Morat-Fribourg : les Africains Tabarach et Arado dominent une magnifique 89e édition

Photos : (c) ATHLE.ch

Plus de 10’000 coureurs ont participé samedi (enfants) et dimanche à la 89e édition de la course commémorative de la victoire, en 1476, des Confédérés sur le Duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Le soleil, les couleurs, l’ambiance et l’émotion étaient plus au rendez-vous que jamais. Avec les fameuses montées de la Sonnaz et de la Route des Alpes noires de monde, en mode « grand tour cycliste ». Tout devant, les deux favoris africains ont été déboulonnés sur la fin.

L’outsider Tabarach s’envole

Sur les premiers kilomètres, un groupe d’une dizaine de coureurs s’est formé en tête de course. Avec les athlètes des hauts-plateaux devant les Suisses Dominik Rolli (STB), Simon Tesfay (LC Uster), Wondimu Bussy (Stade Genève) et Jonas Soldini (CA Rosé). Mais la première montée a eu raison des Helvètes. « Dès que ça a commencé à grimper, il m’est devenu impossible de rester juste derrière. A un moment, j’ai l’impression d’être revenu un peu, mais ils étaient beaucoup plus forts », a raconté le Bernois Rolli à l’arrivée après avoir terminé pour la première fois meilleur Suisse de la grande classique. En 2022, le médaillé européen de course de montagne avait impressionné en finissant 5e en 54’15. Cette année, il se classe 6e en 53’28, soit 45 secondes plus vite.

En tête, 5 Kenyans ont parcouru plus de la moitié de la distance ensemble. Parmi eux les 2e, 3e et 4e de l’an passé Erick Ndiema, Elvis Tabarach et William Kibor, ainsi que le vainqueur 2021 et favori Cornelius Kangogo. Au bas de la montée de la Sonnaz, Kibor accélère, Kangogo et Ndiama lâche. Seul Tabarach arrive à suivre le rythme, apparemment facile. Au bas de la dernière montée, il accélère et s’envole. Acclamé par la foule, Tabarach récolte le rameau de tilleul et franchit la ligne d’arrivée avec un large sourire en… 51’52 : troisième meilleur chrono de l’histoire du nouveau parcours (depuis 1996) derrière les prodigieux 50’28 d’Abraham Kipyatich (KEN) en 2014 et les 51’18 de Jonathan Wyatt (NZE) en 2004. « This race is really very tuph. Cette course est vraiment très dure », souriait le vainqueur son rameau à la main devant les milliers de spectateurs enthousiastes amassés non loin de l’arrivée.

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Auteur d’une course intelligente, le jeune Fribourgeois Jonas Soldini épate en finissant deuxième meilleur Suisse, en 55’13. « C’était mon premier Morat et Fribourg. J’ai adoré », a soufflé l’orienteur qui prend la course à pied de plus en plus au sérieux. Il se paie le luxe de finir 38 secondes devant le néo-Helvète international Simon Tesfay (LC Uster/55’51).

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Arado dépose Korir sur la Route des Alpes

Côté féminin, tous les spécialistes pronostiquaient une victoire facile de la Kenyane Lydia Korir. La vainqueur du Grand-Prix de Berne et du Greifenseelauf a tout tenté, mais n’est pas parvenue à se défaire de l’Ethiopienne Gulume Arado. Au terme d’une terrible bataille, la 13e du semi-marathon de Lisbonne de cette année a mis les bouchées doubles sans laisser la moindre chance à Korir au bas de la Route des Alpes. La sympathique Ethiopienne n’est autre que la copine d’entraînement de Sutume Assefa, vainqueur de Morat-Fribourg 2015, entre-temps devenue marathonienne de classe mondiale. Arado gagne en 1h00’43, très grimaçante, Korir franchit la ligne en 1h00’54.

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Un peu plus de trois minutes derrière, la triathlète de Martigny Oria Liaci finit excellente 4e et meilleure Suissesse en 1h04’23, les yeux pétillants de joie : « C’était magnifique comme on a été encouragés. Je n’avais jamais vécu ça ». La duathlète bernoise Melanie Maurer (Gerbersport) finit tout près, en 1h04’28. Marion Monney (CAG Farvagny) est la première Fribourgeoise en 1h07’57. Elle aussi jubilait à l’interview face au très nombreux public : « C’était incroyable d’être accueillie comme ça à Fribourg, merci beaucoup ».