Photo : Isaac Makwala (BOS) a couru en 44″01 sur 400 m et 19″96 sur 200 m l’an dernier à La Chaux-de-Fonds.
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L’aventure commence en 1980. La piste du Stade de la Charrière (situé à exactement 1000 m d’altitude) vient tout juste d’être recouverte d’un nouveau tartan et les dirigeants de l’Olympic Chaux-de-Fonds prennent la décision d’organiser pour l’occasion un meeting national susceptible de faire se déplacer le public de la région et de fêter dignement l’événement.
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Pour mettre du piment à la fête, une invitation est envoyée au Français Philippe Houvion (photo), qui vient tout juste d’être dépossédé de son record du monde du saut à la perche (5,77 m). Assortie d’un cachet, la demande convainc la star qui se déplace à la Chaux-de-Fonds. Mais, sur place, Houvion déçoit le nombreux public neuchâtelois. Et comment : retirant son jeans en bout de piste, sans passer par les vestiaires, enfilant un short avec désinvolture, avant… de s’allumer une cigarette. Ce qui devait être le premier highlight de l’histoire du Résisprint tourne alors au flop.
Il faut attendre la première série du 100 m pour que l’événement prenne véritablement son envol et que La Charrière se fasse sans délai une réputation de « piste de folie ». Dans cette course, le Bâlois Franco Fähndrich améliore de 3 centièmes son record suisse du 100 m pour le porter à 10″38. Ivre de joie, il saute alors dans tous les sens en agitant ses bras et criant de bonheur. Avant d’être longuement acclamé par le public ravi de ce premier moment magique au Résisprint. D’innombrables autres ont suivi depuis. Aussi grâce à un excellent virage de 200 m et à l’altitude, qui tous deux permettent des performances de choix.
Le même jour, la Française Odile Madcaud signe trois records personnels sur 100 m, 200 m et en longueur. Des exploits rapportés par le quotidien « L’Equipe » qui boostent l’intérêt pour le Résisprint en France. D’autant plus que le Meeting a l’avantage d’être organisé en plein été, lorsqu’aucune compétition n’est au calendrier dans l’Hexagone. Le Résisprint est bien lancé et prendra année après année une dimension toujours plus internationale. Avec de nombreux records personnels, nationaux et même continentaux à la clé.
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Nouvel événement phare huit ans plus tard, en 1988. L’entraîneur François Pépin demande à ce qu’un couloir soit attribué à Marie-Josée Perec (photo), alors championne d’Europe en salle et aujourd’hui encore détentrice du record de France du 200 m en 21″99. La star réalise ni plus ni moins la 3e meilleure performance mondiale de l’année en 22″36 et entraîne dans son sillage la Suissesse de Langenthal Regula Aebi, qui égalise son record national en 22″88.
Depuis, les grands moments et les hauts faits se sont succédé. Pour n’en citer que deux récents : en 2011, Lisa Urech (SK Langnau) explose le record suisse du 100 m haies en 12″62 (revivez la journée d’Urech sur la télévision suisse-allemande) ; et l’an passé Isaac Makwala (BOT) réalise le record d’Afrique du 400 m (44″01), une heure et demie avant de descendre pour la première fois de sa carrière sous les 20 secondes sur 200 m (19″96). Exploit unique en son genre : pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Cette année, le Résisprint international a lieu le 5 juillet à La Chaux de Fonds. Pour de nouvelles pages d’histoire en athlétisme. Notez la date dans votre agenda !
Lien vers le Résisprint international de La Chaux-de-Fonds
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