ATHLE.ch VINTAGE | BIOGRAPHIE WERNER GÜNTHÖR / EPISODE 12 | Au début des années '80, un jeune lanceur du TV Uttwil nommé Werner Günthör décide de quitter le Bodensee pour s'entraîner à Macolin, où il est pris en charge par Jean-Pierre Egger. C'est le début d'une fantastique histoire qui va conduire le Thurgovien au firmament du lancer du poids mondial. ATHLE.ch VINTAGE propose de revivre la carrière exceptionnelle du chercheur d'or le plus prolifique de l'Histoire de l'athlétisme suisse. Le douzième des vingt épisodes de cette biographie est consacré aux championnats du monde à Rome, où Werner Günthör doit faire face aux sifflets des Tifosi !

Les deuxièmes championnats du monde se déroulent du 28 août au 6 septembre 1987 à Rome. Plus de 1400 athlètes issus de 156 nations sont en lice au stadio Olimpico. Il y a quatre ans à Helsinki, la délégation suisse était rentrée bredouille de sa première campagne mondiale. Seuls Stephan Niklaus, 5ème du décathlon, et Pierre Délèze, 6ème du 1500 m, avaient obtenu un diplôme (classement dans le top-8). On peut raisonnablement penser qu’il en ira différemment cette fois-ci et qu’après sept médailles olympiques et quatorze européennes, l’athlétisme helvétique devrait conquérir à Rome sa toute première médaille mondiale. Un fait est d’ores et déjà certain : dans la capitale romaine s’aligne l’équipe suisse la plus forte depuis plusieurs années. Elle est composée de dix-huit athlètes, dont huit d’entre-eux étaient déjà présents en Finlande. Hansjörg Wirz, le chef technique de la Fédération Suisse d’Athlétisme, est résolument optimiste car il parle en conférence de presse de podium et de places en finale. C’est bon signe, malgré le fait que le niveau de l’athlétisme mondial soit à son zénith. Les boycotts subis lors des deux derniers Jeux Olympiques (1980 à Moscou et 1984 à Los Angeles) ne se sont heureusement jamais répercutés sur les championnats du monde, ni à Helsinki ni à Rome. C’est tant mieux pour le spectacle !
La compétition débute au matin du samedi 29 août 1987, justement par ce qui nous intéresse : les qualifications du lancer du poids, où il faut lancer à 20,40 m pour entrer en finale. Werner Günthör, champion d’Europe en titre, doit une nouvelle fois faire face aux colosses Allemands de l’Est Ulf Timmermann et Udo Beyer, mais aussi à l’Américain John Brenner et surtout à l’Italien Alessandro Andrei, le nouveau recordman du monde avec ses 22,91 m réalisés il y a dix-sept jours à Viareggio. Les Tifosi sont d’ailleurs aux anges ce matin-là puisqu’Alessandro Andrei remporte ces qualifications avec 21,57 m. Il devance Ulf Timmermann (21,11 m), Vyacheslav Lykho (20,99 m) et Udo Beyer (20,95 m). Werner Günthör prend quant à lui la cinquième place avec 20,66 m et se qualifie pour la finale avec un seul jet. Quatre lanceurs font donc mieux que lui, mais cela ne le dérange nullement, explique-t-il, car il sait par expérience que le vainqueur du matin n’est généralement pas celui de l’après-midi…
La fin de l’après-midi est marquée par le premier grand moment de ces championnats : la finale du lancer du poids. Vainqueur des qualifications du matin avec le record des championnats, Alessandro Andrei est pourtant sous pression car la concurrence dans ce concours est absolument dantesque. Il débute avec un petit 21,12 m et trois lanceurs font mieux puisqu’Udo Beyer lance un centimètre de mieux, puis le Tchèque Remigius Machura réussit 21,15 m, mais c’est surtout Werner Günthör qui envoie la première vraie banderille avec 21,63 m. La deuxième série d’essai voit l’Américain John Brenner prendre la tête du concours avec un superbe 21,75 m qui représente le plus long jet réalisé aux Jeux Olympiques ou aux Mondiaux. Un peu surpris par cette réussite, Günthör reste sur la retenue avec 21,19 m. Il fait même encore moins bien avec 20,88 m lors de son troisième essai, ronde au cours de laquelle seul Machura parvient à s’améliorer en prenant la troisième place avec 21,39 m. Pour le Suisse, ce trou noir sur ces deux tentatives ne le perturbe pas trop car il constate que ses adversaires connaissaient eux aussi certaines difficultés. Cette situation va l’aider pour son quatrième jet. En effet, c’est à ce moment-là que le Thurgovien retrouve toutes