LIVESTREAM ICI | « 1:59 », Kipchoge veut « écrire l’histoire » demain matin – avec Wanders EVENT | Pour la deuxième fois après 2017, le recordman du monde et champion olympique du marathon Eliud Kipchoge (KEN) tente samedi matin à Vienne le premier marathon de l’histoire sous les deux heures. Sur un parcours optimal, dans des conditions non-homologuées, avec des meneurs d’allure qui se relaient et des ravitaillements volants. Le deuxième projet « 1:59 » est sponsorisé par INEOS et représente une nouvelle grosse opération de communication avec Nike et ses chaussures « révolutionnaires » sur le devant de la scène. Remis de ses échecs à Doha, le recordman d’Europe du semi et du 10 km Julien Wanders (Stade Genève) sera de la partie au sein du casting all-star des 41 ( !) lièvres prévus. Infos ci-dessous.

Rythme : réaliser un marathon en moins de deux heures signifie maintenir une allure de 2’51/km. Soit 17″ par 100 m, 34″ par 200 m, 68″ par 400 m, 28’30 par 10 km, 59’59 au semi. Si les théories divergent sur la manière de courir le meilleur marathon possible (rythme régulier, légères variations ou negative split), à Vienne les coureurs s’élanceront à rythme régulier, très légèrement en dessous de la cible (1h59’42, soit 2’50 et des poussières au km), avec si possible une accélération dans le dernier kilomètre.

Lieu : Vienne (AUT) a officiellement été choisie pour ses conditions climatiques optimales pour la pratique de la course à pied à cette période de l’année (températures stables aux alentours des 10 degrés, route sèche, peu de vent) ; mais aussi pour la qualité de l’air et l’immense avenue longue de 4,3 km au cœur du Parc du Prater. La capitale autrichienne se situe à une altitude de 169 m. Par rapport à la première tentative réalisée sur le circuit de Formule 1 de Monza, l’enjeu était aussi de situer la tentative au cœur d’une ville, afin d’avoir du public le long du parcours.

Parcours : la tentative se joue sur une boucle de 9,6 km, répétée 4,4 fois et composée de deux longues lignes droites de 4,3 km (90%) et de virages larges autour de giratoires. La différence d’altitude entre le haut et le bas de l’avenue est de seulement 2,4 m.

Lièvres : 41 lièvres se relayeront pour aider Eliud Kipchoge dans sa tentative. A priori, comme il y a deux ans à Monza, par tranche de 5 km (14’10) par groupe de six environ. Evolution : au lieu de la formation en « pointe » de 2017, on retrouvera une formation en « entonnoir », avec deux coureurs écartés à l’avant, deux autres sur leur épaule intérieure, un autre au centre, Kipchoge juste derrière, avec un ultime coureur derrière lui afin de l’entourer complétement.

La sélection des meneurs d’allures est de type « all-stars » avec des coureurs choisis aussi bien pour leurs qualités sportives que médiatiques (liste complète ici). Tous sont sous contrat avec Nike et porteront le dernier modèle % au coloris rose fluo de l’équipementier américain. Possible que Kipchoge aborde quant à lui un nouveau prototype de la chaussure de running qui fait le plus parler au monde. Parmi les lièvres : notre star Julien Wanders, qui, suite au coup dur de Doha (abandon sur 10’000 m) est réapparu sur plusieurs photos tout sourire à Vienne.

Argent : Le projet dans son ensemble est évidemment une grande opération promotionnelle. Des moyens financiers importants ont été engagés pour la recherche, la logistique, la communication et l’engagement de la star et des lièvres. Pour un budget total de quelque 15 millions de dollars. Selon plusieurs sources, les 41 lièvres seraient chacun rémunérés à hauteur de 10’000 dollars. Quant à Kipchoge, il a souri lorsque la question de son salaire et des éventuels bonus est apparue en conférence de presse : « Je cours pour écrire l’histoire, pour changer la vie des gens, pas pour l’argent. J’espère inspirer des millions de personnes. Je veux prouver que « No human is limited » (slogan du projet, ndlr.) ».

Conférence de presse : jeudi, Kipchoge a tenu une conférence de presse à Vienne, il y a notamment martelé à plusieurs reprises que le but était de « faire avancer l’humanité », indiquant que ce défi n’est pas une question de performance : « L’enjeu est de retirer ce blocage qui existe dans la tête de chacun ».

Lorsqu’on lui a demandé ce qui se passerait s’il se trouvait dans un mauvais jour, s’il est possible qu’il s’arrête et réessaie un autre jour, il a répondu d’un sourire : « C’est une question difficile. Mais je ne pense pas que ça va se passer. Mais si ça se passe, je l’accepterai. On est des êtres humains, on doit tout accepter. Même la plus rapide des voitures n’est pas fiable à 100%, un pneu peu se crever, mais ce que je peux dire, c’est que je suis prêt et que je me réjouis ».
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Commentaire | L’humain sans limite ?
Par définition, la « limite » est la ligne, le terme extrême, qui sépare une sphère d’une autre : le point qui ne peut, ne doit être dépassé. Par tradition (occidentale), l’homme est de part en part « limité », « fini », par opposition aux dieux qui sont « illimités » et « infinis ».

Le slogan « No human is limited » peut être compris de deux manières : 1) Traditionnelle, comme arrogance : erreur vis-à-vis de la place qui revient à l’homme dans le monde. 2) Naïve, comme affirmation d’horizons situés au-delà de notre vision habituelle, limitative, de l’homme.

En affirmant que son but est de « faire avancer l’humanité », de s’engager pour « enlever le blocage (des 2h sur marathon, ndlr.) qui existe dans la tête des gens », Kipchoge se situe clairement dans la vision naïve, bien sûr renforcée par quantité d’optimisations techno-scientifiques et médicales.

Lien vers le projet « 1:59 »

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