Lore Hoffmann à Liévin : « Une course tactiquement pourrie ! » INTERVIEW | Trois jours après avoir abaissé son record indoor à 2’01"99 au Meeting Athlelor à Metz, la spécialiste de 800 m Lore Hoffmann (ATHLE.ch) voulait aller encore plus vite au Meeting World Tour de Liévin contre des filles de très haut niveau. Elle a dû se contenter d’un chrono de 2"02 15 et de la 5e place d’une course « tactiquement pourrie », remportée en 2’00"64 par la double championne d’Europe U23 Jemma Reekie (GBR). Interview de la Valaisanne à son retour en Suisse.

Photo : (c) Hervé Derule

Es-tu contente de ta rentrée dans la saison sur 800 m ?

J’ai trouvé ma course de rentrée plutôt bien. Je suis assez contente, tant au niveau du temps que du feeling. Je crois que je ne me suis jamais aussi bien senti en tout début de saison.

Raconte-nous ta course de samedi dernier à Metz, terminée en deuxième position derrière l’Ethiopienne Habitam Alemu :

J’ai été étonnée comme c’est parti « sec ». J’ai senti qu’il y avait un problème sur ma gauche (chute de l’autre Suissesse de la course, Delia Sclabas, ndlr). C’est parti vite, puis ça a tassé un peu. Durant toute la course, il y a pas mal de va-et-vient. Je ne sais pas trop quoi faire. J’avais l’impression d’avoir oublié ce que c’est le 800 m, combien j’avais le droit d’avoir mal ou pas… J’ai eu l’impression de ne pas très bien finir, mais ai quand même mieux fini que d’autres, puisque j’ai dépassé une fille.

Et comment, le 800 m de Liévin face à la plupart des meilleures mondiales de l’été passé ?

Pas très bien. Je me suis dit que j’allais partir vite. J’étais sûre que ça allait partir vite. Mais tout le monde a fait comme moi, ce qui ne va pas… Donc j’ai dû mettre un gros frein après 100 m, ce qui m’a fait perdre mes repères. Après, je n’ai pas su trop quoi faire. J’ai toujours eu l’impression que c’était trop vite, sans vraiment croire que c’est vraiment trop vite. J’ai essayé de suivre Hynne, la Norvégienne, mais je n’arrivais pas à être bien placée, à prendre les bonnes décisions. Quand les filles ont accéléré, j’étais bloquée par une concurrente… J’ai le sentiment de ne jamais avoir vraiment bien pu être dans la course. Je me suis sentie très très chahutée. J’ai beaucoup trop subi. Dans les derniers 50 m, je me suis dit qu’il fallait que j’y aille, j’ai tout donné ce que j’avais pour reprendre une fille, ça a assez bien répondu mais n’a juste pas suffi. Je pense que j’aurais dû partir plus tôt. A la fin de la course, j’ai le sentiment que c’était tactiquement pourri, vraiment pas bon.

J’avais un peu le même sentiment qu’à Rome l’automne passé (sa dernière course 2020, où elle a manqué de se replacer à la cloche, ndlr). Je me dis que le seul moyen de faire mieux est de pouvoir continuer à courir contre ces filles et d’acquérir de l’expérience avec ça. En indoor, c’est très différent qu’à l’extérieur. La course est beaucoup moins souple, moins douce, plus offensive. Tout se joue vraiment très rapidement. Je n’ai pas encore ce feeling-là, donc il faut que j’apprenne, que je coure.

Quels enseignements retires-tu de tes deux premières courses ?

La première course était vraiment beaucoup plus facile à gérer que la deuxième. A Liévin, c’était vraiment un cran en-dessus : avec des filles très fortes et très expérimentées. Donc pour pouvoir les dépasser et gagner, il faut courir contre elles, courir à meilleur niveau, se mettre en difficulté pour se surpasser.

Question ambiance, comment c’est de courir sans public ?

A Metz, ils ont bien réussi à gérer ça. On ne sentait quasi pas qu’il n’y avait pas de public, grâce à une bonne sono. Par rapport au meeting de Macolin la semaine d’avant, c’était tout différent… A Liévin, c’était bien aussi, mais j’ai plus senti qu’il n’y avait personne. De toute façon, il faut faire avec.

Quel est la suite du programme de Lore Hoffmann ?

Les Championnats suisses à Macolin le week-end du 20-21 février. Ensuite, ce n’est pas encore décidé. Peut-être que je courrai à Madrid, selon comment je suis et si je peux avoir une place de départ. Ensuite, il y a les Championnats d’Europe à Torun (5 au 7 mars, ndlr).

Avec quel objectif, l’Euro ?

Courir tactiquement juste, c’est mon premier objectif. Ensuite, ça viendra course après course. Là, je ne peux pas encore dire grand-chose, on n’en est pas encore là. Mais le but est de faire le plus de courses possibles (l’Euro se joue sur trois tours, ndlr).

Lien vers les résultats du Meeting international de Metz
Lien vers les résulats du Meeting international de Lévin

 

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