ses sensations en lançant son poids à 22,12 m. Il reprend ainsi la tête avec une avance substantielle de 37 centimètres. Mais attention à Andrei, qui est le dernier de la série à lancer, et qui doit lui aussi se ressaisir. Son quatrième essai part au-delà de la ligne des 22 mètres dans une ambiance indescriptible, très rapidement plombée par le drapeau rouge du juge. Heureusement que ce jet est mordu car il aurait pu prendre le commandement des opérations. Au cinquième essai, chaque lanceur tente le tout pour le tout et la plupart rate leur affaire, dont Günthör qui ne lance qu’à 20,67 m. Et on ne parle même pas des deux Allemands de l’Est qui sont littéralement transparents dans cette finale. L’Italien profite de ce désarroi général pour remettre de l’ordre dans le classement en validant sa tentative avec un joli 21,88 m qui le fait passer de la cinquième à la deuxième place. Le suspense est plus que jamais relancé. Le dernier essai fige les places d’honneur et fait monter l’Américain Brenner sur la troisième marche du podium. Il ne sont donc plus que deux à lancer : Günthör d’abord, puis Andrei. Alors que le Suisse se prépare pour son ultime tentative, le public romain se met à le conspuer par des sifflets dignes du derby de football AS Roma vs Lazio Roma. Le visage fermé, Werner Günthör se concentre sur son mouvement. Dans cette ambiance délétère, il apporte une réponse cinglante à l’attention de tous les Tifosi en projetant son poids à 22,23 m. L’attitude peu fair-play du public a finalement décuplé les forces de Günthör; mais attention, il reste encore un essai au Transalpin, qui pourrait régler tout le monde dans sa dernière tentative. Les encouragements sont grandioses, au bord de l’apoplexie, mais la crispation d’Andrei ne lui permet pas de lancer plus loin que 21,76 m. Voilà, c’est fait, Werner Günthör offre à la Suisse son tout premier titre mondial. Sublime ! Il se présente radieux en zone mixte et il fait part de ses impressions de champion du monde du lancer du poids : «Tous les sifflets qui m’étaient adressés, surtout en fin de concours, m’ont plutôt aidé. C’était une motivation supplémentaire que de gagner dans un climat plutôt hostile. De toute façon je m’y étais préparé. Avec Jean-Pierre Egger mon entraîneur, nous avons tout fait, systématiquement et loyalement, pour que je devienne le meilleur lanceur du monde».

Veni, vidi, vici ! Ce rappel historique pourrait faire sourire certains. Mais le triomphe de Werner Günthör au stadio Olimpico, obtenu à deux pas de l’ancien Capitole, dans la patrie même de Jules César, relève des mêmes principes d’efficacité qui caractérisaient jadis la manière de l’illustre général romain : maestria, lucidité et aussi une grande simplicité dans la victoire. Une victoire exceptionnelle qui lui a permis de battre les deux Allemands de l’Est Ulf Timmermann et Udo Beyer, l’Américain John Brenner et surtout le matador local Alessandro Andrei, soit quatre lanceurs dotés au départ d’un record personnel supérieur à son record de Suisse, les 22,47 m établis il y a deux mois à Helsinki. L’exploit est donc de taille, mais à la mesure d’un athlète d’exception dont la capacité de répondre présent au moment le plus opportun est l’un des atouts majeurs : champion d’Europe en salle à Madrid en 1985, champion d’Europe l’an dernier à Stuttgart, Werner Günthör franchit maintenant un nouveau palier vers la consécration. Et ce, devant l’élite mondiale au grand complet : «À Stuttgart, je n’étais peut-être qu’un outsider parmi d’autres; mais ici, même si Andrei était le favori logique, j’ai ressenti beaucoup de pression». Le triomphe de Werner est aussi – et surtout – la victoire de ce duo d’indissociables partenaires que le nouveau champion du monde forme avec Jean-Pierre Egger, ce pédagogue hors pair devenu à la fois son entraîneur et son ami. D’ailleurs entre les deux colosses, l’accolade émouvante échangée dans les couloirs du stadio Olimpico samedi soir aurait suffi à dissiper toute forme d’équivoque à ce sujet. L’entraîneur Neuchâtelois partage lui aussi ses impressions : «Dieu que j’ai souffert de mon poste d’observation dans la tribune. Surtout après le troisième jet de Werner. À tel point que j’avais imaginé le pire. Mais je