ATHLE.ch VINTAGE | BIOGRAPHIE META ANTENEN / EPISODE 10 | Apparue au niveau national en 1964 à l'âge de 15 ans, Meta Antenen va rapidement atteindre le niveau européen en 1966, puis mondial dès 1968. ATHLE.ch VINTAGE propose de revivre la carrière exceptionnelle de Meta Antenen, la première icône féminine de l'athlétisme suisse. Le dixième des vingt épisodes de cette biographie est consacré à la saison 1970, une année de transition pour Meta Antenen.

Sans grandes manifestations internationales, la saison 1970 est considérée comme étant une année de transition. Un laps de temps bienvenu pour l’athlète, mais aussi pour l’entraîneur. En effet, il est temps désormais de repenser l’entraînement de Meta Antenen, âgée maintenant de 20 ans et demi. La charge d’entraînement, notamment en musculation, devient de plus en plus intensive. Mais tout cela est bien normal puisque le duo a ciblé deux highlights de grande importance pour ces deux prochaines années : les championnats d’Europe 1971 à Helsinki et les Jeux Olympiques 1972 à Munich. Au vu de cette intensification dans sa préparation, Meta a dû réduire son temps de travail. Parce qu’il est bien sûr absurde d’augmenter constamment la charge d’entraînement, sans prévoir également des temps de relâchement pour favoriser une meilleure régénération possible. Mais il s’agit là d’un sacrifice financier important. Il est donc venu le temps où Meta doit faire des choix et le plus douloureux – après de très nombreuses discussions et considérations – a été celui d’être contrainte d’abandonner le pentathlon ! En tout état de cause, ses nombreuses absences professionnelles non rémunérées durant l’hiver ont contribué à cette décision. Ainsi donc Meta axe toute sa préparation en vue d’Helsinki uniquement pour le saut en longueur et pour le 100 m haies. Elle est du coup très motivée et elle en veut, comme elle en témoigne au journaliste de l’hebdomadaire « L’Illustré » qui est venu la retrouver sur les pistes des ski à Emmetten (canton de Nidwald) lors des fêtes de fin d’année : «Je ne me suis jamais entraînée autant depuis les championnats d’Europe d’Athènes et, après ces vacances d’hiver, je vais préparer la saison 1970 par un entraînement encore plus intensif que jamais». Voilà qui promet pour l’athlète qui, au passage, vient d’être élue « Sportive de l’année », ceci suite à un concours organisé par les Éditions Ringier. Meta Antenen a récolté 33’911 voix et elle devance le pilote de F1 fribourgeois Jo Siffert (27’508), le champion d’Europe du 200 m Philippe Clerc (26’639), le rameur Xaver Kurmann (16’827) et le skieur alpin de Villars Jean-Daniel Dätwyler (8’256).

Pas de médaille en salle, mais des bonne performances
Même si la saison 1970 est amenée à être une année de transition, il n’en demeure pas moins qu’elle ne sera pas soldée pour autant. Avec sa notoriété, elle va pouvoir participer à des compétitions aux quatre coins de l’Europe et cette perspective plaît vraiment à Meta. Tout commence en salle, le 25 janvier 1970 à Kiel dans le Nord de l’Allemagne, à l’occasion de la quatorzième fête de la presse sportive. Au Palais des Sports, devant la respectable assistance de 8000 spectateurs, Meta Antenen s’aligne à deux reprises sur 50 m, face aux meilleures allemandes. Dans la première course elle termine deuxième derrière Ingrid Mickler-Becker en 6″4, soit un nouveau record suisse. Elle réédite ce chrono lors de la finale et elle surtout elle prend sa revanche en s’imposant devant Ingrid Mickler-Becker et Heide Rosendahl, toutes deux étant créditées de 6″5. Ce test de vitesse est assez révélateur pour Jack Müller, qui voit ainsi que l’orientation prise cet automne à l’entraînement est résolument la bonne. Les championnats d’Europe en salle les 14 et 15 mars à Vienne corroborent également pleinement cette impression. Pour ces premiers championnats d’Europe indoor, après quatre éditions appelées « Jeux européens en salle », les Autrichiens ont bien fait les choses : une piste de 200 m en pin de Finlande à quatre couloirs, une piste centrale à six couloir en Rekortan et des pistes d’élan pour les sauts également recouvertes de ce revêtement. Comme toujours, Meta Antenen est le fer de lance de la petite délégation helvétique. Elle prend d’abord part au 60 m haies où son chrono de 8″5 lui vaut un nouveau record suisse, mais qui n’est pas suffisant pour la faire entrer en finale. Elle se console un peu au saut en longueur en battant le record suisse de dix-huit centimètres avec 6,36 m, pour un sixième rang européen.

