Spécial dopage | 3. Naturalisme vs technicisme PENSÉE ATHLÉTIQUE | Troisième épisode de notre série « Spécial dopage » du mardi. Notre « vision naturaliste » des choses nous fait dire « oui » à la nature : à la pure et simple nature, non souillée, sans artifice. Dans cette perspective, nous considérons instinctivement le sport comme l’expression humaine la plus performante des forces de la nature.

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Cet article est le troisième de notre série consacrée au dopage. Retrouvez tous nos articles liés à ce thème dans notre dossier « Dopage ».

Si nous aimons la pure et simple nature, nous ne sommes pas seulement imprégnés par sa vision, mais en même temps tributaires d’une autre conception des choses : non pas naturaliste, mais scientifique, techniciste. Prenons l’exemple de la médecine : elle ne vise plus seulement à aider, à soigner les gens (médecine thérapeutique), mais comporte tout un pan allant dans le sens de l’amélioration technique, chimique, des performances physiques et mentales (médecine dopante, qu’on appelle aussi « transhumaniste »).

Commentaire : si nous avons tous au fond une vision naturaliste, nous sommes à la fois pris dans un courant techniciste, marqué par les transformations artificielles, en vue de l’amélioration de l’être humain et de ses performances. Alors que le monde entier fait usage de science et de technique pour augmenter ses possibilités, alors que tout un chacun utilise quantité de médicaments et autres méthodes pour être en meilleure santé, plus mobile, plus vif, plus beau, plus intelligent, vivre plus longtemps, plus heureux, etc., instinctivement, on considère le sport comme une bulle de pureté et de santé naturelle dans un monde artificialisé et technicisé.

Perspectives : si on est par exemple aujourd’hui capable, grâce au progrès de la recherche scientifique, de modifier les cellules musculaires de patients dystrophiques, pourquoi n’utiliserait-on pas ces possibilités chez des personnes saines, qui vieillissent normalement, pour éviter le déclin de la fonction musculaire – notamment chez les sportifs, pour améliorer leurs performances ? Pour des raison éthiques – parce que l’Agence mondiale antidopage l’interdit : c’est là du dopage.

Prochain épisode (mardi prochain) : « Objectifs et échecs de l’Agence mondiale antidopage ».
Tous les travaux de Michel Herren, notre philosophe maison, sont disponibles sur
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