Lettre ouverte à Selina Büchel, championne d’Europe NOUVELLE RUBRIQUE | De temps en temps, quand ça nous prend, ATHLE.ch publie une lettre ouverte à une personnalité ou institution de notre sport. Pour partager ce qui se passe au fond de nous, ce qui nous fait vibrer, rêver, ou alors froncer les sourcils. Pour mieux faire vivre encore l’athlétisme, en stade, hors stade, jusqu’au fond de nos cœurs.

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Chère Selina,

Quelques instants après l’arrivée, te voilà vers nous, à l’interview, au micro, devant notre caméra. J’ai beau ne saisir que quelques bribes de ton dialecte, tout est là. Soulagée, étonnée, satisfaite, heureuse : l’émotion passe. Comme en course, tu donnes tout ce que tu as, avec générosité et application, à grand renfort d’expressions faciales et de gestes, avec l’envie de partager bien avant celle de faire bonne figure.

Voilà peut-être pourquoi tu fais l’unanimité. Et ça ne va pas de soi : dans ce sport comme partout, il y a toutes sortes de tensions. Celles qui se montrent, jusqu’à éclater dans la presse, et celles qui se devinent seulement : petites jalousies, mots derrière le dos, hypocrisies, frustrations, peurs, agacements entre adversaires, coéquipiers, amis, entraîneurs, dirigeants ou encore journalistes. Tellement que les succès des uns font plus souvent qu’à leur tour le malheur des autres et vice-versa. Et pourtant, à ce jour, je n’ai encore rencontré personne pour dire du mal de toi. Dimanche, tous les membres de l’équipe suisse se sont réjouis de ta victoire, ont eu un grand sourire au moment de te voir monter sur le podium. Tu sers d’exemple à ceux qui envisagent un jour être à ta place, tu as mis du baume au cœur de ceux qui espéraient y être déjà cette année. Une prouesse aussi exceptionnelle que celle d’avoir résisté aux coups de coudes et assauts de l’imposante Oskan-Clarke.

Alors qu’on est tellement à se rendre malade à compter les Likes, analyser les commentaires et mesurer sa popularité, tu as délégué la gestion de tes réseaux sociaux à une copine. Non pas que tu sois contre, ce n’est pas ton genre, mais parce que ça ne t’intéresse pas. Peut-être bien que c’est là un de tes secrets pour être toujours passionnément toi-même, vraie, prête à déplacer des montagnes.

Merci d’être aussi rafraichissante, bravo pour ta médaille et à bientôt

Vive l’athlétisme !

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