Le doute s’installe dès le printemps…
Comme elle l’a annoncé, Meta reprend sa préparation drastique en passant trois mois sous les barres d’haltérophilie, mais aussi à passer des haies, à peaufiner son appel et à affûter sa vitesse. Au début du printemps, les journalistes spécialisés sont stupéfaits de voir la Schaffhousoise plus musclée que jamais. Il s’agit maintenant de transformer tous ces acquis physiques sur la piste, mais les débuts ne sont pas tonitruants. En effet, elle peine à trouver le bon rythme comme le 6 juin à Küsnacht où elle ne réussit que 14″1 sur 100 m haies (certes par un fort vent de face) et 6,15 m en longueur. Au contraire, Elisabeth Waldburger, sa meilleure adversaire de toujours, bat ce jour-là le record suisse du 100 m d’un dixième en 11″6. Cette performance fait suite à un autre record national établi un mois plus tôt sur 200 m en 23″9. Malheureusement la Zurichoise ne va pas pouvoir profiter bien longtemps de la forme de sa vie puisque la semaine suivante lors des championnats suisses interclubs à Zurich, elle est victime d’une rupture du tendon d’Achille de la jambe droite en plein 100 m haies. Opérée à l’hôpital de la Waid, le chirurgien avoue que l’intervention a été extrêmement difficile à pratiquer, en étant contraint de procéder à une transplantation d’un tendon, afin de pouvoir nouer les deux bouts. Elisabeth Waldburger, 26 ans, avait mis elle aussi beaucoup d’ardeur durant l’hiver pour durcir sa préparation. Son dévouement à l’entraînement dépassait même ce à quoi nous avait habitué Meta Antenen, c’est tout dire. Pendant deux semaines au moins, cette malchance noire de leur camarade a jeté une ombre sur les autres sprinters zurichois et même Meta Antenen, comme le confie Jack Müller, s’est sérieusement demandé s’il valait la peine de persévérer… «Pour moi, dit Elisabeth Waldburger, cela signifie la fin de ma carrière. Et dire que cette année, j’avais amélioré de neuf centimètres ma performance en hauteur. En longueur également, j’ai progressé. Comptez vous-même quel nombre de points j’aurais pu atteindre au pentathlon… !».

… et continue durant l’été !
La saison de Meta Antenen continue malgré tout et passe par Prague le 24 juin où elle remporte une belle victoire lors du 100 m haies du Mémorial Rosincky en 14″0, meilleure performance suisse de la saison, certes, mais encore fort loin de son record suisse établi l’an dernier à Zurich en 13″4. Cette impression de piétinement se renforce quatre jours plus tard au cours du traditionnel match France B – Belgique – Suisse qui se déroule le 28 juin à Dunkerque en France. Meta remporte facilement le 100 m haies en 14″4, puis elle se fait battre par Sieglinde Ammann (6,26 m contre 6,02 m). Habituée aux grandes compétitions, la Schaffhousoise a eu de la peine à se motiver avec l’ambiance terne de la réunion, mais aussi face à un vent capricieux et surtout suite à un voyage en train de treize heures, sans repas ! Elle ne doit pas attendre longtemps avant de retrouver l’ambiance d’une grande compétition, puisqu’arrive le 3 juillet le meeting international de Zurich. En début de réunion, les 9000 spectateurs du Letzigrund acclament à tout rompre une jeune femme présente sur la pelouse, la jambe plâtrée; il s’agit d’Elisabeth Waldburger. Sur 100 m haies, Meta Antenen entend bien améliorer nettement son meilleur chrono de la saison. Derrière une Heide Rosendahl en feu, vainqueur en 13″1 (mais aussi de la longueur avec 6,72 m, soit deux records d’Allemagne de l’Ouest), Meta termine cinquième en 13″6. L’objectif du jour est donc atteint et on pense que cela va la lancer pour un joli mois de juillet. Il n’en sera rien car elle va enchaîner les contre-performances. Le 15 juillet à Schaffhouse, elle court le 100 m en 12″1 et le 200 m en 25″2. Le 18 juillet elle enchaîne avec le match Suisse – Danemark à Fribourg, où elle gagne le 100 m haies en 13″9, mais se fait battre une nouvelle fois face à Ammann en sautant à 6,04 m seulement. Ce n’est guère mieux le 25 juillet à Zurich avec un 100 m couru en 12″3. Quelque chose ne tourne pas rond, mais on espère que les demi-finales de la coupe d’Europe qui doivent se dérouler le 2 août à Bucarest vont lui procurer le déclic attendu. En Hongrie, ses résultats restent cependant décevants avec deux quatrièmes places au 100 m haies en 13″8 et en longueur avec 5,89 m. Ce dernier résultat finit même par faire jazzer une bonne frange des journalistes helvétiques : Jack Müller se serait-il trompé dans sa planification ? Au vu de cette saison estivale 1970 déroutante, la question est bien sûr légitime. Cependant Jack Müller a toujours déclaré que Meta Antenen aurait son pic de forme au cours du mois d’août.

