Depuis plusieurs années, le scénario des saisons de Julien Wanders se ressemble : des exploits fous – et même de plus en plus fous – sur la route en automne et en hiver, puis une saison sur piste moins éblouissante, voir carrément décevante. Ses performances hors normes sur la route ont rendu le jugement de ses résultats sur piste sévère. Une 7e et une 8e place à l’Euro de Berlin ne sont en effet pas à la hauteur du statut d’un double recordman d’Europe sur route (10 km et semi). Et pourtant, le phénomène genevois de 23 ans s’est propulsé vendredi aux portes du meilleur niveau mondial sur tartan. Et ce n’est pas là un miracle ou un « déclic », mais le résultat d’un travail acharné et d’une progression régulière.
La progression de Wanders sur piste ces dernières années
Après deux échecs douloureux ces dernières années, Wanders s’est donné les moyens de ses ambitions cette année à Athletissima. Il a pu se placer au cœur du peloton et véritablement participer à la course. Lorsque celle-ci a ralenti après 8 tours, il est même brièvement passé devant : « Je me suis dit « allez, je n’ai pas peur d’eux », j’ai fait un petit signe pour encourager la foule et me donner encore plus de motivation. A ce moment, j’étais vraiment super positif. »
Wanders a pris du plaisir et ça se voyait dans chacune de ses foulées – toniques jusau’à 600 m de la fin – vendredi à la Pontaise, de quoi le motiver encore plus à poursuivre son chemin vers le meilleur niveau : « Je me suis dit « aujourd’hui c’est mon jour ». Après, à l’arrivée, je suis quand même loin, la finition, ce n’est pas encore ça. Il faut retourner travailler. J’espère bientôt avoir le record suisse (13’07), puis il faudra viser le record d’Europe et du Monde, c’est dans la logique des choses… »
Prochaine course de Julien Wanders : mardi soir à Lucerne sur 3000 m.
.
Commentaire | Wanders double champion d’Europe de cross ?
Seul bémol à la soirée Athletissima de Julien Wanders ? Sa présentation par les speakers du stade comme double champion d’Europe de cross, puis… double… champion suisse. Un affront pour les milliers de fans du premier Helvète depuis les Ryffel et Délèze à tenir la dragée haute aux meilleurs spécialistes mondiaux de course à pied. Wanders, évidemment, s’en fiche. Les Bernois du ST Bern ont plus fait la grimace en entendant leur club sanctifié « à la française » en Saint-Berne.
