TIMELINE | L’épopée des athlètes suisses aux championnats du monde | Londres 2017 Pour les athlètes suisses, atteindre la limite pour les championnats du monde représente une sorte de Saint Graal car cette compétition est assurément l'un des deux summums de l'athlétisme mondial. ATHLE.ch «VINTAGE propose de revivre en détail l'épopée des athlètes suisses au cours des dix-neuf éditions de ces Mondiaux. La seizième édition des championnats du monde s'est disputée du 5 au 13 août 2017 à Londres.

Les seizièmes championnats du monde se déroulent du 5 au 13 août 2017 à Londres. Cinq ans après les Jeux Olympiques, le London Stadium a été réadapté avec une capacité de 60000 places. À la suite du scandale de dopage des athlètes russes, le Congrès de l’I.A.A.F. a suivi le C.I.O. et, comme aux Jeux Olympiques de Rio l’an dernier, aucun athlète n’a non plus été autorisé à arborer le drapeau russe à ces championnats du monde de Londres. Cependant dix-neuf athlètes russes ont néanmoins été autorisés à concourir sous le drapeau neutre, pour autant qu’ils n’aient jamais été directement impliqués dans le scandale du dopage en Russie et qu’ils avaient été soumis au système de contrôle antidopage prescrit. Une délégation d’athlètes réfugiés est présente, comme ce fut le cas aux Jeux de Rio. Au total cinq athlètes – tous réfugiés basés au Kenya – ont été inscrits dans cette équipe. Il y a parmi eux le coureur de demi-fond Sud-Soudanais Dominic Lobalu, qui va par la suite habiter en Suisse, du côté de Saint-Gall. Le Congrès de l’I.A.A.F. a également discuté des niveaux de testostérone chez les athlètes féminines, suite à une récente étude sur l’hyperandrogénie. Le sujet est fort épineux et de loin pas encore résolu. Enfin durant cette semaine de compétition, une épidémie de norovirus a touché de nombreuses équipes et un certain nombre d’athlètes ont dû se soumettre à une quarantaine de deux jours.
Du côté de Swiss Athletics, dix-neuf athlètes ont été sélectionnés, soit la plus grande délégation jamais présentée dans l’histoire de ces Mondiaux vieille de 34 ans. Il n’y a pas que la quantité qui est impressionnante; la qualité est elle aussi reconnue au-delà de nos frontières. Peter Haas, le chef du sport de performance au sein de Swiss Athletics, a pour but deux à trois places de finalistes. Il a par-là souligné des attentes plus élevées que par le passé, non seulement auprès des fans et des médias, mais aussi au sein de l’équipe elle-même.

Un début de compétition relativement satisfaisant
L’épopée des Suisses au London Stadium débute le vendredi 4 août par les qualifications du saut à la perche. Nicole Büchler (LC Zürich) se retrouve pour la cinquième fois d’affilée sur un sautoir à la perche des Mondiaux. Après Berlin, Daegu, Moscou et Pékin, il serait bien qu’elle puisse enfin franchir à Londres le stade des qualifications. Mais comme lors les quatre précédentes éditions, les règles du jeu sont toujours très compliquées avec cette barre qualificative placée à 4,60 m. Nicole Büchler démarre son concours à 4,50 m et manque ses deux tentatives. On croit vivre un cauchemar tant ce scénario paraît improbable. Heureusement la Seelandaise se reprend magnifiquement au troisième essai, une hauteur également franchie par sa camarade Angelica Moser (LC Zürich). À la barre suivante, quatre concurrentes passent d’entrée les 4,55 m, puis trois autres – dont Büchler – le font à leur deuxième tentative. Finalement c’est Katarina Stefanidi qui remporte ces qualifs en étant la seule à franchir les 4,60 m. Nicole Büchler termine 7e avec ses 4,55 m, alors que la dernière qualifiée est la Néo-Zélandaise Eliza McCartney avec 4,50 m, aux dépends d’Angelica Moser qui se retrouve ainsi première non-qualifiée avec ses 4,50 m réussis au troisième essai. Pour Büchler, la tâche a été plus facile que prévu, même s’il a fallu sortir un gros saut lors de l’ultime essai à 4,50 m. Elle doit désormais se concentrer sur ce qui sera sa toute première finale mondiale en plein air.
Quatre sprinters helvétiques foulent également le revêtement réputé rapide de la ligne droite londonienne. Chez les hommes, Alex Wilson (Old Boys Basel) livre un niveau respectable en séries avec 10″24, puis en demi-finales avec 10″30, ce qui le classe le recordman suisse au 21e rang. Chez les femmes, Mujinga Kambundji (ST Bern) n’éprouve aucune difficultés en séries, qu’elle boucle en 11″14. Par contre en demi-finales, elle bloque un peu en terminant troisième de sa course en 11″11 derrière la Jamaïcaine Elaine Thompson et la Brésilienne Rosangela Santos. Le deux meilleurs chronos des viennent-ensuite étant de 11″04 et de 11″07, la Bernoise doit déchanter en prenant la 10e place de ce 100 m. Quant à Salomé Kora (LC Brühl), elle a été très régulière avec 11″30 en séries et 11″31 en demi-finales, pour un bon 22e rang.

