Photo : (c) ATHLE.ch
Après la Chine (Pékin) en 2015, la Grande-Bretagne (Londres) en 2017 et le Qatar (Doha) en 2019, ce sont les Etats-Unis qui accueillent les joutes mondiales cette année. Suite à l’échec de la candidature pour 2019 face à Doha, Eugene s’est vu attribuer en 2015 les Mondiaux 2021 – déplacés d’une année en raison de la crise – à la suite d’une procédure simplifiée de la fédération mondiale (alors encore appelée IAAF et présidée par feu le Sénégalais Lamine Diack).
Alors que ce sont traditionnellement des capitales ou grandes métropoles qui organisent cette compétition, c’est Eugene, en Oregon, au Nord-Ouest des Etats-Unis, qui est le théâtre de cette édition. Et pour cause : si Eugene n’est que la 155e plus grande ville du pays, elle accueille le quartier général de Nike et s’est, à grand renfort des millions de la multinationale, construit la réputation de capitale nationale (voir internationale) athlétique : « Track Town USA ». Dernier gros coup en date : la reconstruction complète du stade de « Hayward Field » pour 270 millions de dollars, afin d’en faire un écrin tape à l’œil en vue des Mondiaux 2022.
Les « Ducks » de l’équipe d’athlétisme de l’Université d’Oregon font régulièrement des étincelles dans le championnat national (NCAA) et plusieurs d’entre eux émergent chaque année à haut niveau mondial. Les groupes d’entraînement professionnels sponsorisés par Nike et estampillés « Oregon » sont également bien connus des passionnés du monde entier, pour de bonnes comme pour de mauvaises raisons.
« Track Town USA » se doit désormais de tenir ses promesses et d’en mettre plein la vue au monde entier avec des Championnats d’exception. Le pari n’est pas gagné : l’Oregon est éloigné des principaux bassins de population américains et les 15’000 places d’Hayward Field n’ont de loin pas toutes trouvé preneur lors du grand meeting de Diamond League « Prefontaine Classic » en début de saison ni lors des récentes sélections américaines. A suivre et vérifier ces 10 prochains jours.
Bonvin, Gasch et Hoffmann pour défendre les chances romandes
Au total, les Mondiaux 2022 mettront aux prises 1972 athlètes issus de 192 pays. Parmi eux trois Romands, dans l’ordre d’apparition : le Vaudois Loïc Gasch (US Yverdon) en hauteur et les Valaisans Julien Bonvin (CA Sierre) sur 400 m haies et Lore Hoffmann (ATHLE.ch) sur 800 m.
Grâce à un excellent début de saison qui l’a vu courir régulièrement sous les 50 secondes, gagner les championnats suisses et établir le record romand à 49″30, Bonvin est parvenu à accrocher une place au Ranking mondial pour Eugene. Un succès inespéré pour le Valaisan, qui avait fait de l’Euro de Munich en août prochain son grand objectif. Autant dire que l’athlète plein de panache n’aura rien à perdre et va prendre un maximum de risques dès les séries. Pour réussir un gros coup ? Sur les « Entry Lists », il figure au 25e rang des 40 engagés. Séries samedi 16 juillet à 22h20 heure suisse.
Brillant vice-champion du monde en salle à Belgrade cet hiver, Gasch n’est jusqu’ici pas parvenu à trouver de la régularité cet été. Après trois premiers concours en demi-teinte à l’international, le Sainte-Crix s’était rassuré à ATLETICAGENÈVE en franchissant avec la manière 2,27 m. Performance non-encore confirmée depuis. Notamment en raison d’une douleur à la cheville. S’il parvient à retrouver l’aplomb qui était le sien lors de la finale des Mondiaux indoor, il sera redoutable. Sur la liste des inscrits, il figure en 6e position sur 32. Il est le premier Helvète à entrer en lice dès vendredi 15 juillet à 19h10.
Hoffmann est la dernière Romande à lancer la machine dans ces Mondiaux : jeudi 21 juillet à 2h20 du matin pour les séries du 800 m. 9e l’an dernier aux JO à Tokyo, la Sierroise d’ATHLE.ch estime avoir poursuivi sa progression et vise une première finale mondiale aux Etats-Unis. Seul hic : son début de saison n’a de loin pas reflété ses ambitions. De retour d’un deuxième séjour en altitude à St-Moritz, aura-t-elle trouvé les bons réglages pour courir et finir très vite ? Avec un modeste record de saison de 2’01″84, elle ne figure qu’en 40e place de l’« Entry List ». De quoi rendre les choses très intéressantes dès les séries.
Ehammer, Kambundji et le 4×100 m en têtes d’affiche
La star de l’équipe suisse à Eugene se nomme Mujinga Kambundji. Sacrée CHAMPIONNE DU MONDE indoor cet hiver à Belgrade, la fusée bernoise est plus rapide que jamais et vient d’abaisser les records suisses du 200 m (22″18) et du 100 m (10″89), ce dernier repris à Ajla Del Ponte. « Quand je réussis quelque chose, je veux toujours faire mieux la fois suivante », explique-t-elle dans le documentaire de cet hiver diffusé mercredi par ATHLE.ch. Autant dire que la médaillée de bronze des derniers Mondiaux sur 200 m lorgnera à nouveau sur le podium : aussi bien sur 100 m, 200 m que… 4×100 m. La tâche s’annonce cependant très difficile, tant la lutte entre Jamaïquaines et Américaines promet de faire rage à haut niveau. Kambundji pourrait bien réussir les courses de sa vie et néanmoins rentrer bredouille. A suivre dès les séries du 100 m dimanche 17 juillet à 2h10. Sur les « Entry Lists », Kambundji est 9e sur les deux distances. En forme ascendante après une blessure qui l’a considérablement ralentie cet hiver, la 5e de la finale olympique sur 100 m Ajla Del Ponte sera au départ en tant qu’outsider.
