ATHLE.ch VINTAGE | BIOGRAPHIE PIERRE DÉLÈZE / EPISODE 4 | Au milieu des années '70, un jeune et prometteur coureur de demi-fond nommé Pierre Délèze intègre les cadres nationaux dirigés par Jean-François Pahud. C'est le début d'une fantastique histoire qui va conduire le Valaisan jusqu'au top niveau du demi-fond mondial. ATHLE.ch VINTAGE propose de revivre la carrière exceptionnelle du plus magnifique miler de l'Histoire de l'athlétisme suisse. Le quatrième des dix-huit épisodes de cette biographie est consacré à la saison 1979, qui permet à Pierre Délèze d'engranger de l'expérience lors des compétitions internationales.

La préparation pour la saison 1979 passe une fois de plus par la Course de Noël à Sion, le 9 décembre 1978. Il s’agit là d’un baromètre relativement fiable pour Pierre, qui ne se gêne pas de remporter la mise et surtout d’abaisser de cinq secondes son temps de l’an passé. Vient ensuite un camp d’entraînement au Portugal au cours duquel il prend part le 21 janvier à un cross test sur 10 km à Albufera. Cette année encore le cross est mis en avant, avec en point de mire les championnats du monde qui se dérouleront cette année en Irlande. La sélection est tombée à l’issue des championnats suisses de cross qui se sont disputés le 4 mars à Ibach. Les deux premiers de cette course, Markus Ryffel (ST Bern) et Werner Meier (TV Unterstrass) ayant renoncé à participer aux mondiaux, c’est avec Pierre Délèze comme fer-de-lance que l’équipe suisse débarque à Limerick (Irlande) pour les septièmes championnats du monde de cross-country I.A.A.F. En ce 25 mars, les coureurs suisses ne vont pas peser bien lourd puisque Pierre Délèze termine au septante et unième rang en 39’29″0, tandis que les autres se classent entre la huitante-troisième et la cent dix-septième place. Peu importe la position de l’équipe suisse ce jour-là (17ème); l’esprit d’équipe et l’expérience d’une compétition au plus haut niveau était importante d’être vécue par chacun de nos athlètes.
Deux nouveaux mois d’entraînement permettent à Pierre Délèze d’arriver en bonne forme au moment d’attaquer la saison sur piste 1979. Le premier grand rendez-vous est prévu pour le 10 juin à Saint-Gall pour les championnats suisses de relais où le CA Sion s’aligne au relais du 3000 m à l’américaine. Comme en 1977 à Zofingen, Paul Vetter, Roland Bonvin, Pierre Délèze dominent les débats haut la main en s’imposant avec sept secondes d’avance sur le TV Unterstrass et même dix secondes sur le TV Länggasse Bern. Cette démonstration aurait été parfaite si elle avait débouché sur un nouveau record suisse, mais les Sédunois ont échoué à onze centièmes de leur bien en 6’34″19. Après un dernier test concluant sur 800 m en 1’51″45 lors d’un meeting du soir quatre jours plus tard à Zurich, Pierre est maintenant fin prêt pour attaquer sa saison sur le plan international. Celle-ci débute le 23 juin à Brême (Allemagne de l’Ouest) pour un match opposant les Allemands face à la Grande-Bretagne, la Pologne et la Suisse. Le 1500 m est l’un des clous de cette douce soirée avec la victoire comme à la promenade de l’anglais Steve Ovett en 3’41″7 devant les Allemands Thomas Wessinghage (3’42″4) et Uwe Becker (3’42″6). Les deux helvètes Vifian et Délèze ont bien su tirer leur épingle du jeu. Pierre a peut-être attaqué un peu tard, mais cela ne l’a pas empêché de prendre une belle quatrième place en 3’43″2, laissant son rival bernois à six dixièmes. L’équipe suisse n’a pas forcément brillé dans les autres disciplines, mais elle a pu réaliser un très bon test avant d’aborder la demi-finale de la Coupe d’Europe, qu’elle va disputer le week-end des 30 juin et 1er juillet au stade du Bout-du-Monde à Genève. À domicile, la Suisse va crânement défendre ses chances pour terminer au troisième rang derrière l’Allemagne de l’Est qui survole la compétition avec 150 points et la France avec 108 points. La Suisse totalise 95 points et devance la Finlande (94 points), la Yougoslavie (90 points), l’Espagne (89 points) et les bien faibles Hollande et Eire (58 et 36 points). Ce joli succès d’équipe, on le doit en bonne partie aux demi-fondeurs et notamment au 1500 m de Pierre Délèze. Le champion suisse a parfaitement couru tactiquement en étant d’abord bien abrité dans le peloton. Au moment où les événements se sont précipités, à 300 mètres de l’arrivée, le Valaisan a émergé. Mieux, il a même pu ensuite donner un coup de rein qui a obligé l’Allemand de l’Est Jürgen Straub à donner le meilleur de lui-même pour ne pas se laisser remonter. Sur la ligne d’arrivée, deux petits dixièmes séparent les deux hommes : 3’40″7 pour Straub contre 3’40″9 pour Délèze. Ce final rapide valant