Deux heptathloniennes en grande forme
L’heptathlon helvétique est en pleine effervescence en cette saison 2017, ceci grâce deux jeunes et talentueuses athlètes âgées de 21 et 19 ans : Caroline Agnou (SATUS Biel-Stadt) et à Géraldine Ruckstuhl (STV Altbüron). C’est cette dernière qui avait mis le feu aux poudres à la fin du mois de mai en battant le vieux record suisse de Corinne Schneider, les 6’265 points datant de 1985. Les 6’291 points de Géraldine Ruckstuhl avaient fait l’effet d’une bombe. Mais le 14 juillet à Bydgoszcz, Caroline Agnou est plus forte que jamais et elle devient championne d’Europe U23 avec un total record de 6’330 points (13″61 – 1,72 m – 14,77 m – 24″36 | 6,36 m – 46,19 m – 2’16″06). La réponse de Géraldine Ruckstuhl ne tarde pas puisqu’il ne faut attendre qu’une semaine pour la voir remporter la médaille d’argent des championnats d’Europe U20 à Grosseto avec un nouveau record suisse à 6’357 points (13″98 – 1,81 m – 13,54 m – 24″74 | 5,97 m – 54,32 m – 2’12″56). Du coup on espère bien que ce mano à mano puisse se poursuivre au London Stadium. La première journée le 5 août voit Géraldine toujours en bonne forme; elle obtient des résultats similaires à ceux qu’elle a réussi à Grosseto : 13″80 – 1,80 m – 13,36 m- 24″84. La Lucernoise pointe à une belle 15e place provisoire avec 3’638 points. Caroline est un peu moins performante qu’à Bydgoszcz avec 13″95 – 1,68 m – 13,64 m – 24″64. La Biennoise vire en 23e position avec 3’505 points. La seconde journée permet à Géraldine d’assurer la continuité de sa très belle trajectoire avec 5,82 m – 52,15 m – 2’14″85, ce qui la récompense d’une excellente 11e place finale avec 6’250 points. Quant à Caroline, elle maintient son niveau de la veille avec 6,22 m – 43,54 m – 2’18″57. Son total de 6’001 points lui donne le 21e rang final. Bravo à ces deux jeunes femmes qui ont été fantastiques tout au long de la saison.

Malade, Nicole Büchler rate une très belle occasion
Ce dimanche 6 août a lieu également la finale du saut à la perche. Au vu des forces en présence, à part Katarina Stefanidi qui est la grande favorite et Sandi Morris qui est une formidable compétitrice, le paysage semble très ouvert pour l’accession à la troisième marche du podium. Contrairement à ce qui s’est passé 48 heures plus tôt, Nicole Büchler franchit d’entrée sa première barre à 4,45 m. Ce bon point reste hélas le dernier à signaler pour elle dans cette finale mondiale car à 4,55 m la Suissesse n’y est pas du tout. Elle peine à trouver ses marques, principalement à cause de douleurs à la hanche. Elle manque ses trois tentatives et elle se retrouve éliminée au 11e rang. Cette terrible désillusion s’accroît lorsqu’elle constate que la médaille d’argent de Sandi Morris s’est vendue à 4,75 m et que la médaille de bronze est revenue à la jeune Vénézuélienne Robeilys Peinado avec 4,65 m. En zone mixte, elle revient sur sa finale ratée : «Hélas cela ne s’est pas bien passé aujourd’hui. J’avais encore un bon feeling quand je suis entrée dans le stade, mais ensuite il ne s’est pas passé grand-chose. Je me sentais faible, sans aucune force dans mes jambes et je ne savais même pas quoi faire. Je n’ai probablement pas bien récupéré après les qualifications. La fièvre après mon arrivée à Londres a également laissé des traces. Si vous voulez remporter une médaille lors des championnats du monde, vous devez être en parfaite santé; or je ne l’étais pas».