Le déclic arrive enfin lors des championnats suisses à Berne
Il est maintenant attendu par les aficionados, alors que les championnats suisses doivent se dérouler les 8 et 9 août à Berne. Deux jours d’intenses compétitions qui permettent à Meta Antenen et à Uschi Meyer (LC Zürich) de survoler les débats de manière admirable et d’offrir au nombreux public du Neufeld un spectacle ahurissant. La Zurichoise s’impose fort logiquement sur 200 m en 24″0 et sur 400 m en 54″7, tandis que la Schaffhousoise remporte le 100 m haies en 13″6 et du saut en longueur avec 6,36 m à son premier essai, soit deux meilleures performances suisses de la saison. Avec deux victoires pour chacune, le scénario est idéal puisque c’est le 100 m du samedi qui a permis de trancher pour savoir qui des deux allait recevoir le titre très inofficiel de reine de ces championnats. C’est en effet dans cette discipline qu’a eu lieu l’unique confrontation directe de ce week-end. À priori, c’est Uschi qui possède le plus de chances de réaliser le triplé, mais on connaît très bien Meta, qui est une compétitrice hors pair, et qui ne va pas se laisser manger si facilement. Au moment du commandement « à vos marques » par le starter, la tension est à son comble comme rarement elle ne l’avait été ici, depuis les championnats d’Europe de 1954. Le coup de pistolet délivre les deux charmantes athlètes, qui se transforment instantanément en tigresses. Mieux partie, Meta Antenen parvient à résister au retour d’Uschi Meyer et à s’imposer d’un souffle sur le fil en 12″0. Le vent contraire a certes terni la performance des deux championnes, mais dieu que cette ligne droite fut magnifique ! Ainsi donc, avec ses trois titres suisses, la Schaffhousoise a brusquement retrouvé son sourire et son entrain des années passées. Voilà qui démontre toute la subtilité de la préparation orchestrée par Jack Müller : celle qui permet de trouver la forme au bon moment.