le meilleur résultat suisse de la première journée en a surpris plus d’un. Il y avait de quoi être satisfait au moment de constater que Pierre avait battu des athlètes de renom comme l’Espagnol José Luis Gonzalez, le Français Francis Gonzalez, l’Irlandais Ray Flynn ou la vieille connaissance Ari Paunonen, le Finlandais qui dominait tout chez les juniors deux ans auparavant. Après cette belle leçon de tactique, il serait bien que Pierre puisse prendre part maintenant à des courses au tempo rapide. Alors que l’Anglais Sebastian Coe vient de secouer le monde du demi-fond en battant le 5 juillet à Oslo le record du monde du 800 m en 1’42″33, une seconde et un dixième de mieux que la précédente référence mondiale qui appartenait depuis le 21 août 1977 au double champion olympique Cubain Alberto Juantorena en 1’43″4. Pierre Délèze se trouve quant à lui à Paris pour un nouveau 1500 m qu’il espère bénéfique au niveau du chrono. Le résultat va aller au-delà de ses attentes en ce vendredi 6 juillet. Au stade Charléty, la course se déroule sur un rythme parfait. Dans la foulée du Tanzanien Suleiman Nyambui, vainqueur en 3’35″8 et du Français Francis Gonzalez, auteur d’un joli 3’36″2, Pierre Délèze termine en troisième position en 3’36″7 ! Ce chrono de rêve lui permet de battre d’une seconde le record suisse du 1500 m, les fameux 3’37″7 de Rolf Gysin qui tenaient depuis le 24 juin 1973. Voilà la juste récompense du gros travail accompli par Pierre depuis maintenant trois ans. Ce record, il va l’étrenner la semaine suivante devant son public, le 16 juillet à Vidy lors de la quatrième édition du Meeting International de Lausanne. En terminant en 3’38″31, l’athlète du CA Sion a signé le deuxième chrono de sa carrière et surtout il a montré toute l’entendue de son talent aux 11000 spectateurs qui s’étaient précipités au stade Pierre-de-Coubertin. Ce public, de plus en plus connaisseur de l’athlétisme, en a d’ailleurs eu pour son argent. Il vit en tous cas une période florissante avec de très belles compétitions à suivre soit de près comme à Vidy, soit sur le petit écran où la Télévision Suisse Romande est très active en matière de retransmissions, ceci grâce à son chef du département des sports Boris Acquadro. Preuve en est, le lendemain de ce meeting de Lausanne, tout le monde a pu assister en direct d’Oslo aux 3’49″0 de Sebastian Coe sur le mile, une performance qui lui a permis d’effacer des tablettes les 3’49″4 de John Walker et d’entrer un peu plus dans la légende de l’athlétisme. En fin de semaine, une nouvelle échéance importante est programmée avec la finale B de la Coupe d’Europe les 21 et 22 juillet à Karlovac (Yougoslavie). La ville aux quatre rivières accueille quatre autres nations du bloc de l’Est, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie, ainsi que la Finlande, la Belgique et la Suisse. Le niveau général de cette finale est trop fort pour l’équipe nationale, qui termine au septième rang avec 77,5 points, à dix unités des Bulgares, sixièmes, mais au moins devant les Belges qui ont finalement un retard de dix-neuf points sur les Suisses. Pour Pierre Délèze, le 1500 m part à un bon train de 10000 m : 1’04″0 au premier tour, 2’10″0 au deuxième et 3’11″0 au troisième. A 300 mètres, le démarrage est impitoyable mais, pris dans le peloton, Pierre ne part pas promptement et il doit refaire les quelques mètres de retard qu’il a sur les hommes de tête. C’est le vieux Tchécoslovaque Jozef Plachy qui s’impose en 3’49″5 devant le Finlandais Markku Laine et le Yougoslave Dragan Zdravkovic. Le Valaisan pointe au quatrième rang à une seconde et un dixième. «Je me sens un peu fatigué. J’ai eu une pleine saison d’hiver, puis depuis quelques temps, une série de courses très dures. Pourtant, bien que je ne sois pas sûr d’avoir appliqué la bonne tactique aujourd’hui, je courrais probablement de la même façon si c’était à refaire», disait-il à Yves Jeannotat après sa course un peu manquée. De l’avis général, les observateurs de l’athlétisme suisse s’accordent sur le fait que Pierre Délèze est excellent dans les courses rondement menées, mais qu’il n’est pas encore assez performant lorsque le tempo part lentement et s’accélère subitement dans les 300 derniers mètres. Selon ces mêmes spécialistes, depuis ses 3’36″7 de Paris, c’est à lui maintenant d’assurer le rythme lorsque ses adversaires ne sont pas disposés à le faire. Mais courir contre nature, est-ce que ce serait vraiment une bonne chose ? Voilà toute la question, dont la réponse se situe certainement entre ces deux visions. Pour l’heure, Pierre Délèze doit recharger ses batteries avant de mettre le cap sur Moscou et les Spartakiades.

