Philippe Charles Henri Clerc est né le 24 décembre 1946 à Port-Valais, une commune du Chablais située à l’extrémité est du lac Léman, à l’embouchure du Rhône. Après avoir suivi ses classes primaires du côté de Villeneuve, il entre au Gymnase scientifique où il sera un brillant bachelier. Parallèlement, le sport est sa passion. Trop léger pour le football, il vient à l’athlétisme via le CA Villeneuve en 1961. Il y tâte d’abord du demi-fond, avant de choisir définitivement la vitesse. Philippe n’est pas plus doué que ses camarades de club et ses premiers résultats sont modestes. Mais il est disposé à se plier à un entraînement régulier, ce qui lui permet de réaliser une progression constante dès 1962. Crédité de 12″5 sur 100 m à seize ans, il franchit un palier important l’année suivante avec le joli chrono de 11″3. Philippe Clerc, qui habite maintenant à Territet, développe ses aptitudes naturelles que sont sa vélocité et sa souplesse. Mais ses pourtant bons 11″1 réussis lors de la saison 1964 ne lui permettent toujours pas de se démarquer. Avec la pléthore d’athlètes qui a réussi à courir sous les onze secondes, il ne figure même pas parmi les cinquante meilleurs suisses de la saison !
En 1965, le jeune sprinter du CA Villeneuve, âgé maintenant de dix-huit ans et demi, se détermine à vraiment crocher dans son sport. Cette option lui est très favorable car elle débouche sur une belle saison, ponctuée par deux performances de choix sur la ligne droite. Le 25 septembre, la piste du petit stade de Copet à Vevey est le théâtre du premier coup d’éclat de sa carrière. En réalisant un excellent 10″8 sur 100 m, Philippe parvient à battre d’un dixième de seconde le record vaudois juniors qui était détenu en 10″9 par Albert Goy (Stade Lausanne) depuis 1930, ainsi que par Jean-Pierre Strebel (Stade Lausanne) depuis 1964. Et comme pour prouver qu’aucune erreur de chronométrage n’avait eu lieu ce jour-là, le jeune Clerc est crédité du même temps une semaine plus tard et au même endroit, lors du meeting de clôture du CARE Vevey. Au niveau des bilans helvétiques, ces 10″8 le voient pointer désormais en vingt et unième position sur 100 m. Mieux : ses 22″0 sur 200 m, réalisés au début de l’été, le placent même en douzième position de la hiérarchie nationale. Ces deux performances de 10″8 permettent enfin de faire parler l’opinion publique, en bien. Désormais le frêle sprinter du CA Villeneuve (1,75 m pour 58 kg) va être observé d’une manière bien différente. Conscient de ses valeurs, Philippe Clerc décide fort logiquement de changer de club en vue de la saison 1966, celle de sa deuxième année chez les juniors. Du modeste CA Villeneuve, le voilà prêt à porter les couleurs du grand Stade Lausanne.
PAB
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