Kariem Hussein obtient sa première finale mondiale sur 400 m haies
Après avoir manqué la finale du 400 m haies des Mondiaux de Pékin en 2015 pour cinq petits centièmes en 48″59, Kariem Hussein (LC Zürich) compte bien arriver à ses fins cette année à Londres. Les séries auraient dû être une formalité pour le champion d’Europe 2014, mais au vu la concurrence présente dans la troisième série, le scénario catastrophe a bien failli se produire. Derrière le Turc Yasmani Copello, le Qatari Abderrahman Samba, le Français Ludvy Vaillant et le Brésilien José Reynaldo Bencosme de Leon, Hussein prend le cinquième rang seulement en 50″12, soit le dernier chrono des qualifiés. Étonné par cette situation fort tendue, le Thurgovien du LCZ réagit plutôt bien le lendemain en demi-finales en terminant deuxième de sa course en 49″13, au terme d’une ligne droite où il a semble-t-il tout donné. Sans faute mais aussi sans éclat, Kariem a tout de même atteint son but, celui de décrocher sa première finale mondiale. Mais avec le moins bon chrono, il va devoir faire nettement mieux que ses 48″79 d’Athletissima obtenus il y a un mois. Deux jours plus tard lors de la finale, il pleut sur Londres et ce crachin n’est pas sans rappeler le climat du Letzigrund quand le Suisse était devenu champion d’Europe. Placé au couloir 9, l’immense défi qu’il s’est fixé ne débouche sur aucun miracle. Classé huitième en 50″07, Kariem Hussein a fait transparaître dans cette course la désillusion et l’impuissance. Pouvait-il espérer mieux après une série chanceuse et une demi-finale miraculeuse ? Pas vraiment; cependant il prouvera quinze jours plus tard lors de Weltklasse que sa classe est toujours intacte en égalant son record personnel en 48″45.
La pluie londonienne est impitoyable ce jour-là avec les Suisses. Fabienne Schlumpf (TG Hütten) a longtemps donné l’impression de maîtriser sa série du 3000 m steeple. Sur le point de se qualifier pour la finale, la grande Zurichoise se fait malheureusement surprendre au dernier moment par l’Argentine Belen Casetta, qui la coiffe au poteau pour trente centièmes. Première non-qualifiée pour la finale, Fabienne Schlumpf boit donc la tasse en terminant 16e en 9’36″08. Quant à Alex Wilson sur 200 m, après sa belle course des séries, bouclée en 20″54, il s’est carrément noyé dans sa demi-finale en obtenant le 25e rang en 21″22.