Créées en 1928 en opposition aux Jeux Olympiques, les Spartakiades cessèrent en 1952 lorsque l’URSS choisit de rejoindre le Mouvement Olympique (histoire aussi d’apaiser les tensions à propos de la Guerre Froide). Cependant, cet événement de très grande envergure pour le sport soviétique a repris en 1956. Tout le monde pouvait y participer, du sportif amateur à l’athlète de haut niveau ! Pour cette septième édition, et pour la première fois, des athlètes non-soviétiques ont été invités. Pierre Délèze fait partie de ce contingent d’athlètes qui ont la chance, mais aussi l’honneur de fouler la piste du stade Loujniki pour ce qui convient d’admettre qu’il s’agit là d’une véritable répétition générale pour les Jeux Olympiques de 1980. La compétition débute pour Pierre Délèze le vendredi 27 juillet 1979 avec les séries du 1500 m où il termine troisième de sa course en 3’42″8, ce qui lui permet de se qualifier aisément pour les demi-finales. Samedi, les choses se corsent quelque peu car la concurrence est tout de même de premier plan. Et effectivement Pierre n’a pas trouvé grâce auprès de la cohorte russe, véritablement en transe lors de ces demi-finales. Son chrono de 3’42″8 ne lui donne que la huitième place et, maigre consolation, un accès pour la petite finale du lendemain. Dimanche, en terminant au deuxième rang en 3’40″1, Pierre Délèze se retrouve classé au dixième rang de ces Spartakiades.

