En imaginant un duel virtuel dans le temps, on peut s’apercevoir que les deux reines du saut en longueur helvétique ont eu une trajectoire relativement similaire. À 16 ans, Meta Antenen franchit 5,92 m en 1965, contre 5,90 m en 2004 pour Irene Pusterla. Une première différence survient à 17 ans avec une légère régression de la Tessinoise avec 5,77 m, alors que dans le même temps la Schaffhousoise explose avec 6,23 m. Ensuite pendant quatre ans, de 18 à 21 ans, elles progressent chaque saison, Meta ayant systématiquement une année d’avance sur Irene. Les deux sauteuses se retrouvent au sommet de leur art à 22 ans : 6,73 m pour Meta Antenen en 1971 et 6,76 m pour Irene Pusterla en 2010. À 23 ans, les destins divergent : Meta se fait opérer au genou l’année des Jeux Olympiques 1972 et ne parvient plus à franchir les 6,50 m. Au contraire, Irene continue sa progression et bat en 2011 le record suisse en salle avec 6,71 m, puis améliore à deux reprises son record national avec 6,81 m, puis 6,84 m. À 25 ans, Meta revient en force avec le record suisse en salle en 1974 avec 6,69 m, mais ce sera son dernier coup d’éclat. Elle réalise encore 6,44 m et 6,29 m lors de ses deux dernières années, à 26 et 27 ans, puis elle abandonne la compétition à la fin de la saison 1976. La Tessinoise saute encore un magnifique 6,75 m à 26 ans, puis elle subit la même baisse que sa rivale dans le temps mais sur six saisons avec 6,45 m, 6,42 m, 6,26 m, 6,34 m et 6,26 m, ceci de 27 à 31 ans. Après avoir réalisé en 2020 un super saut à 6,39 m en salle, puis 6,21 m aux championnats suisses, Irene annonce en novembre, à 32 ans, son retrait de la compétition.
PAB
Version imprimable de l’article (PDF)