Plus rapide que jamais
Une semaine après les titres et les luttes à couteau tiré, place maintenant à la performance pure, celle qui permet de signer un nouveau record suisse. Elle se matérialise pour Meta Antenen à l’occasion d’une rencontre comptant pour les championnats suisses interclubs le 16 août à Wallisellen. Le vent est idéal sur la ligne droite du Sportzentrum Spöde et Meta entend bien en profiter car elle se sait désormais très en forme. Sa course est en tous points remarquable et son chrono fait l’effet d’une bombe : en 11″5, elle vient de battre d’un dixième le record suisse d’Elisabeth Waldburger, ceci avec l’aide d’un vent favorable de 0,8 m/s. Le duo Antenen / Müller avait rêvé d’une performance de ce genre, mais pas forcément autant. En courant pas moins de quatre dixièmes plus rapidement que son record, la tornade blonde vient de réaliser là un énorme coup. Un peu plus tard sur 200 m, elle retrouve Uschi Meyer pour une revanche des championnats suisses. La confrontation, évidemment déséquilibrée, tourne bien sûr à l’avantage de la Zurichoise qui livre une démonstration impressionnante de sa vélocité et de sa résistance. Vainqueur en 23″7, elle bat son propre record suisse de deux dixièmes. Derrière, Meta Antenen s’est fort bien comportée en bouclant son demi-tour de piste en 24″5 et améliore son record d’un dixième.
Sur sa bonne lancée, Meta Antenen prend part les 22 et 23 août à Riehen aux championnats suisses de pentathlon. Contrairement à l’an dernier à Liestal où elle avait battu le record du monde avec 5’046 points, Meta s’aligne cette fois-ci sans véritable préparation pour le lancer du poids et surtout pour le saut en hauteur. Elle s’impose pourtant avec 4’780 points en réussissant les performances suivantes : 14″1 sur 100 m haies, 11,33 m au poids (mieux qu’à Liestal), 1,60 m en hauteur, 6,41 m en longueur, meilleure performance suisse de la saison et deux autres sauts mesurés à 6,40 m ainsi qu’à 6,33 m et enfin 25″2 au 200 m. Elle remporte pour la sixième fois consécutive ces championnats suisses de pentathlon.
Pour conclure ce mois d’août très intéressant, elle confirme ses bonnes dispositions pour le sprint lors d’un meeting organisé le 29 à Zurich. Si les 11″5 de Wallisellen ont donné lieu à un grand pas en avant avec une amélioration de son record de quatre dixièmes, elle a prouvé au Letzigrund que son chrono n’était pas dû au hasard ou à la générosité des chronométreurs car elle réussit un très joli 11″6. Ce même jour, une nouvelle fois à Wallisellen, Uschi Meyer égale le record suisse du 100 m de Meta Antenen avec 11″5 et améliore celui du 200 m d’un dixième en 23″6. On dirait bien que les installations du Sportzentrum Spöde sont en train d’acquérir une étiquette de piste miracle. À moins que celles de Küsnacht ne lui volent la vedette ? C’est en tout cas ce qui se produit la semaine suivante, au soir du 4 septembre à l’occasion d’un simple meeting. Rejointe sur les tablettes nationales du 100 m par Uschi Meyer, Meta Antenen répond de la meilleure des manières en courant en 11″4, aidée par un vent favorable de 1,2 m/s. La Schaffhousoise se retrouve ainsi à nouveau seule détentrice du record suisse féminin de la discipline reine. Cette performance ne sera pourtant pas homologuée par la Fédération Suisse d’Athlétisme ! En effet, on apprendra le 18 janvier 1971, soit quatre mois et demi après, que ce record n’a pas été reconnu car il a été obtenu en courant dans le mauvais sens de la piste !!! On croit rêver : s’il y a 100 m à l’aller, ne pourrait-il pas y avoir également 100 m au retour ? Heureusement, Meta ne le savait pas encore lorsqu’elle débarque le lendemain à Zoug pour une compétition d’inauguration du nouveau tartan du stade Herti. Elle réalise un nouveau 100 m chronométré à 11″5, puis elle franchit 6,36 m en longueur. Elle se fait pourtant voler la vedette car son amie bernoise Trix Rechner franchit sur jour-là 1,81 m en hauteur, nouveau et brillant record suisse.

