Interview de Julien Wanders depuis Valence demain sur ATHLE.ch
Le calendrier des courses à pied internationales 2020 a été décimé par les mesures anti-Covid, avec de graves conséquences pour les professionnels du milieu, coureurs en tête. Le 40e Marathon de Valence représente un bol d’air aussi bien pour les athlètes qui font vivre leurs familles grâce aux primes que pour ceux qui se préparent depuis des mois pour décrocher les minima olympiques (2h11’30 chez les hommes, 2h29’30 chez les femmes).
Première compétition après le « dégel »
En avril dernier, « World Athletics » avait choisi de « geler » la période de qualification pour les JO jusqu’au premier décembre 2020. Les performances réalisées durant la saison estivales ne seront ainsi pas prises en comptes. Les Européens qui ont obtenu un des rares dossards pour dimanche auront pour la plupart Tokyo 2021 en ligne de mire. C’est le cas notamment des Français Hassan Chahdi, Nicolas Navarro, Florian Carvalho, Benjamin Malaty ou encore Michael Gras.
Prize Money attractifs et grosse incitation à des chronos rapides
Pour les Africains de l’Est, les courses de Valence sont une occasion unique de gagner un salaire. Les primes offertes promettent des courses de niveau exceptionnel. Les lièvres engagés et les gros incitatifs financiers pour des chronos rapides garantissent des rythmes d’enfer. Le meilleur homme et la meilleure femme remporteront chacun 75’000 euros si leur chrono est inférieur à 2h05’00/2h20’30, contre seulement 35’000 s’il est de plus de 2h06’00/2h22. Avec une échelle dégressive similaire jusqu’à la 12e place. Des bonus sont aussi prévus pour des chronos sous les 2h04’30/2h20 (20’000 Euros), 2h04’00/2h19’00 (30’000) et 2h03’30/2h18’00 (40’000). Sans oublier la prime de 35’000 Euros pour un record du parcours (2h03’51/2h18’30). Une victoire en 2h03’29 rapporterait ainsi la bagatelle de 140’000 Euros, contre seulement 35’000 pour la gagne en 2h06’00.
Parcours rapide dans les rues de la « Cité du running »
La réputation de l’asphalte de Valence n’est plus à faire, avec quantité de records ces dernières années dans l’autoproclamée « Cité du running ». En janvier dernier, ATHLE.ch était sur place pour le record d’Europe de Julien Wanders sur 10 km (27’13) et record du monde du Kenyan Rhonex Kipruto (26’24). Le parcours de dimanche emprunte les mêmes routes sur un parcours similaire à celui des Mondiaux de semi de 2018 (deux boucles pour le marathon).
Incroyable semi avec Wanders, mais aussi Kiplimo, Kandie et Kipruto
Le semi de dimanche n’est que l’épreuve « secondaire » du jour, avec des petits pelotons d’une vingtaine d’athlètes, mais des plateaux d’exception. Avec chez les hommes comme chez les femmes des records du monde en danger.
Côté masculin, Wanders, qui a annoncé cette semaine s’entraîner désormais entièrement avec l’Italien Renato Canova (lire ici), se dit en bonne forme, mais affiche des ambitions plus mesurées que d’habitude. Il a notamment indiqué qu’il n’avait a priori pas le niveau de son record d’Europe (59’13). La tête de course promet de partir sur des bases terribles, avec pas moins de trois coureurs pouvant rêver de record du monde (58’01) : le jeune champion du monde ougandais Jacob Kiplimo, son dauphin kenyan et vainqueur de Ras-Al-Khaimah (RAK) et Prague cette année Kibiwott Kandie et, last but not least, le recordman du monde du 10 km (à Valence en janvier) Rhonex Kipruto pour sa première sur 21,1 km. Le semi féminin promet aussi du spectacle la vice-championne du monde de cross Senbere Teferi (ETH) dans le rôle de la favorite.
Bekele Tola face aux stars des Mondiaux de semi
Sur le marathon féminin, on retrouvera la princesse éthiopienne du Stade Genève Helen Bekele Tola, qui a affiné sa préparation ces dernières semaines en Ethiopie. Bien qu’au bénéfice d’un brillant record à 2h21’01, elle aura fort à faire. Avec non seulement 5 de ses compatriotes avec un meilleur chrono inférieur à 2h20, emmenées par Ruti Aga en 2h18’34, mais aussi avec des débutantes de choc sur les 42,195 km. A commencer par les médaillées d’or et d’argent des récents Mondiaux de semi Peres Jepchirchir (KEN) et Melat Kejeta (GER). Cette dernière s’est entraînée tout l’été durant à St-Moritz aux côtés de Bekele Tola, volontiers plus rapide que la néo-Allemande. Les semi-marathoniennes à moins de 1h05 Joyciline Jepkosgei (KEN) et Fancy Chemutai (KEN) feront aussi leurs débuts sur la distance. L’ancienne protégée d’Alberto Salazar Jordan Hasay (USA/2h20’57) sera également au départ.
Phénoménale densité sur le marathon masculin
La plateau du marathon hommes est lui aussi de tout premier choix, avec notamment : le 3e performeur de l’histoire Birhanu Legese (ETH/2h02’48), le champion du monde en titre Lelisa Desisa (ETH), le vainqueur de 2019 et détenteur du record du parcours Kinde Atanew (ETH/2h03’51), le recordman d’Europe Kaan Kigen Özbilen (TUR/2h04’16) ou encore le multiple champion du monde de cross et de semi Zersenay Tadese (ERI). Pour un total de 23 coureurs sous les 2h07 et 35 sous les 2h10.
Horaires et livestream
Les départs des semi et marathon ont lieu dimanche matin (6 décembre), à respectivement à 8h et 8h30. Les courses peuvent être suivies via un livestream diffusé directement sur le site de l’organisateur, mais aussi sur la chaîne TV du journal l’Equipe. A suivre également avec ATHLE.ch qui a fait le déplacement en Espagne.
