Photo : (c) Daniel Mitchell/ATHLE.ch
Des primes à la performance ?
Dans la plupart des courses romandes, les primes offertes aux meilleurs hommes et femmes sont identiques. Meilleure solution pour ne pas risquer de se faire taper sur les doigts par les égalitaristes. Parfois, l’égalité des primes est de mise seulement pour les premières positions, avant un decrescendo plus rapide et/ou un nombre inférieur d’athlètes récompensées, en fonction de la densité des pelotons. Il en est notamment ainsi à l’Escalade ce week-end.
Loin de tout sexisme ou machisme, il s’agit là d’une prime à la performance. Poussée à l’extrême – au nom de l’égalité absolue –, la réalité serait plus cruelle pour les coureuses.
Imaginons le scénario suivant : les athlètes sont récompensés en fonction de leur résultat, calculé au temps au kilomètre comparé aux records du monde du 10 km, masculin et féminin. CHF 1500.- pour celles et ceux qui perdent moins de 15 secondes au km sur le record du monde ; CHF 500.- pour celles et ceux qui perdent moins de 25 secondes ; un dossard offert pour celles et ceux qui perdent moins de 35 secondes. En prenant les résultats de la course de l’Escalade 2017, on arriverait à une course masculine avec deux athlètes à CHF 1500.-, 19 à CHF 500.- et 26 invités supplémentaires. Chez les femmes, personne n’aurait décroché les CHF 1500.-, 5 auraient empoché CHF 500.-, 8 se seraient vu rembourser leur inscription.
Avec une moyenne de 3’47/km, une coureuse de niveau régional a terminé 23e en 2016 ; chez les hommes, selon le calcul ci-dessus, elle se serait classée 93e et n’aurait, en cas de pure égalité, pas sa place chez les élites.
Attention : il ne s’agit pas que les femmes ne sont pas aussi performantes que les hommes, mais simplement que pour l’heure les meilleures sont moins nombreuses à fréquenter les courses helvétiques. Après une jolie démonstration à Bulle – rémunérée comme il se doit –, la star helvétique du fond Fabienne Schlumpf se prépare ces jours pour les Europe de cross de la semaine prochaine. Les autres Suissesses d’exception que sont Lea Sprunger ou Mujinga Kambundji brillent au meilleur niveau sur des distances beaucoup plus courtes ; d’ailleurs volontiers sans toucher la moindre prime ni de départ ni d’arrivée.
Un spectacle avant tout
Si les grands événements populaires de course à pied se plient en quatre et délient leur bourse pour proposer des courses élite attractives, c’est dans une belle tradition de valorisation de la performance et de maintien d’un rassemblement d’exception entre élite et populaire. L’enjeu est de proposer au nombreux public un véritable spectacle, un show sur une boucle d’un ou deux kilomètres. Pour présenter notre sport sous un angle des plus attractifs. Si les courses féminines sont plus courtes, ce n’est pas que les organisateurs estiment que les femmes ne sont pas capables de courir 7 km, mais simplement pour rendre leur course plus tonique, plus dense. Par soucis de présenter le meilleur spectacle possible. Un choix qui peut certes être discuté, mais qui n’a rien de polémique.
Lien vers notre dossier spécial Circuit de courses
Live-Stream des courses élite, féminine d’abord, masculine ensuite, de la Course de l’Escalade DIMANCHE dès 13h30 sur ATHLE.ch !
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