Record personnel au saut en longueur
La saison 1970 de Meta pourrait toucher à sa fin, mais les conditions sont toujours estivales et il faut en profiter. Le 13 septembre a lieu à Winterthour le match représentatif qui oppose la Suisse à une sélection d’Allemagne du Sud. Meta Antenen remporte d’abord le 100 m haies en 14″1, mais c’est surtout pour le saut en longueur qu’elle a mis toute son attention du jour. Rappelons que son record personnel date de ce fameux 6 juillet 1969 à Liestal lorsqu’elle avait réussi 6,49 m lors de son record du monde du pentathlon et qu’elle n’en est cette saison qu’à 6,41 m, réussis il y a trois semaines lors des championnats suisses de pentathlon à Riehen. Au Deutweg, Meta met à profit sa vitesse pour réaliser un super saut mesuré à 6,55 m. Elle améliore ainsi son record personnel de six centimètres, ce qui lui permet de s’approcher quelque peu des 6,64 m de Sieglinde Ammann réussis l’an dernier en fin de saison. Sentant que tout peut encore se produire en cette fin de saison, Meta Antenen prend part le 21 septembre au traditionnel match triangulaire Italie – Autriche – Suisse à Piacenza. Alignée sur trois épreuves, la blonde de Schaffhouse se paie autant de victoires, dont une meilleure perf de la saison et même un record suisse ! Elle débute avec un 100 m en 11″7, puis un saut en longueur mesuré à 6,18 m. Vient ensuite un 100 m haies qui lui permet de battre la meilleure performance suisse de la saison en 13″5 et enfin un relais 4 x 100 m qu’elle conclut en 46″3, soit un nouveau record suisse réussi en compagnie de Regine Scheidegger (LC Winterthur), Trix Rechner (GG Bern) et la prometteuse Isabella Lusti (TV Krummenau). Cette dernière va rejoindre en 1973 le LC Schaffhausen et deviendra la meilleure partenaire d’entraînement de Meta. Mais on n’en est pas encore là puisqu’il s’agit maintenant de tirer le bilan de cette saison 1970. Déroutante, tel était l’adjectif utilisé au soir du 2 août à l’issue de la demi-finale de la coupe d’Europe à Bucarest. Déroutante parce que rien n’allait comme prévu. Depuis de nombreuses années, Meta Antenen avait coutume d’être en forme dès ses premières apparitions sur le stade. Bagarreuse, volontaire, on la voyait déjà égale à elle-même du début à la fin de la saison, dominant la plupart du temps ses adversaires avec une déconcertante facilité, mais capable, aussi, de redresser une situation en apparence définitivement compromise. Qui pourrait oublier la façon dont elle remonta à la deuxième place dans le pentathlon d’Athènes, l’année dernière, alors que, desservie par les éléments, elle s’était vue largement distancée durant la première journée ? C’est pourquoi ceux qui n’étaient pas dans le secret des dieux – la grande foule en particulier – furent quelque peu déroutés ce printemps par sa retenue, ses performances médiocres, une certaine lourdeur même. Un comportement auquel elle ne nous avait pas habitués et qui allait prendre fin au début du mois d’août seulement. La théorie de Jack Müller a toujours été que seul un programme à long terme permet – abstraction faite, bien sûr, des cas d’accidents ou de maladie toujours possibles – d’atteindre un but élevé avec un maximum de certitude, même si les conditions extérieures, prévues ou non, s’avèrent défavorables. C’est cette conception de l’entraînement qui valut à Meta Antenen ses plus grands succès internationaux : outre sa deuxième place à Athènes, deux titres européens juniors sur 80 m haies et au pentathlon à Odessa en 1966, une méritoire huitième place dans le pentathlon des Jeux Olympiques de Mexico en 1968 et, surtout, en 1969 à Liestal, un record du monde (5’046 points) dans cette même spécialité. Après Mexico et Athènes, ce nouveau problème de manque de compétitivité qui s’est soudainement révélé, a dû être résolu sans tarder. Et puis, comme prévu, le déclic est venu lors des championnats suisses les 8 et 9 août à Berne et ses trois titres nationaux, dont celui du 100 m obtenu aux dépends de la favorite Uschi Meyer. Dès ce moment-là, tout est allé comme sur des roulettes pour elle avec des records personnels sur 100 m (deux fois 11″5 et même un 11″4 qui ne sera malheureusement pas homologué), sur 200 m (24″5) et en longueur (6,55 m), alors que le 100 m haies a engendré le deuxième chrono de sa carrière (13″5). Cette soudaine métamorphose, programmée par Jack Müller, en a tout de même étonné plus d’un. L’entraîneur se confie à l’issue de la saison au journaliste Yves Jeannotat de la Tribune de Lausanne : «À la fin de la saison dernière, nous avons longuement étudié, Meta et moi, la meilleure façon d’organiser l’année 1970 particulièrement importante puisqu’elle annonce les championnats d’Europe d’Helsinki en 1971 et les Jeux Olympiques de Munich en 1972. Mais ces deux importantes manifestations, qui sont nos buts proche et lointain, n’auront plus lieu en automne comme les précédentes, mais au mois d’août. Nous préparons cette saison 1970 de telle sorte qu’elle nous serve de répétition générale pour les deux années à venir. Une seule chose nous importe donc : la forme du mois d’août !». On comprend mieux, à la lumière de cette déclaration, le pourquoi des performances relativement médiocres de Meta Antenen jusqu’à la fin juillet, période durant laquelle la compétition ne fut pour elle qu’accessoire, le travail spécifique de mise en condition restant primordial. Jack Müller conclut : «Plus les années passent, plus Meta aime travailler avec méthode. Ce genre de préparation lui donne pleine confiance et remplace avantageusement une certaine baisse d’enthousiasme facile à comprendre après sept ans de haute compétition. Mais, je le sais, l’approche des grandes échéances fait toujours renaître en elle une joie nouvelle et son engagement reste inconditionnel».

PAB

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Meta Antenen

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Bilans1960-1976Les palmarès et les statistiques
Livre1960-1976Meta Antenen, la première icône féminine
Highlight06.07.1969Le chef-d'oeuvre de Liestal
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