Wanders : « Je vais mieux, j’ai vu un gars courir 1h59 sur marathon, je suis motivé comme jamais » INTERVIEW | Julien Wanders (Stade Genève) avait quitté les Mondiaux Doha dépité, sans parler à personne, après 10 très longs jours débutés par une élimination en séries du 5000 m et terminés par un abandon sur 10'000 m. On l’a retrouvé souriant – puis même radieux – une semaine plus tard à Vienne où il a servi de lièvre à son modèle Eliud Kipchoge (KEN), devenu le premier homme à courir (dans des conditions non-homologuées) un marathon en moins de 2h (1h59’40).

Photo : © INEOS 1:59 Challenge

Lien vers notre dossier spécial Doha 2019

Tu as quitté Doha sans parler à personne. Tu peux nous raconter les heures et jours après ton abandon sur 10’000 m ?

Après Doha c’était très dur, c’était l’objectif de l’année et je l’ai raté. Mais j’ai su rebondir assez vite. Avec Marco (Jäger, son entraîneur, ndlr) on s’est dit qu’on allait essayer de trouver la raison assez vite et passer à autre chose. Il faut comprendre, apprendre, pas refaire les mêmes erreurs et ensuite passer à autre chose. Ensuite ça m’a vraiment aidé de venir ici à Vienne avec tous les lièvres et cette super ambiance pour me changer les idées, pour être dans un autre mode, un mode compétition mais « Team ». Du coup là ça va, je suis vraiment remis.

Qu’est ce qui n’a pas joué à Doha ? Pourquoi as-tu abandonné sur 10’000 m ?

C’est peut-être le fait que je sois tombé malade en rentrant au Kenya trois semaines avant les championnats, mais je ne peux pas l’affirmer. J’ai abandonné simplement parce que le corps ne répondait plus, les jambes brulaient après 3-4 km, j’étais déjà en train d’exploser, donc il n’y avait pas vraiment d’intérêt à finir. Et aussi pour la tête, je déteste abandonner, mais c’est peut-être encore pire de finir à la dérive, si loin de mon objectif.

Et maintenant, comment ça va ?

Là ça va beaucoup mieux, j’ai vu un gars courir 1h59 au marathon, donc je suis motivé comme jamais. J’ai d’autres objectifs cet hiver. Là je retrouve la route, le terrain où je suis le plus à l’aise. Donc je me réjouis vraiment et je pense que je n’ai pas à douter sur ma capacité ni sur le fait que j’ai progressé encore. Je me réjouis de repartir au travail, mais avant il faut que je récupère complétement physiquement.

A Vienne, tu as participé au succès du projet 1:59…

C’était quelque chose de spécial. Il n’y a pas trop de mots, c’est incroyable ce qu’Eliud Kipchoge a fait. On a peut-être aidé un tout petit peu. On en fait un peu partie, mais c’est vraiment lui qui a réussi la performance exceptionnelle. C’est lui qui a tout le mérite.

Honnêtement j’étais vraiment ému de voir ça, à la fin on savait qu’il allait le faire, on attendait tous ensemble à l’arrivée. A ce moment-là je me mets à sa place, tout l’investissement qu’il a mis, c’était son but, depuis plusieurs années et enfin ça paie et il le fait. Avec tous les gens autour, dans une ambiance de fou. Ça m’a rappelé les fois où j’ai fait des records : le travail qui paie avec tous les gens autour qui sont là pour nous entourer, c’est quelque chose de spécial.

Tu étais capitaine de la 4e équipe de lièvres, c’était comment ?

C’était un peu stressant d’être juste devant lui, de devoir gérer aussi les gars devant pour qu’il n’y ait pas de problème. Ce qui était le plus stressant c’est de s’assurer qu’il n’y ait pas d’accident. De ne pas le faire tomber. Plusieurs fois il m’a touché les talons et j’avais peur qu’il tombe à cause de moi…. Finalement ça s’est bien passé. Le changement d’équipe était aussi un peu stressant. On a eu de la chance et je pense qu’il a aussi l’expérience pour ne pas se faire déstabiliser par ça.

Tu feras tes débuts sur marathon assez tôt pour courir contre Kipchoge ?

Je ne sais pas s’il sera encore en train de courir. Comme il dit, il n’a pas de limite, donc je pense qu’il n’imagine pas encore la fin de sa carrière. D’ailleurs il continue à progresser, ce qui est impressionnant parce que je pense qu’il est assez âgé (ndlr. 35 ans officiellement). J’espère que je pourrai une fois courir contre lui sur marathon, ce serait beau. Pour l’instant j’ai encore du travail en tous cas.

Quel bilan tires-tu de cette saison sur piste ?

C’était bien au début, ça allait vraiment dans le bon sens, j’ai presque fait que des records, jusqu’à la mi-saison. Je progressais aussi beaucoup en vitesse – ce que je n’ai pas encore pu montrer – il y avait vraiment beaucoup de progrès dans tous les domaines. Mais voilà, après, la fin de saison… c’était une longue saison et ces trois dernières courses (au Weltklasse Zürich puis à Doha, ndlr.) c’était la catastrophe, mais voilà, c’est comme ça. Je ne peux que faire mieux la saison prochaine, mieux gérer la saison sur sa longueur. Je ne pourrai pas faire pire en championnats.

Quel est ton prochain grand objectif ?

Mon prochain grand objectif, ce sera à priori l’année prochaine, les Mondiaux de semi-marathon fin mars. Avant, j’aurai d’autres courses, sur 10 km, semi… je sais pas encore exactement tout, mais je vous tiendrai au courant !

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