En mars 1921, Alice Milliat et son équipe met la touche finale à l’organisation de sa toute première manifestation d’envergure appelée le Meeting International d’Éducation Physique Féminine à Monte-Carlo, où se rencontrent au stade des Moneghetti une centaine de participantes venant de France, d’Italie, de Grande-Bretagne, de Norvège et de Suisse. Entre les 24 et 31 mars 1921 à Monaco, quatre athlètes de l’Académie des Sports de Genève, figurant parmi une bonne quinzaine de sportives helvétiques, décrochent leurs tous premiers podiums, ceci dans les lancers. Il faut préciser que le règlement dans ces disciplines est à l’époque tout à fait particulier, puisque les concours se déroulent selon le mode appelé en anglais « two-handed », à savoir que chacune des athlètes doit lancer son engin à l’aide de leur main droite, puis de leur main gauche. Leur résultat final est donc l’addition de leur meilleure marque à droite et à gauche. De plus pour le javelot, il faut aussi mentionner qu’il pèse 800 grammes et surtout qu’il se lance depuis la queue ! La plus en vue des Suissesses n’est autre que Francesca Pianzola qui décroche la deuxième place au lancer du javelot des deux mains avec le total de 40,17 m. Gauchère, Francesca doit cette première distinction grâce au fait qu’elle soit quasi ambidextre. Elle est cependant battue par la meilleure mondiale de la saison, Violette Morris – une Française au caractère bien trempé – qui a réussi un total de 41,53 m. Au lancer du poids des deux mains, on retrouve le même duo avec le total de 16,29 m pour Morris et le total de 14,01 m pour Pianzola. Sa collègue Barbera reste toute proche et, avec un total de 13,98 m, elle s’adjuge la troisième place. Les deux autres athlètes présentes à Monte-Carlo sont Mesdemoiselles Minoletti et Blanchard, dont on n’a malheureusement pas retrouvé les résultats.
Francesca Pianzola, première Suissesse à obtenir un podium international
Le 29 mai 1921, une rencontre internationale entre Lyon Olympique Universitaire et Fémina Sport Genève se dispute à Genève. Sur les huit disciplines, les Genevoises en ont remporté quatre, à savoir le 250 m et le 74 m haies par Frida Liechty en 40″6 et en 14″0, ainsi que le poids et le javelot des deux mains par Adrienne Kaenel avec 14,02 m et 39,78 m.
Le 31 juillet 1921 à Paris, les athlètes de Fémina Sports Genève prennent part à leur première réunion internationale. Mais le Sport Fémina de Paris est beaucoup trop fort pour les Genevoises, qui ont systématiquement été battues par les Parisiennes. À la fin de la saison 1921, Adrienne Kaenel est la première athlète féminine de l’histoire de l’athlétisme suisse à inscrire son nom dans le Top-10 mondial de la saison avec le dixième rang pour ses 22,38 m au javelot. C’est Violette Morris qui est en tête de ce bilan avec 27,26 m.
Fondation de la Fédération Sportive Féminine Internationale
Devant le succès rencontré lors des différentes compétitions nationales et internationales, Alice Milliat décide de créer, le 31 octobre 1921 à Paris, la Fédération Sportive Féminine Internationale (F.S.F.I.). Élue présidente, son domicile du 3, rue de Varenne à Paris devient le siège social de cette nouvelle fédération, qui va désormais régir l’athlétisme féminin mondial.
PAB
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