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Personne n’aurait parié un Riyal qatarien sur Kambundji
L’exploit est aussi historique qu’inattendu. A l’amorce des Mondiaux, personne n’aurait parié le moindre Riyal sur la reine du sprint suisse. D’autant moins après sa désillusion sur 100 m (privation de finale pour 5 millièmes). Et pourtant, la Bernoise qui n’a souvent pas eu la chance de son côté, a vécu tout le contraire aujourd’hui ; un peu comme aux Mondiaux indoor 2018 à Birmingham, où elle a décroché sa première médaille mondiale (bronze) sur 60 m.
A Doha, sur 200 m, la Bernoise a réussi trois très belles courses en trois jours. En finale, elle a été meilleure encore que les jours précédents : d’abord au départ, impressionnant, puis dans le virage, très tonique et propre, ce qui lui permet de déboucher en grande vitesse et en troisième position dans la ligne droite. Troisième place qu’on ne lui reprendra plus : Kambundji s’envole vers la ligne et… décroche une MERVEILLEUSE MÉDAILLE DE BRONZE DES CHAMPIONNATS DU MONDE. C’est la 8e médaille suisse et deuxième féminine seulement à ce niveau de compétition après une autre Bernoise, Anita Weyermann, en bronze sur 1500 m en 1995.
La course est remportée par la grande favorite Dina Asher-Smith (GRB) en 21″88 (record national), devant Brittany Brown (USA) en 22″22 (PB). Avec son chrono de 22″53, Kambundji reste à 27 centièmes de son record national. Temps certes pas exceptionnel, qui certes normalement ne permet pas de glaner de médaille mondiale, mais qu’importe : en championnats, ce sont les rangs qui compte. Dès maintenant, on ne parlera plus jamais de l’absence des Shaunae Miller-Uibo, Shelly-Ann Fraser-Pryce et autres Marie-Josée Talou et Dafne Schippers. Par contre, on sourira toute notre vie durant en repensant à l’exploit de Mujinga.
Copie parfaite n°2 pour Sprunger en demi-finale
Lea Sprunger suit un peu le même chemin. Mercredi soir, elle a montré une deuxième excellente course sur 400 m haies. Après avoir passé facile en demi-finale, la Ginginoise s’est qualifiée sans peine, en terminant 2e, pour la deuxième grande FINALE MONDIALE de sa carrière. Comme en série, elle se paie le luxe de dérouler (un peu) après la dixième haie. « Le but est atteint, maintenant, c’est tout bonus. Vendredi, je vais prendre plus de risques, plus attaquer les haies ». En 54″52, la championne d’Europe réussit le 8e chrono des finalistes. Devant, les extraterrestres Dalilah Muhammad et Sydney McLaughlin semblent intouchables, mais après, c’est un peu comme chez Kambundji, très ouvert… A vue de nez, ce sont la Tchèque championne du monde 2015 Zuzana Hejnovà et la Jamaïcaine Rushell Clayton qui sont les plus fortes des viennent ensuite. Plus Sprunger, bien sûr !
Coup de moins bien pour Joseph
Suite à sa très bonne série en 13″39 (record suisse égalé) en demi-finale hier, qualification à la place pour les demi-finales, le champion d’Europe Jason Joseph est apparu… coincé aujourd’hui. Sans grosse faute, il a comme été choqué par le niveau (ou renom ?) mondial de ses adversaires. Sans être excellent, son départ est correct, son accélération bonne, mais quand il veut mettre les bouchées doubles, ça ne répond pas. Il termine 7e et déçu en 13″53. « Je savais que la même course que hier pouvait suffire pour la finale. Mais je n’ai pas réussi la même course que hier… Ça fait *** », peste-t-il, avec un sourire quand même, à l’interview. Bonne nouvelle : Joseph est jeune – et va faire mieux dès la prochaine fois. Ces Mondiaux sont assurément une très bonne expérience.
Première journée de l’heptathlon de Géraldine Ruckstuhl (STV Altbüron) :
100 m haies : 13″84 (17e/20) 1001 pts (17e/19)
hauteur : 1,71 m () 867 pts, total 1868 pts (17e/19)
Poids : 14,28 m (4e/17) 813 pts, 2681 pts (16e/19)
200 m : 25″21 (18e/19) 861 pts, 3549 pts (17e/19)