Photos : ATHLE.ch
« Je suis vraiment contente. C’est cool de finir une longue journée comme ça. Les séries, c’était ok (7″18, ndlr). La demi-finale m’a montré que je pouvais courir vite (7″05, ndlr). Finir avec une médaille d’or, un season best et un record des championnats, c’est vraiment super », pétillait Mujinga Kambundji en zone mixte après son exploit. Son chrono de 7″00 représente la troisième meilleure perf mondiale de l’année et une égalisation du vieux record des championnats établi en 1986 par Nelli Cooman (NED).
Année après année, la Bernoise Mujinga Kambundji élève son niveau. C’est en 2016, qu’elle décroche sa première médaille, de bronze, sur 100 m, aux Championnats d’Europe à Amsterdam. En 2019, elle décroche le bronze aux Mondiaux de Doha, sur 200 m. L’an passé, elle a décroché à la surprise générale le titre de championne du monde en salle dans le chrono stratosphérique de 6″96. A l’issue d’une course parfaite, elle est devenue la 5e meilleure performeuse mondiale de tous les temps. L’été suivant, elle est entrée en finale mondiale sur 100 m et 200 m, avant de gagner le titre européen du 200 m et la médaille d’argent sur 100 m.
« Elle a dominé la journée de la tête et des épaules »
Le Valaisan Florian Clivaz, ancien sprinter de haut niveau national devenu… copain, coach et manager de Kambundji ne mâchait pas ses mots après le nouvel exploit de sa protégée : « C’est fantastique, elle a dominé la journée de la tête et des épaules. C’est fort en émotions après une journée longue comme ça, avec trois tours ». Quelle est le secret du chemin incroyable de Kambundji ? Il répond : « Son secret, c’est de toujours se remettre en question, que ce soit après un succès ou une défaite, et de toujours corriger et améliorer ce qui peut être corrigé et amélioré. Elle fait ça depuis des années ». Pour arriver gentiment et sûrement au sommet de son art. De quoi se réjouir des Mondiaux de cet été à Budapest sur 100 et 200 m. Et du 60 m haies de samedi et dimanche à Istanbul, avec sa petite sœur, de 10 ans sa cadette, qui pointe déjà, à son jeune âge, en deuxième position de la liste européenne de la saison.
Atcho et Gutschmidt impressionnantes
Les Lausannoises Sarah Atcho et Melissa Gutschmidt (Lausanne-Sports) ont fait fort aussi. Au point de déjouer les pronostics osés d’ATHLE.ch. Toutes deux ont brillé dès les séries en passant à la place en demi-finales : l’ancienne médaillée européenne U23 Atcho en 7″30 (4e), après un départ… endormi. La médaillée mondiale juniors Gutschmidt en 7″27 (2e), après un départ canon. « Le matin, ce n’est pas vraiment mon truc », soufflait la première. « C’était cool, je suis super contente », racontait la seconde.
En demi-finales, elles refont très bien, toutes en passant un moment sur le « hot seat » des repêchées. Gutschmidt après une belle 4e place en 7″30, qui montre qu’elle continue son bonhomme de chemin en direction du très haut niveau. « Je suis contente, mais en même temps frustrée ». Atcho après une très belle 3e place en 7″26, qui indique son retour à haut niveau, meilleur que jamais. « Je sentais dès ce matin qu’il faudrait 7″24 pour la finale… » Les deux Romandes se classent très bonnes 9e et 13e du championnat.
Finale pour Gasch après un concours pas facile
Concours pas facile mais finale pour le vice-champion du monde de l’an passé à Belgrade Loïc Gasch (US Yverdon). 2,08 m, puis 2,14 m sans problème. Avant de manquer 2,19 m, une fois, deux fois, en étant beaucoup plus haut que la barre. « J’ai eu chaud. J’ai eu énormément de peine à trouver les réglages. Ce n’est pas facile de sauter ici. La course d’élan est très rapide, ça complique tout ». Au dernier essai, fini les questions et la technique, place au panache, à la force : Gasch s’envole, la barre bouge, mais… ne tombe pas. Est-ce que ça suffit déjà pour la finale ? Réponse : oui. Tout le monde a eu de la peine à sauter comme il faut. Rendez-vous avec le Sainte-Crix dimanche à 17h05. Au saut à la perche, la Zurichoise Angelica Moser s’est qualifiée pour la finale en montrant quelques très bons sauts.
Soupe à la grimace sur 400 m
On attendait beaucoup du 400 m masculin. Trop ? Pas sûr. Le Zurichois Lionel Spitz a indiqué qu’il est très fort, mais sans être récompensé de ses efforts. Il s’est battu tout du long pour la deuxième place, avec deux virages au deuxième couloir – ce qui ne pardonne pas. Il termine troisième de sa série en 46″79, au 14e rang final. « Je me sentais très bien, mais j’ai fait tout faux. Je n’ai jamais couru à ce niveau avant cet hiver, ça change tout : cette saison indoor se termine trop tôt, mais j’ai beaucoup appris ». Le Tessinois Ricky Petrucciani a fait plus juste, mais était sans jus sur la fin (47″32). Côté féminin, la Nidwaldienne Julia Niderberger et la Thurgovienne Yasmin Giger étaient un cran en dessous.
Tous les résultats des Suisses (les Romands en italique)
Hommes
400 m
Lionel Spitz, 46″79, 3e de sa série, 14e rang final
Ricky Petrucciani, 47″32, 3e de sa série, 20e rang final
Hauteur
Loïc Gasch, 2,19 m, 5e, q
Femmes
60 m
Sarah Atcho (Lausanne-Sports), 7″30, 4e, Q / 7″26, 3e, 9e rang final
Mujinga Kambundji, 7″18, 1ère, Q / 7″05, 1ère, Q / 7″00, 1ère CHAMPIONNE D’EUROPE, RECORD DES CHAMPIONNATS
Melissa Gutschmidt (Lausanne-Sports), 7″27, 2e, Q / 7″30, 4e, 16e rang final
400 m
Julia Niderberger, 53″52, 3e de sa série, 17e rang final
Yasmin Giger, 53″89, 4e de sa série, 20e rang final
1500 m
Joceline Wind, 4’25″14, 6e de sa série, 20e rang final
Perche
Angelica Moser, 4,55 m, q, 6e position
Lien vers l’horaire et les résultats
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