On compte sur les femmes pour rehausser le bilan helvétique
À mi-championnat, Peter Haas doit constater que le bilan de l’athlétisme suisse est normal, sans plus. Heureusement il peut compter sur de très bonnes athlètes féminines pour remonter la pente. Sur 400 m haies, elles sont trois Suissesses en lice : Lea Sprunger (COVA Nyon) surmonte facilement tous les éléments particuliers d’une première course en championnat et ceci n’est pas anodin si on se remémore sa mésaventure de l’an dernier à Rio. Elle a couru de manière sûre et autoritaire pour remporter cette série en 55″14. Avec le sixième chrono, les signaux sont passés au vert en vue des demi-finales programmées le lendemain soir. Ce n’est pas trop difficile pour elle puisqu’il n’a fallu qu’une petite montée de son niveau pour atteindre la finale. Deuxième en 54″82 derrière la Jamaïcaine Ristananna Tracey, le tour a bien été joué. Petra Fontanive (TV Unterstrass) a été également en vue avec une belle deuxième place dans sa série en 56″13, puis un cinquième rang lors de la première demi-finale en 55″79. Au vu de son record personnel établi deux mois plutôt à Genève en 54″56, on aurait espéré une place en finale pour la Zurichoise car les chronos qualificatifs étaient de 55″31 et 55″33; c’est dommage, mais elle se console avec sa belle 12e place. Quant à Yasmin Giger (Amriswil-Athletics), elle est restée avec ses 57″72 à près de deux secondes de son record établi lors de son titre de championne d’Europe U20 il y a quinze jours à Grosseto.
Sur 200 m, elles sont elles aussi trois au départ des séries. Mujinga Kambundji s’en sort très bien avec une belle deuxième place dans la deuxième course en 22″86. C’est par contre plus compliqué lors des demi-finales où sa troisième place en 23″00 ne suffit pas pour décrocher son ticket de finaliste. En panne de vitesse, la Bernoise est déçue de sa dixième place car il ne fallait que 22″85 pour passer ce tour. Sarah Atcho (Lausanne-Sports) a bien géré sa série derrière la Camerounaise Marie-Josée Ta Lou, intouchable. La course de la vice-championne d’Europe U23 est réalisée toute en maîtrise, ce qui lui permet d’assurer la qualification à la place en terminant au deuxième rang en 23″09. Lors des demi-finales, Sarah doit affronter d’autres cadors du sprint : la Hollandaise Dafne Schippers, l’Américaine Deajah Stevens et l’Allemande Rebekka Haase. Bien qu’elle possède le moins bon chrono de référence des huit femmes, Sarah n’a aucun complexe. Son départ et son virage sont parfaits et son attitude de guerrière dans la ligne droite lui donne une belle sixième place en 23″12. Sarah Atcho est donc éliminée, mais non sans panache puisqu’elle termine au 14e rang de ce 200 m des championnats du monde. Enfin Cornelia Halbheer (LV Winterthur) se donne à fond jusqu’au bout de sa course, mais il lui manque hélas un tout petit centième pour arracher la qualification à la place pour les demi-finales; elle se classe au 27e rang.

Lea Sprunger brille en finale du 400 m haies
Jeudi 10 août à 21:35, Lea Sprunger se retrouve face aux meilleures coureuses de 400 m haies de la planète. La Nyonnaise, qui a l’habitude des efforts répétés, parviendra-t-elle à tenir son rang, elle qui possède le quatrième PB de toutes les finalistes ? L’attente a été longue, mais voici les huit lionnes derrière leurs starting-blocks, prêtes à rugir. Lea, qui a tiré le couloir 5, a derrière elle l’Américaine Dalilah Muhammad et devant elle la Tchèque Zuzana Hejnova, soit deux locomotives de premier choix. La New-Yorkaise est partie en mode TGV et elle a un peu décontenancé Lea, qui a du coup modifié sa stratégie au niveau de son nombre de foulées. Elle s’accroche bien, mais aux 300 mètres il y a trop d’écart avec les quatre premières pour aller chercher quoi que ce soit de mieux que la cinquième place, dans le bon chrono de 54″59. En effet aux avant-postes c’est allé vite et c’est finalement Kori Carter qui s’impose en 53″07 devant Dalilah Muhammad en 53″50, Ristananna Tracey qui améliore son record en 53″74 et Zuzana Hejnova qui réalise son meilleur chrono de l’année en 54″20. Lea Sprunger est aux anges : «Faire cinquième aux Mondiaux, c’est juste génial !». Elle a aussi prouvé par la même occasion qu’elle avait nettement progressé mentalement parlant. Cette belle performance londonienne, si bonne soit elle, n’est pourtant qu’une étape supplémentaire dans sa formidable trajectoire. D’autres challenges s’ouvriront à elle dès 2018 et, à n’en pas douter, la saison 2017 va rester la meilleure des références possibles pour progresser encore plus.

Selina Büchel trop juste pour atteindre la finale du 800 m
Jusqu’à présent, la saison 2017 de la coureuse de 800 m Selina Büchel (KTV Bütschwil) a été bien construite, avec la réalisation de quatre chronos sous les deux minutes : 1’59″46 à Eugene, 1’59″66 à Stockholm, 1’59″77 à Lausanne et 1’59″85 à Bellinzone. On le voit, la régularité est de mise pour la double championne d’Europe en salle et c’est ce qui lui permet de se qualifier brillamment pour les demi-finales en 2’00″23 derrière la Burundaise Francine Niyonsaba et l’Éthiopienne Habitam Alemu. Le lendemain, alors qu’on imagine une course plus rapide dans la foulée de la Sud-Africaine Caster Semenya, la Saint-Galloise ne parvient pas à trouver le petit plus qui aurait dû l’amener en finale. Sans jus dans la dernière ligne droite, elle a dû laisser partir Semenya, mais aussi la Polonaise Angelika Cichocka, l’Américaine Charlene Lipsey et la Britannique Lynsey Sharp. Son cinquième rang en 1’59″85 aurait pu passer au temps, mais là aussi il manque quelques centièmes, onze pour être précis : «J’étais malheureusement trop fatiguée», s’est presque excusée la Saint-Galloise, qui termine au 11e rang de ce 800 m.