La plus grande chance de médaille helvétique repose sur les épaules de Simon Ehammer. Avec son fantastique saut en longueur à 8,45 m réussi lors du décathlon de Götzis (record suisse et RECORD DU MONDE en décathlon), le vice-champion du monde multiples indoor détient la meilleure performance mondiale de la saison. Lors de ses deux sorties en Diamond League, il a certes été battu, mais a confirmé qu’il avait bien le niveau pour rivaliser avec les meilleurs sauteurs de la planète (deux podiums). A Eugene, l’Appenzellois promet d’arriver gonflé à bloc. Et s’il réussissait LE gros saut au bon moment ? On retrouvera Ehammer plus tard cet été sur le décathlon à l’Euro de Munich. Qualifications de la longueur samedi 16 juillet à 3h00, finale dimanche à 3h20.
Les attentes seront grandes également pour le 4×100 m féminin : depuis que Laurent Meuwly s’est arraché les cheveux après que Kambundji ait perdu le témoin dès la sortie des blocs lors de l’Euro 2014 au Letzigrund, l’équipe a fait d’énormes progrès… mais court toujours après sa première breloque internationale. La densité du sprint féminin suisse est désormais telle que le coach Adrian Rothenbühler a des problèmes de luxe : qui pour épauler les deux finalistes olympiques Del Ponte et Kambundji ? Depuis le début de l’année, Géraldine Frey se profile comme la star montante du sprint suisse, Salomé Kora est gage de stabilité. Mais samedi dernier à Bulle, la cadette de l’équipe Natacha Kouni (21 ans) a claqué un énorme 11″12 et devancé nettement à deux reprises Kora en confrontation directe. Kambundji, Del Ponte, Frey et Kouni sont actuellement les 4 filles les plus rapides, mais Rothenbühler osera-t-il lancer ce quatuor inédit sur la piste ? Quoi qu’il en soit, avec le meilleur chrono mondial de la saison, le relais suisse a une médaille en ligne de mire face aux traditionnels ténors que sont les Etats-Unis, la Jamaïque ou encore la Grande-Bretagne. La Lausannoise Sarah Atcho est également du voyage, à priori en tant que remplaçante.
Heures de départ de tous les Suisses aux Mondiaux de Eugene
Loïc Gasch, hauteur, 6/32
Qualifications vendredi 15 juillet 19h10
Finale mardi 19 juillet 2h45
Angelica Moser, perche, 9/31
Qualifications samedi 16 juillet 2h20
Finale lundi 18 juillet 2h25
Simon Ehammer, longueur, 2/34
Benjamin Gföhler, longueur, 29/34
Qualifications samedi 16 juillet 3h00
Finale dimanche 17 juillet 3h20
Chiara Scherrer, 3000 m steeple, 16/45
Séries samedi 16 juillet 19h35
Finale jeudi 21 juillet 4h45
Jason Joseph, 110 m haies, 13/43
Séries samedi 16 juillet 20h25
Demi-finales lundi 18 juillet 2h03
Finale lundi 18 juillet 4h30
Julien Bonvin, 400 m haies, 25/40
Dany Brand, 400 m haies, 36/40
Séries samedi 16 juillet 22h20
Demi-finales lundi 18 juillet 3h03
Finale mercredi 20 juillet 4h50
Mujinga Kambundji, 100 m, 9/54
Géraldine Frey, 100 m, 39/54
Ajla Del Ponte, 100 m, 40/54
Séries dimanche 17 juillet 2h10
Demi-finales lundi 18 juillet 2h33
Finale lundi 18 juillet 4h50
Annik Kälin, heptathlon, 4/19
100 m haies dimanche 17 juillet 19h35
Hauteur dimanche 17 juillet 20h35
Poids dimanche 17 juillet 22h45
200 m lundi 18 juillet 3h38
Longueur lundi 18 juillet 18h35
Javelot lundi 18 juillet 18h55
800 m mardi 19 juillet 3h55
Ricky Petrucciani, 400 m, 38/48
Séries dimanche 17 juillet 20h05
Demi-finales jeudi 21 juillet 4h15
Finale samedi 23 juillet 4h35
Silke Lemmens, 400 m, 46/51
Séries dimanche 17 juillet 21h00
Demi-finales jeudi 21 juillet 3h45
Finale samedi 23 juillet 4h15
William Reais, 200 m, 48/55
Séries mardi 19 juillet 2h05
Demi-finales mercredi 20 juillet 3h50
Finale vendredi 22 juillet 4h50
Mujinga Kambundji 200 m, 9/51
Séries mardi 19 juillet 3h00
Demi-finales mercredi 20 juillet 3h05
Finale vendredi 22 juillet 4h35
Yasmin Giger, 400 m haies, 33/40
Séries mercredi 20 juillet 2h15
Demi-finales jeudi 21 juillet 3h15
Finale samedi 23 juillet 3h50
Lore Hoffmann, 800 m, 40/48
Séries vendredi 22 juillet 2h10
Demi-finales samedi 23 juillet 4h35
Finale lundi 25 juillet 4h35
Ditaji Kambundji, 100 m haies, 18/43
Noemi Zbären, 100 m haies, 35/43
Séries samedi 23 juillet 20h20
Demi-finales lundi 25 juillet 2h10
Finale lundi 25 juillet 4h00
4×100 m femmes, 1/16
Séries samedi 23 juillet 2h40
Finale dimanche 24 juillet 4h30
4×400 m femmes, 15/16
Séries dimanche 24 juillet 2h10
Finale lundi 25 juillet 4h50
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