Oordegem : Wanders entre dans sa saison samedi sur 5000 m REPRISE | La question brûle les lèvres des fans : que va faire cet été le prodige du fond suisse Julien Wanders (Stade Genève) suite à ses exploits à répétition cet hiver ? Comme après son record suisse du 10 km sur route à Houilles (FRA) fin décembre et son record d’Europe U23 du semi en février à Barcelone (ESP), le Genevois de 22 ans est retourné au Kenya fin mars après sa fabuleuse 8e place aux Mondiaux de semi à Valence (ESP). Pour remettre l’ouvrage sur le métier, ces derniers temps volontiers sous la pluie et sur la piste. Samedi, il renoue avec la compétition, avec le 5000 m d’Oordegem (BEL), lieu où il avait établi son record l’an passé.

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Photo : Thomas Gmür/ATHLE.ch

Loin de craindre sa première apparition de l’année sur piste, Wanders a commenté il y a quelques jours sur Instagram : « Cant’ wait to compete ! », « Je suis impatient de reprendre la compétition ! » Autant dire que le Genevois se sent prêt à courir déjà vite samedi, à 22h25, à Oordegem, en Belgique, à l’occasion d’un 5000 m qui s’annonce rapide, avec 10 athlètes ayant déjà couru sous les 13’30, 27 sous les 13’50.

Pour rappel, l’an passé, au même meeting, Wanders avait établi à 13’37″48 son record sur la distance, un peu plus de 4 secondes sous les minima exigés par la Fédération suisse d’athlétisme (Swiss Athletics) pour les Championnats d’Europe de Berlin (13’42″00). Auparavant, début avril 2017, il avait déjà été crédité de 28’06″17 sur 10’000 m à Huelva (ESP), là aussi la limite pour les Europe (28’55″00). Si tout se passe comme prévu, Wanders courra sur les deux distances à Berlin.

Que peut faire Wanders samedi ?
A la question de savoir ce qu’il est en mesure de faire d’entrée de jeu sur piste, Wanders répond de manière lapidaire : « Ça va bien, je me réjouis. Ce sera une bonne course. » A ce jour, à chaque retour du Kenya, le champion suisse 2017 du 1500 m s’est montré plus fort que jamais, pour frapper à chaque fois un grand coup. Aussi sur la piste ? Ou son entrée en matière se fera-t-elle en douceur ? Sa planification est-elle focalisée sur les Championnats d’Europe ? Le connaissant, il y a fort à parier que Wanders voudra déjà aller vite – et même très vite – à Oordegem.

Dernier entraînement très costaud
Dans la Neuer Zürcher Zeitung (NZZ) du jour (p. 46), on peut lire que Wanders a réussi un dernier entraînement très impressionnant avant de rentrer en Suisse. A 2400 m d’altitude, il a terminé sa dernière course (un 500 m) en 70″, après plus de 7 km de séries sur la piste, de quoi surprendre même le coach italien de renom Renato Canova : « Un tel entraînement à plus de 2400 m, c’est très fort. Julien est un immense talent, il est très ciblé et assidu à l’entraînement, il a tout ce qu’il faut pour arriver au meilleur niveau ».

Suite à sa course, il rentrera dimanche à Genève pour grimper lundi en altitude à St-Moritz, d’où il s’envolera pour ses prochaines compétitions. Il espère notamment pouvoir courir le 10’000 m de la Diamond League du 7 juin à Oslo (NOR). Un mois plus tard, jeudi 5 juillet, il sera engagé sur 5000 m à Athletissima Lausanne avec comme objectif de faire un pas de plus en direction du record suisse de Markus Ryffel (13’07″54).

Les autres Suisses engagés à Oordegem

Hommes
800 m : Hugo Santacruz, Michael Curti, Timo Roth (US Yverdon)
1500 m : Jan Hochstrasser, Ilias Hernandez (Stade Genève)
5000 m : Julien Wanders (Stade Genève), Jonas Raess, Sullivan Brunet  (Stade Genève)

Femmes
800 m : Lisa Stöckli, Sonja Andenmatten, Sina Sprecher, Sibylle Rüegger
1500 m : Selina Ummel, Delia Scherrer
3000 m steeple : Chiara Scherrer, Martina Tresch, Bablin Remund
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Commentaire : Tous à l’étranger – plus personne en Suisse ?
18 coureurs suisses dans un meeting en Belgique, mais qu’est-ce qui se passe ? Dans le demi-fond suisse, la mode est depuis plusieurs années de s’envoler chercher des chronos dans des courses rapides à l’étranger, par exemple à Oordegem. Souvent d’ailleurs avec succès. Si la tendance semble justifiée pour les athlètes du meilleur niveau, qui cherchent des minima internationaux élite, ou pour ceux qui accompagnent ces derniers, elle paraît moins avisée pour les jeunes et les moins affûtés : ceux-ci ne feraient-ils pas mieux de forger leurs armes au pays ? Bien sûr, à l’étranger, ils parviennent à grapiller quelques dixièmes – voire secondes – en terminant, tête baissée, en queue de peloton de courses parfaites, au train, mais sans toutefois augmenter leur valeur pure. Les chronos ainsi réalisés ne sont-ils pas des leurres ? Une chose est sûre : ils ont pour conséquence d’affaiblir non seulement le niveau des courses en Suisse, mais encore l’attractivité de nos meetings. Une autre manière de faire serait de forger tous ensemble ses armes au pays pour, ensuite, une fois le haut niveau atteint, aller batailler avec les meilleurs à l’étranger. Non pas finir 7e de la 5e série, mais le plus devant possible de la première, la seule qui compte vraiment.

Lien vers le meeting d’Oordegem

 

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