Le relais 4 x 100 m féminin veut frapper un grand coup
Samedi matin 12 août, sur le coup de 10:35, l’équipe suisse composée d’Ajla Del Ponte (US Ascona), Sarah Atcho, Mujinga Kambundji et Salomé Kora est en passe de confectionner un chef d’œuvre. Le coach national Ralph Mouchbahani a d’ailleurs bien résumé en dévoilant la tactique helvétique : «Faire ce qu’on sait faire et laisser les autres commettre les fautes». Au couloir 9 de la première série, la Suisse va devoir cependant assurer la troisième place qualificative face aux Pays-Bas et à la France, étant entendu que les États-Unis et la Grande-Bretagne ne devraient pas être inquiétées. Malgré un petit accroc entre Sarah Atcho et Mujinga Kambundji, d’ailleurs bien géré par cette dernière, la Suisse a bel et bien concrétisé son pari en terminant troisième de cette course, ceci grâce à un nouvel exploit chronométrique : 42″50, le record suisse établi lors d’Athletissima à Lausanne a été battu de trois centièmes. Auteur du quatrième temps de ces séries, à égalité avec la Jamaïque, le quatuor de charme a déjà réalisé un premier exploit historique, celui de se qualifier pour la toute première fois à une finale au niveau mondial, ceci après avoir terminé 14e en 2011 à Daegu, 13e en 2012 aux Jeux Olympiques de Londres, 12e en 2013 à Moscou, 13e en 2015 à Pékin et 12e en 2016 aux Jeux Olympiques de Pékin. Le retour dans l’équipe de Mujinga Kambundji n’est bien sûr pas étranger à cette métamorphose, mais on ne refait pas l’histoire. Ainsi donc les Suissesses auront un rôle à jouer lors de la finale qui doit se disputer ce soir même à 22:30. À première vue, elles vont se battre pour la cinquième place, ce qui a fait dire à Sarah Atcho : «Nous pouvons prendre tous les risques désormais». Pour l’avant-dernière finale de la soirée, et juste avant la der d’Usain Bolt, l’équipe suisse est à nouveau placée au couloir 9. Ajla Del Ponte réalise un virage époustouflant et elle transmet très rapidement le témoin à Sarah Atcho, qui nous concocte une ligne droite comme jamais on l’avait vu faire. Son passage avec Mujinga Kambundji s’est nettement mieux passé que le matin, ce qui permet à la recordwoman suisse de débouler dans son virage en très bonne position. Salomé Kora a été bien lancée et elle est à la lutte avec Trinidad & Tobago et le Brésil. Elle tient à merveille son rang et coupe la ligne en cinquième position en 42″51, derrière les Etats-Unis (41″82), la Grande-Bretagne (42″12), la Jamaïque (42″19) et l’Allemagne (42″36).

Ajla Del Ponte, Sarah Atcho, Mujinga Kambundji et Salomé Kora, tout sourire au moment des interviews, étaient conscientes d’avoir réussi, à l’échelle helvétique, une performance historique. Sarah Atcho est très volubile au micro de la RTS : «Franchement, on est arrivées ici avec l’espoir de faire une finale. Après on avait rien dit pour la finale et maintenant on a montré qu’on est la troisième équipe européenne. On a montré une course très propre et je suis très fière de toutes les filles. Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Mais ce relais ne s’arrêtera jamais ! On a que ça en tête. On a dit aujourd’hui, on prend les témoins, notre but est de gagner. On a donné notre meilleur et pis voilà». Cette cinquième place est évidemment très une très brillante performance pour notre pays, puisqu’elle représente l’un des meilleurs résultats suisses lors des championnats du monde. Le prochain grand rendez-vous se déroulera en 2018 à l’occasion des championnats d’Europe de Berlin, qui promettent du coup monts et merveilles. L’expérience emmagasinée durant cette saison 2017 sera un atout non négligeable pour cette magnifique équipe.

