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Le 3 juin dernier, la BBC diffusait, en partenariat avec le média d’investigation ProPublica, un reportage portant de sérieuses accusations à l’encontre du NOP, le fameux groupe de coureurs de fond et demi-fond basé dans le Nord-ouest des Etats-Unis, dans l’Oregon, proche du siège social du géant américain du sport Nike qui finance le « projet ».
Depuis la diffusion du reportage, Alberto Salazar, Galen Rupp et Nike se sont contentés de brèves déclarations, indiquant qu’il ne s’agissait là que de mensonges. Ce alors même que les accusations se sont multipliées, notamment par le biais de nouveaux articles publiés sur ProPublica par David Epstein, le co-auteur de l’enquête initiale. Ce dernier indiquait le 12 juin dernier que 17 athlètes ou membres du staff du NOP avaient désormais témoigné de l’utilisation inappropriée de médicaments orchestrée par Alberto Salazar (à lire ici).
Tels étaient les principales accusations du documentaire initial à l’encontre de Salazar (plus de détails ici) :
– Obtention et utilisation abusive d’Autorisations à usage thérapeutique (AUT) pour permettre à ses athlètes d’utiliser des traitements interdits.
– Utilisation de son fils comme cobaye dans un laboratoire Nike pour tester quelle quantité de gel à la testostérone pouvait être utilisée sans être détectée lors d’un contrôle antidopage.
– Utilisation de médicaments sur ordonnance pour d’autres athlètes que ceux à qui ils avaient été prescrits.
– Dopage à la testostérone dès l’âge de 15 ans de son athlète phare Galen Rupp.
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Détails et nouveaux témoins
17 anciens athlètes ou membre du staff accusent désormais Salazar. Certains ont préféré rester anonymes, alors que d’autres n’ont pas manqué de s’exprimer publiquement. C’est le cas notamment :
– De l’ancien assistant de Salazar John Cook, qui affirme que toutes les accusations sont pour lui tout à fait plausibles (à lire ici). Et celui de l’ancien athlète du projet Josh Rohatisnky qui indique croire et soutenir à 100% tous ceux qui ont témoigné contre Salazar.
– De l’ancien masseur de l’équipe John Stiner, qui avait affirmé avoir renvoyé un tube de gel à la testostérone à Alberto Salazar en 2008.
Il raconte désormais avoir été chargé du rangement dans l’Utah de l’appartement partagé par Rupp et Salazar durant un camp d’entraînement en 2008 et que les deux hommes auraient quitté précipitamment, laissant presque toutes leurs affaires. Parmi celle-ci se trouvaient selon Stiner : des vêtements de sports, de l’argent, des tentes pressurisées, un paquet de 25 à 50 seringues hypodermiques non-utilisées, des vitamines, des laxatifs et toute sortes de produits, dont un booster de testostérone nommé Alpha Male. Mais aussi deux éprouvettes à propos desquels Salazar insistait lourdement pour qu’elles soient conservées et transportées au frais, avec de la glace. Le témoignage complet est à lire ici.
– De la quintuple championne universitaire du 5000 m Laura Fleshmann, qui raconte dans une longue interview ses rapports avec Salazar et comment ce dernier lui a expliqué la meilleure façon de démultiplier son traitement contre l’asthme pour améliorer ses performances (à lire ici).
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Farah à l’entraînement en France et attaqué en Angleterre
La superstar britannique Mo Farah, membre du NOP mais pas directement concernée par les accusations semble avoir provisoirement pris ses distances avec Salazar. Il n’est pas retourné au sein du groupe d’entraînement à Portland et s’entraîne actuellement seul, en France, dans la base d’entraînement de Font-Romeu, dans les Pyréenées. Il est annoncé en Diamond League le 17 juillet prochain à Monaco. Il y a dix jours, lors de l’étape de Birmingham, il avait sur le tard expliqué qu’il était sous le choc des accusations contre Salazar et par suite pas en mesure de courir comme prévu sur 1500 m.
Les médias sportifs anglais suivent de près les accusations contre Salazar, avec un intérêt tout particulier pour les éventuelles implications de leur star nationale. Le Dailymail a ainsi publié hier un article indiquant que Farah avait manqué de se présenter à deux contrôles anti-dopage avant les JO de Londres en 2012. (A lire ici).
Affaire à suivre…
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La question du dopage sur ATHLE.ch
Inquiété par les scandales à répétition, laissant croire à un dopage généralisé, ainsi que par le silence ou la confusion de nos médias, ATHLE.ch se donne pour enjeu de s’occuper de la problématique avec différentes perspectives.