savais que Werner serait capable de manifester une réaction de fierté et d’amour-propre, comme le déroulement du concours l’a prouvé. Cette fois, il n’a pas gagné par son potentiel technique, mais bien sur ses vertus de combattant. Et cette nouvelle expérience au plus haut sommet nous offre ainsi de superbes perspectives d’avenir». La suite, ce seront les Jeux Olympiques. Après Stuttgart et Rome, Séoul pourrait ainsi constituer pour Günthör le point d’orgue d’une trilogie exceptionnelle. «C’est bien là mon prochain objectif. Pour peu que je puisse poursuivre ma carrière sans connaître d’ennuis de santé». Ce 29 août 1987 est désormais une date de référence obligée dans les annales du sport helvétique. C’est en effet la première fois qu’un Suisse accède à la plus haute marche du podium dans une compétition d’athlétisme à l’échelon planétaire. Suite à la cérémonie protocolaire, tout s’est précipité pour Werner Günthör, désormais héros historique du sport suisse. Son temps ne lui a plus vraiment appartenu. Il a d’abord fêté l’événement au village des athlètes. Puis, dès l’aube, ou presque, il est la proie de la presse et des fans Italiens qui, après l’avoir sifflé, lui demandent désormais des autographes. Son emploi du temps a été très chargé et, c’est tout dire, sur le coup des 14:30, il était toujours la recherche de sa compagne, qu’il n’avait pas encore vue depuis son triomphe de la veille. Les choses s’étaient passées sensiblement de la même manière l’an dernier Stuttgart, après son titre européen. À la différence près que, cette fois, ce ne sont plus seulement les journalistes suisses qui s’occupent de lui, mais aussi ceux la presse internationale. C’est toute la différence, cher Werner, entre un titre continental et un titre mondial. Pour être le plus complet possible, il faut encore relater que ce triomphe a connu un épisode navrant puisque Werner s’est fait volé sa médaille d’or qui était dans sa chambre d’hôtel. Heureusement, l’I.A.A.F. l’a généreusement remplacée. Le classement final de ce concours du lancer du poids des championnats du monde 1987 est le suivant :

1. Werner Günthör SUI 22,23 m   CR
2. Alessandro Andrei ITA 21,88 m
3. John Brenner USA 21,75 m
4. Remigius Machura TCH 21,39 m
5. Ulf Timmermann GDR 21,35 m
6. Udo Beyer GDR 21,13 m
7. Klaus Bodenmüller AUT 20,41 m
8. Sergey Gavryushin URS 20,15 m

Comme en septembre 1986, Werner doit faire face à des obligations extra-sportives et parallèles à ses compétitions de fin de saison. Sportivement parlant, Werner prend encore part à six meetings. Il fête son titre mondial le 10 septembre à Neuchâtel où il lance à 21,37 m. Trois jours plus tard il se trouve à Gelnhausen où il remporte la victoire avec 21,09 m à son troisième essai. Le 15 septembre pour Athletissima à Lausanne, il enchante les 17000 spectateurs de la Pontaise avec un très beau 21,73 m à son ultime tentative. Le samedi 19 septembre, Werner aurait eu des raisons valables de rester absent de la finale des championnats suisses interclubs à Berne. Titre de champion du monde en poche, invitations, réceptions, manque de sommeil… Eh bien non, ce champion-là n’est pas comme beaucoup d’autres, et le sport a gardé, pour lui, une dimension admirable : celle du dévouement. Deux fois par année (qualifications et finale des CSI), il offre à son club une pleine corbeille de points puisque, ce jours-là, en plus du poids, il lance aussi le disque. Étant en phase de décompression presque totale, sa série du Neufeld est certes la plus mauvaise de sa saison, mais grâce à son dernier jet, toutefois, il peut rester dans ses marques positives, celles d’une performance au-delà de la ligne des 21 mètres avec un bon 21,29 m. Au disque – sans technique particulière, mais avec un sens remarquable de la coordination des mouvements – il atteint la distance de 54,18 m. Il n’y donc que Christian Erb qui lance plus loin que lui en Suisse. Les deux dernières compétitions se déroulent le 20 septembre à Kamp-Lintfort pour ce qui s’apparente à une démonstration. En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Werner est crédité de 20,68 m. Il termine sa saison 1987 le 26 septembre à Küssnacht am Rigi avec un duel à l’affiche pour le moins alléchante : le champion du