Chronique | 14% de dopés, qu’en pensez-vous ? DOPAGE | Des sprinters de 16 ans qui courent aussi vite que les grands, de sérieuses accusations contre l’un des meilleurs groupes de demi-fond de la planète porté par Nike, le gros sponsor de l’athlétisme mondial, et Martial Saugy, le directeur du laboratoire suisse d’analyse du dopage qui affirme que 14% des coureurs de fond et de demi-fond présentent un profil sanguin suspect. Que penser de tout ça ? Olivier Petitjean (Sportinformation) choisit de voir le bon côté des choses.

Photo : samedi dernier (20 juin) Candace Hill (16 ans/USA) a été chronométrée en… 10″98 sur 100 m.

Difficile ces temps-ci d’avoir une perception optimiste sur la « propreté » du sport qui nous est cher, à la lumière des dernières affaires ou suspicions de dopage. Pourtant, je vais essayer… Car à mes yeux, le verre est à moitié plein, et non à moitié vide. Exemple : la lycéenne américaine de 16 ans, Candace Hill, qui vient de courir le 100 m en 10″98… Ce ne sont certainement pas des années de dopage qui permettent un tel chrono. A cet âge-là, il s’agit purement de talent, un talent extraordinaire. Comme pour Usain Bolt, qui avalait à peine sorti du nid le 200 m en 22″04 à 14 ans et en 19″93 trois ans plus tard, à 17 ans. Quand on part avec de tels atouts génétiques, les produits, si produits il y a, ne sont pas déterminants. C’est un avis.

De manière plus scientifique, je vais vous évoquer une étude rapportée par Martial Saugy, le directeur du Laboratoire suisse d’analyse du dopage, dont les résultats sont restés largement confidentiels jusqu’à présent. Elle portait sur l’étude des paramètres sanguins d’un éventail d’athlètes de haut niveau en demi-fond et en fond, du 800 m au marathon, sur une période de 2001 et 2009. Qu’a-t-elle révélé ? Que 14% des athlètes testés présentaient des paramètres suspects, comparativement à un échantillon de personnes issues de la population « normale ». Il ne s’agissait pas au terme de cette étude de sanctionner, mais de se faire une idée de l’étendue des pratiques douteuses. 14% de cas suspects dans le haut niveau…C’est bien davantage que la prévalence des cas positifs sur l’ensemble des tests antidopage – de l’ordre de 1 à 2 % – mais est-ce alarmant pour autant ?

Personnellement, je trouve plutôt encourageant de penser que sur la cinquantaine de participants du 800 m ou du marathon d’un Championnat du monde se trouveraient donc grosso mode six ou sept dopés (14%). Certes, c’est une moyenne, et il est théoriquement possible que ces six ou sept dopés potentiels soient justement ceux qui occupent les premières places. Mais rien ne le dit. De même, on ne connaît pas les détails sur la nationalité ou l’âge des cas suspects recensés par l’étude.

Mais, c’est un secret de Polichinelle, on se charge allègrement dans certaines régions du globe alors que d’autres sont, sinon plus vertueuses, en tout cas moins touchées, pour diverses raisons. Martial Saugy l’exprime ainsi : « Dans certains pays, où la « culture du dopage » est répandue, nous avons observé une prévalence de 50% de cas suspects. Dans d’autres, on était proche de zéro. »

Pour ma part, quand je regarde cette vidéo de Christopher Taylor, ce Jamaïquain de 15 ans qui vient de battre une nouvelle fois le 13 juin à Kingston son record du monde cadets du 400 m en 45″55, je préfère m’émerveiller plutôt de de crier au dopage. L’espoir, en tout cas, est permis…

Olivier Petitjean

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Liens vers notre résumé des accusations portées contre le Nike Oregon Project :
Première partie (4 juin)
Deuxième partie (18 juin)

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La question du dopage sur ATHLE.ch

Inquiété par les scandales à répétition, laissant croire à un dopage généralisé, ainsi que par le silence ou la confusion de nos médias, ATHLE.ch se donne pour enjeu de s’occuper de la problématique, selon différentes perspectives.

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1 Comments

  1. Jean-Michel said:

    Au moins, au connais un célèbre dopé avéré au Jura, qui fait la une – ou du moins les titres – de votre site Internet (Stéphane Joly) ! Vive les tricheurs, que les médias idolâtres…

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