1. Vladimir Ponomaryov URS 3’38″6
2. Craig Masback USA 3’38″9
3. Andreas Busse GDR 3’39″1
10. Pierre Délèze SUI 3’40″1

Le retour en Suisse (où les choses sont tout d’un coup nettement moins grandiloquentes). Sur le petit stade du Herti à Zoug, Pierre va devoir assumer son nouveau statut de favori lors du 1500 m des championnats suisses qui se disputent les 11 et 12 août. La journée de samedi est maussade et ressemble à une morne plaine. Pourtant 3000 spectateurs sont venus (ils seront même 7000 le lendemain sous le soleil !) et ont pu assister à de très jolis duels. Pour le 1500 m, les statistiques avaient tout de suite pris acte au début du mois de juillet du nouveau record suisse de Pierre Délèze, les 3’36″7 de Paris. Mais sur le terrain, est-ce que la passation du pouvoir allait être aussi simple ? Eh bien la réponse a fusé au terme d’un finish de fou de la part de Rolf Gsyin (SC Liestal). L’ancien recordman suisse a voulu remettre les pendules à l’heure et il s’est imposé en 3’58″48, avec vingt-sept centièmes d’avance sur Pierre. Juste derrière, un autre duel fait rage dans la dernière ligne droite et, ô surprise, c’est Paul Vetter – le camarade de club de Délèze – qui parvient à coiffer Bernhard Vifian sur le fil, pour cinq centièmes en 3’59″85. Malgré la défaite, il y a ce joli succès sédunois qui met du baume au cœur de Pierre. Il le faut car le mercredi à venir aura lieu le meeting Weltklasse à Zurich. Engagé dans le 1500 m, Pierre aura l’occasion de courir face à Sebastian Coe, le nouveau prodige de l’athlétisme. L’Anglais se prépare depuis quelques jours à Macolin et promet de battre le record du monde du 1500 m à Zurich. Le jour J, le mercredi 15 août, est enfin arrivé. Le meeting se déroule comme d’habitude avec toutes ses superbes performances. Pourtant on sent que les 26000 spectateurs n’attendent que la dernière course, ce fameux 1500 m qui doit normalement consacrer un nouveau roi au Letzigrund. La course part un peu trop vite sous l’impulsion du Kenyan Kipsubia Koskei, le premier tour est bouclé en 54″25. Après 750 mètres de course, Koskei met la flèche à droite et Sebastian Coe se retrouve désormais seul contre le chrono de Filbert Bayi, les 3’32″2 établis le 2 février 1974 à Christchurch lors de la finale des Jeux du Commonwealth. Passage aux 800 mètres en 1’53″19, c’est une seconde et quatre dixième plus lent que le Tanzanien, mais Coe ne fléchit pas. Il est porté par un public devenu incroyablement bruyant. Le dernier tour maintenant; le chrono s’arrête quelques secondes sur 2’50″8. Le Britannique n’a plus que six dixièmes de retard sur Bayi. Le public y croit de plus en plus, Coe aussi. Il reste bien en ligne dans les derniers 100 mètres alors que les acclamations de la foule viennent de redoubler. Et là, au bout de la ligne droite, le chrono vient de se figer : 3’32″03, corrigé par les statisticiens en 3’32″1 pour l’éternité. Sebastian Coe a réussi à concrétiser un exploit fou, celui d’être le premier de l’histoire à détenir simultanément les records du monde du 800 m, du 1500 m et du mile ! Dans cette ambiance survoltée, Pierre Délèze a retrouvé ses ailes pour terminer au quatrième rang en 3’37″85. En établissant le deuxième chrono de sa carrière, il prouve par-là que son record suisse n’avait rien d’un quelconque hasard. Bravo à Pierre qui a réussi en quelques jours à surmonter la déception de sa défaite des championnats suisses à Zoug. Il lui reste encore deux échéances à honorer en cette fin de saison. La première a lieu le 18 août à Ørve Ardal (Norvège) pour le match triangulaire Norvège-Espagne-Suisse. Pierre Délèze se classe troisième du 1500 m en 3’44″8, juste devant son pote Paul Vetter qui a assuré une belle quatrième place en 3’47″0. Au final ce sont les Suisses qui s’imposent avec six points d’avance sur la Norvège et vingt-deux sur l’Espagne. Il s’agit là d’une fort belle prestation de l’équipe nationale. Il est temps pour Pierre de prendre part à la dernière compétition de la saison. Ce ne sera pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de l’Universiade d’été. Elle aura lieu du 8 au 13 septembre dans un lieu déjà fort chargé d’exploits athlétiques : Mexico City…

