Sprunger à Rio | Grain de sable dans la machine CATASTROPHE | Le grand but de la saison de Lea Sprunger (COVA Nyon) était de se hisser en finale des Jeux olympiques à Rio. Au Brésil, la Vaudoise réalise la « pire course de sa vie » et quitte la compétition les larmes aux yeux, dès les séries. Pour 18 centièmes. La faute à pas de chance ?

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Jusqu’ici, tout s’est déroulé à merveille – ou presque : impressionnant record personnel dès son deuxième 400 m haies de la saison à AtletiCAGenève (54″92), médaille de bronze aux Championnats d’Europe à Amsterdam (55″41), pulvérisation du record national du 200 m aux Championnats suisses à Genève (22″38), record helvétique du 300 m haies écrasé à Langenthal (38″93), puis… le couac, l’élimination, les larmes.

Immense talent
Lea Sprunger est un immense talent athlétique. Que ce soit à l’heptathlon (ses premières amours), sur 200 m (depuis 2012), ou sur 400 m haies (depuis 2014), l’athlète formée par Jacques Binder et renforcée année après année par Laurent Meuwly a d’emblée navigué à excellent niveau européen.

Début 2016, le duo Sprunger-Meuwly annonce des objectifs impressionnants : médaille européenne, finale olympique et… faire trembler le record suisse d’Anita Protti (54″25). Toute la saison durant, Sprunger se montre plus forte que jamais. Sauf à Lucerne, au Spitzenleichtathletik où, sous la pluie, elle plante sur la dernière haie ; puis à La Chaux-de-Fonds, au Résisprint international, où elle sent une douleur juste avant le départ et renonce à courir.

Rio : la machine se grippe
Mais que s’est-il passé à Rio ? Aucune idée. D’autant moins que le site de la Fédération reprend les textes d’agence pour commenter l’évolution des athlètes suisses.

A notre avis, ce n’est pas la faute à pas de chance, mais à un grain de sable, qui a fait dérailler la machine. Ou, mieux : quelques grains de sable qui ont fait craquer Lea Sprunger, qui n’est pas une machine.

D’abord, il y avait la pression, plus grande que jamais, avec l’interdiction d’échouer en séries, l’obligation de réussir une première course propre, pour se rassurer, avant de pouvoir monter en puissance. Puis, il y a eu l’attribution du couloir 1, jamais pratiqué à l’entraînement. Puis la pluie, comme à Lucerne. Puis l’interruption des compétitions, un gros retard, qui a perturbé les automatismes. Puis un début de course en demi-teinte, en dedans, le moteur comme grippé, les adversaires loin devant. Un retard considérable à l’entrée de la dernière ligne droite ; un retour, certes mais moins net que prévu.

Dernière haie catastrophique
Puis il y a eu la dernière haie, où tout était encore jouable, qui aurait pu passer facilement en 15 foulées, mais qui a tout à coup semblé impossible, comme à Lucerne, et qui a dû être franchie en 17 pas, suite à un piétinement monstre, au prix de toute la vitesse.

Plus d’élan, plus de force, plus de placement, plus de répondant, plus d’enthousiasme : pour une décevante cinquième place, dans le mauvais chrono de 56″58. Incompréhension, frustration, larmes.

Moralité : Lea Sprunger n’est pas une machine. Mais elle n’en demeure pas moins une athlète d’exception. Chiche qu’elle saura rebondir ?

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