monde contre le recordman du monde ! En effet il n’y a plus l’enjeu des Mondiaux, donc Alessandro Andrei tente de se faire pardonner de ne pas être venu à Weltklasse cinq semaines plus tôt. Le Florentin, désormais moins stressé de rencontrer Werner Günthör, réussit dans le canton de Schwytz un véritable crime de lèse-majesté. D’entrée, l’Italien lance à 20,77 m, alors que le Suisse ne réussit que 19,81 m. Au deuxième essai, Andrei que monte à 21,22 m, mais à la troisième ronde, Günthör le contre et prend la tête avec 21,31 m, son plafond dans les conditions actuelles. Le recordman du monde, lui, s’améliore à deux reprises avec 21,54 m et finalement 21,63 m. Il remporte donc une belle victoire sur Werner, qui subit là son unique défaite de la saison : «Après mes 20,68 m du week-end dernier en Allemagne, explique Günthör, je ne pouvais espérer un meilleur résultat. Je ne peux pas dire que je suis heureux, puisque c’est ma première défaite de la saison en seize compétitions, mais je suis tout de même content de mes 21,31 m. À mon avis, Andrei a mieux lancé qu’à Rome. C’est que la charge nerveuse était loin d’être la même…». De son côté, Alessandro Andrei est, pour une fois, tout sourire et rayonnant : «Je suis moi aussi à court d’entraînement. La semaine dernière, j’ai dépassé avec peine les 20 mètres. Je me suis étonné moi-même et j’ai peine à croire que j’aie pu lancer si loin. Bien cette que victoire n’ait pas grande signification, elle me fait du bien car j’ai eu beaucoup de peine à digérer ma défaite de Rome. Je remercie Werner d’avoir accepté de me rencontrer, mais qu’on ne parle pas de revanche. Celle-ci est pour l’année prochaine à Séoul, lorsque nous serons les deux à nouveau au mieux de notre forme». Bravo aux deux champions pour leur sportivité, tout comme celle du public suisse, qui s’est montré nettement plus fair-play que les Tifosi en applaudissant toutes les prestations du recordman du monde. Saisissant contraste avec l’ambiance du stadio Olimpico…
Dans l’enchaînement, on prend apprend le renoncement définitif de Werner Günthör à participer aux Jeux Olympiques d’hiver de Calgary, ceci après pas mal d’hésitations ! En effet avec le champion du monde du poids comme freineur, Ralph Pichler aurait été le grand favori de l’épreuve olympique de bob à 2. Des tests de poussée à la patinoire de Bienne avaient été très concluants. Mais Günthör veut, à raison, se concentrer pleinement sur les Jeux Olympiques d’été de Séoul.
En plus des diverses sollicitations et autres réceptions, Werner doit faire face à une demande de changement de club par le LC Brühl St. Gallen (immédiatement repoussée). Maintenant, Günthör va se reposer et commencer à Macolin son stage de formation de maître de sport. Il reprendra l’entraînement en vue des Jeux de Séoul à fin janvier seulement. D’un commun accord avec son entraîneur Jean-Pierre Egger, il ne participera donc à aucune compétition en salle en 1988.
En fin d’année, les mérites sportifs suisses 1987 célèbrent les mêmes lauréats que l’an dernier, ce qui est du jamais vu ! Maria Walliser, victorieuse de la Coupe du monde et double championne du monde à Crans-Montana chez les femmes et Werner Günthör, champion du monde du lancer du poids à Rome chez les hommes, ont été désignés comme meilleurs sportifs suisses de l’année 1987 par l’Association suisse des journalistes sportifs. Werner Günthör a remporté les suffrages devant le skieur alpin Pirmin Zurbriggen, le cycliste Erich Maechler, le skieur alpin Peter Müller et le skieur de fond Andy Grünenfelder.
Pour terminer cette année absolument magistrale, Werner Günthör doit hélas la passer à l’hôpital ! C’est en effet le 17 décembre que le champion du monde du lancer du poids se fait opérer à la clinique de Muttenz par le médecin de la Fédération Suisse d’Athlétisme, le Dr Bernhard Segesser. Le célèbre et très compétant docteur procède, au moyen d’une arthroscopie, à l’ablation d’une esquille osseuse à un genou. Le Thurgovien demeure hospitalisé pendant deux jours, puis il ne pourra se soumettre qu’à un entraînement allégé durant deux semaines. En cette période de l’année, c’était le bon moment pour remédier à ce petit problème.

PAB

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