La dixième édition de l’Universiade d’été s’est déroulée à Mexico City (Mexique). Cette compétition, appelée également « championnats du monde universitaires », va rassembler près de trois mille sportifs venant de nonante-quatre pays et répartis dans dix sports différents. Pour l’athlétisme, les épreuves se déroulent dans le mythique Estadio Olimpico. En effet, qui dit « Mexico », pense instantanément aux fabuleux records du monde enregistrés onze ans plus tôt à l’occasion des Jeux Olympiques de 1968. Grâce à l’altitude du site (2200 mètres), quatorze disciplines avaient vu leur record mondial battu, certaines fois à plusieurs reprises comme au triple saut. Les spectaculaires 8,90 m de Bob Beamon au saut en longueur, mais aussi les 9″95 de Jim Hines au 100 m ou les 19″83 de Tommie Smith au 200 m témoignent de la magie qui a pu se produire dans ce stade durant cette folle semaine olympique. Loin des fastes de 1968, l’édition mexicaine de l’Universiade d’été a pourtant réussi à livrer elle aussi son lot d’exploit. À commencer par celui de l’Italien Pietro Mennea qui réalise la perf de cette compétition en s’appropriant le record du monde du 200 m en 19″72 ! Pour les coureurs de demi-fond, l’altitude n’est pas aussi facile à gérer car les effets de la raréfaction de l’air peuvent poser quelques problèmes. Pierre Délèze a pu s’acclimater à ces conditions si particulières. Cette dernière compétition de la saison, il doit l’aborder sans son entraîneur Jean-François Pahud qui est resté en Suisse. Il va toutefois réussir à s’en sortir favorablement grâce à son expérience qui devient de plus en plus grande au fil des courses. Les séries du 1500 m se sont bien déroulées avec une belle victoire sur l’Américain Tom Duits en 3’53″79. Le lendemain en finale, l’adversité est toute autre avec la présence du grandissime favori, l’Ecossais de dix-neuf ans Graham Williamson. Pierre a tout tenté pour s’adjuger le titre, mais le natif de Glasgow était vraiment trop fort pour lui. En terminant second de cette finale du 1500 m en 3’45″8, Pierre Délèze a ajouté un nouveau fleuron à son brillant palmarès. Il achève de la plus belle des façons une saison 1979 très chargée, au cours de laquelle il a pu constater qu’il avait encore du travail au niveau de la vitesse terminale. Mais pour cela, il va devoir affûter son endurance l’hiver prochain en faisant passer son kilométrage hebdomadaire de 120 à 170 km. Ce long travail (c’est le cheval de bataille de son entraîneur Jean-François Pahud) va lui permettre de trouver ensuite une base solide pour peaufiner son sprint final. Ce ne sera pas de trop alors que se profile la prochaine saison, qui s’avère être une année olympique. Le grand objectif de Moscou 1980 se précise de plus en plus pour Pierre Délèze, qui ne va certainement pas manquer la très belle occasion qui s’offre à lui, celle de devenir le tout premier Olympien de l’athlétisme valaisan.

1. Graham Williamson GBR 3’45″37
2. Pierre Délèze SUI 3’45″8
3. Richie Harris USA 3’46″4

PAB

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Pierre Délèze

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