Les marcheurs en difficulté
Lors de l’ultime journée de ces championnats du monde, les marcheurs tessinois Alejandro Florez (SAL Lugano) et Laura Polli (SAL Lugano) n’ont pas réussi à briller. Sur 50 km, Alejandro a été éliminé, tandis que sur 20 km, Laura a terminé au 49e rang en 1:39’05 », soit à cinq minutes et deux secondes de record personnel.

Le bilan de Peter Haas est finalement très positif
Ces championnats du monde de Londres ont généré de fort jolis résultats pour les athlètes de l’équipe suisse. Sur la bonne lancée de Zurich en 2014, de Pékin en 2015 et d’Amsterdam en 2016 (mais Rio un peu moins), on a vu la confirmation des nouveaux talents de l’athlétisme helvétique. Peter Haas abonde dans ce sens : «Nous pouvons pour la plus grande partie être satisfaits de nos résultats. Ces Mondiaux se sont déroulés pour moi sous le signe de la confirmation. Avec quatre places de finalistes (Kariem Hussein, Lea Sprunger, Nicole Büchler et le relais 4 x 100 m), nous avons prouvé que le développement réjouissant de ces dernières années se poursuit également à l’échelon mondial. Mais il n’y a pas que les finalistes qui me procurent de la joie. Pour son quatrième heptathlon en trois mois, Géraldine Ruckstuhl a réussi à Londres une brillante 11e place. Selina Büchel n’a une nouvelle fois manqué que d’un rien sa première finale mondiale du 800 m et Angelica Moser n’a été éliminée qu’à un essai près des qualifications du saut à la perche. Sur 100 m et 200 m, Mujinga Kambundji a terminé par deux fois 10e et Alex Wilson a été le premier Suisse à entrer en demi-finales mondiales sur les deux distances du sprint. Ce sont là d’excellents résultats».

PAB

Résultats

Hommes
100 m : 21. Alex Wilson (Old Boys Basel) 10″24 en séries et 10″30 en demi-finales
200 m : 25. Alex Wilson 20″54 en séries et 21″22 en demi-finales
400 m haies :   8. Kariem Hussein (LC Zürich) 50″07 / 50″12 en séries et 49″13 en demi-finales
50 km marche : Alejandro Florez (SAL Lugano) DQ
Femmes
100 m : 10. Mujinga Kambundji (ST Bern) 11″14 en séries et 11″11 en demi-finales
22. Salomé Kora (LC Brühl) 11″30 en séries et 11″31 en demi-finales
200 m : 10. Mujinga Kambundji 22″86 en séries et 23″00 en demi-finales
14. Sarah Atcho (Lausanne-Sports) 23″09 en séries et 23″12 en demi-finales
27. Cornelia Halbheer (LV Winterthur) 23″51 en séries
800 m : 11. Selina Büchel (KTV Bütschwil) 2’00″23 en séries et 1’59″85 en demi-finales
400 m haies :   5. Lea Sprunger (COVA Nyon) 54″59 / 55″14 en séries et 54″82 en demi-finales
12. Petra Fontanive (TV Unterstrass) 56″13 en séries et 55″79 en demi-finales
36. Yasmin Giger (Amriswil-Athletics) 57″72 en séries
3000 m st. : 16. Fabienne Schlumpf (TG Hütten) 9’36″08 en séries
Perche : 11. Nicole Büchler (LC Zürich) 4,45 m / 4,55 m en qualifications
13. Angelica Moser (LC Zürich) 4,50 m en qualifications
Heptathlon : 11. Géraldine Ruckstuhl (STV Altbüron) 6’250 p
(13″80 – 1,80 m – 13,36 m – 24″84 | 5,82 m – 52,15 m – 2’14″85)
21. Caroline Agnou (SATUS Biel-Stadt) 6’001 p
(13″95 – 1,68 m – 13,64 m – 24″64 | 6,22 m – 43,54 m – 2’18″57)
4 x 100 m :   5. Ajla Del Ponte (US Ascona) / Sarah Atcho / Mujinga Kambundji / Salomé Kora
42″51 / 42″50 (record suisse) en séries
20 km marche : 49. Laura Polli (SAL Lugano) 1:39’05

 

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Photos de Daniel Mitchell pour ATHLE.ch

 

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