 51,72 m.
La notoriété grandissante de Werner Günthör auprès des journalistes se matérialise en fin d’année 1984 par une méritoire onzième place au classement des mérites sportifs suisses. C’est le nageur Etienne Dagon qui est lauréat devant Markus Ryffel et le skieur Pirmin Zurbriggen.

PAB

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