Norman fuse, Calvin et Kiprop font jaser ATHLÉTISME MONDIAL | Alors que l’Américain Michael Norman vient de claquer un énorme 43"45 sur 400 m en amorce de saison, le champion olympique 2008 et triple champion du monde (2011 à 2015) du 1500 m Asbel Kiprop (KEN) et la marathonienne française Clémence Calvin font parler (mauvais) athlétisme dans les rubriques sportives. Explications.

La nuit dernière, dans le cadre des 61e Mt. SAC Relays à l’El Camino College à Torrance, en Californie (USA), le double champion du monde juniors du 400 m Michael Norman (21 ans) a réussi en 43″45 le 4e meilleur chrono mondial de tous les temps sur le tour de piste. Par le passé, seules les légendes Wayde Van Niekerk (RSA/43″03 en 2016 à Rio), Michael Johnson (USA/43″18 en 1999 à Seville), Harry Butch Reynolds (USA/43″29 en 1988 à Zurich) ont couru plus vite que le jeune prodige, qui se trouve désormais à égalité avec Jeremy Wariner (USA) sur les listes. Pas assez pour voler la vedette médiatique à Clémence Calvin et Asbel Kiprop.

Clémence Calvin dans la tourmente
En France, depuis fin mars, ça bouillonne dans l’athlétisme et le sport français. Le 27 mars, alors qu’elle était en stage au Maroc, la vice-championne d’Europe du marathon Clémence Calvin se serait soustraite à un contrôle antidopage de l’agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Alors que son entourage nie, le silence radio est de mise du côté de l’athlète, en pleine préparation pour le marathon de Paris.

De retour en France, Calvin a expliqué, dans le cadre d’une conférence de presse, qu’elle a été victime d’une « agression » en pleine rue et non d’un contrôle anti-dopage : « C’était tout sauf un contrôle. C’était d’une grande violence, une incompréhension totale », a-t-elle raconté. L’un des trois contrôleurs aurait « tapé le bras violemment » alors même qu’elle était en train de donner son fils en bas-âge à son compagnon-entraîneur Samir Dahmani, qui compte parmi les meilleurs coureurs du demi-fond français. L’enfant serait tombé, se serait mis à pleurer. Dahmani se serait mis à crier. Le couple aurait « cherché à faire ausculter son enfant » dans une pharmacie, avant de retrouver leurs esprits…

Montel dans ses petits souliers
Dans une vidéo, Patrick Montel s’est prononcé (trop) à chaud sur la question du dopage de Calvin et dans l’athlétisme en général. Sans ligne claire ni préméditation mais avec la passion qui le caractérise, l’animateur vedette a beaucoup dit, dans un sens comme dans l’autre. Le détenteur du record du monde du décathlon Kevin Mayer a surtout retenu que Montel estimait que le dopage est « inhérent au système » du sport de haut niveau et concerne « une grande partie » des athlètes. Une sortie insupportable pour Mayer, qui s’est manifesté sur Twitter, avec pour conséquence de plates excuses de la part de Montel, arguant s’être « mal exprimé ».

Record de France
Bien que suspendue à titre provisoire par l’AFLD, Calvin a été autorisée par le Conseil d’Etat à courir le marathon de Paris. A l’arrivée de l’épreuve (pas commentée par Montel, mis à l’écart pour ses propos), elle franchit la ligne du deuxième marathon de sa carrière en 4e position, dans un chrono de 2h23’41 : record de France pour 41 secondes ! « J’ai le courage de ceux qui tiennent le coup et qui sont plantés comme la tour Eiffel. Je n’ai peur de rien ni de personne », a-t-elle soufflé à l’arrivée. Affaire à suivre.

4 ans de suspension pour Kiprop
Star du demi-fond entre 2008 et 2015, Asbel Kiprop (KEN) a été contrôlé positif à l’EPO en novembre 2017 (notre article à relire ici) et suspendu à titre provisoire. Le voilà depuis ce samedi suspendu pour quatre ans fermes par l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), soit jusqu’au début de l’année 2022. « L’hypoxie provoquée par l’altitude et l’entraînement physique intense ne peut pas expliquer la présence d’EPO dans l’échantillon », a jugé le tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), écartant ainsi l’une des lignes de défense de l’athlète. « J’ai toujours dit que je ne m’étais pas dopé et je continuerai à maintenir mon innocence », clame pour sa part Kiprop, qui peut encore faire appel devant le Tribunal arbitral du sport.

Sa condamnation porte un nouveau coup à l’athlétisme kenyan, qui fait face à ce que l’Agence mondiale antidopage (AMA) taxe de « grave problème de dopage ». Au total, 138 athlètes kenyans ont été testés positifs lors des diverses campagnes antidopage depuis 2004 ; la plupart lors de tests effectués en compétition.

Commentaire | (Re)Lisez notre Dossier spécial
En tant que sport de performance, l’athlétisme est par nature la proie du dopage. ATHLE.ch lutte contre, en présentant les faits et cherchant à comprendre le phénomène, notamment dans son dossier spécial dopage, qui met en lumière et en perspective l’épineuse question.

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