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Photo : par Daniel Mitchell (2014)
Il y a des choses qui rendent un athlète plus performant, objectivement. Celles qui se mesurent, se calculent, se planifient. D’abord à l’entraînement : le nombre de kilomètres avalés, de sauts encaissés, de répétitions effectuées, de poids soulevés, etc. Mais aussi tout ce que les athlètes mettent en avant dans les désormais très tendance opérations de crowdfounding pour justifier leurs coûts : camps d’entraînement au chaud ou en altitude, méthodes de récupération, matériel hors norme, massages, alimentation sophistiquée, etc. Ou encore les aides offertes par la science, la technique, la médecine : shakes de récupération, tente hypoxie, compléments alimentaires, suppléments, injections et procédés de toutes sortes. Pour toutes ces choses, l’athlète modèle, méticuleux, focalisé, cherche l’optimal, le maximum, la limite : aller le plus loin possible sans se blesser, sans se mettre à coincer, sans s’épuiser, sans franchir la ligne rouge.
Le match de basket
Et puis, il y a ces choses qui font froncer les sourcils à la plupart des entraîneurs hautement spécialisés, amateurs de statistiques et d’optimisation. Ces choses sans lesquelles, pourtant, Noemi Zbären n’aurait sans doute jamais atteint le meilleur niveau mondial : l’esprit de famille, les études universitaires, les entraînements en soirée avec les copains, de tous âges et tous niveaux, les camps planifiés en fonction des vacances scolaires et des traditions du club, la décontraction, l’amour de l’athlétisme et… le match de basket avant l’entraînement.
C’est cruel : Noemi Zbären s’est fait opérer ce lundi et est out pour cette année européenne et olympique. Pour sûr qu’elle vivra quand même plein de belles choses en 2016, qui la rendront plus forte encore l’an prochain. Nous, en tout cas, c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Et on se réjouit déjà de la revoir mettre les gaz, voler sur les haies et lever les bras à l’arrivée.
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