Wanders au Kenya : «Mes parents et Marco m’ont dit que j’étais mieux ici»  CRISE | Pas de rapatriement en Suisse pour Julien Wanders (Stade Genève). Son coach Marco Jäger et ses parents lui ont conseillé de rester chez lui, à Iten, au Kenya. Lui n’a jamais eu l’idée de rentrer. En début de semaine, il a répondu à nos questions sur son état de forme, son entraînement, les JO, ses objectifs et la crise du Covid-19 au Kenya.

Photo : (c) ATHLE.ch

Quand le corps dit « stop »
Après le semi-marathon de Ras Al Khaimah (décevante 11e place en 60’46 le 21 février dernier, ndlr.), j’ai eu un gros contre-coup. C’est normal après une course, mais normalement ça ne dure pas plus d’une semaine. Là ça s’est prolongé sur plusieurs semaines. Même en footing je n’avais aucune sensation. On ne sait pas trop d’où ça vient avec Marco [Jäger]. Peut-être qu’on a un peu trop poussé. Mon corps a dit stop, je ne sais pas, difficile à dire.

Incertain pour les Mondiaux de semi
J’avais repris les entraînement pour les Mondiaux de semi, mais même avant qu’ils soient repoussés, on envisageait de ne pas les faire. La forme n’était vraiment pas là. Donc – entre guillemets – ça tombait bien.

Un jour de pause par semaine
Pour l’instant, je n’ai pas encore repris l’entraînement pour la piste. Je retrouve gentiment la forme et reprends un entraînement complet, avec un jour de pause par semaine : ce que je n’avais pas l’habitude de faire, mais dont j’ai encore besoin pour l’instant. On refait les séance normalement, avec encore pas mal de foncier.

Le but : être en forme en juillet-août
Pour l’instant, je n’ai aucune idée de comment va se passer la saison 2020. J’espère quand même qu’il y aura une saison sur piste. J’espère qu’il y aura les Europe en août, mais ce n’est visiblement pas sûr. Donc pour l’instant, le prochain objectif, c’est ça. Ensuite, il y aurait les Mondiaux de semi en octobre, qui restent le gros objectif. Pour l’heure, je m’entraîne sans vraiment de but précis, si ce n’est de retrouver les sensations et d’arriver en forme pour juillet-août, en espérant que ça reprenne là.

Être encore plus fort l’an prochain
Les JO une année plus tard, c’est un avantage pour moi. On ne sait jamais ce qui peut arriver en un an, mais j’espère que j’aurai progressé encore et que j’aurai eu une saison supplémentaire sur piste pour prendre de l’expérience. Je serai encore sur la piste en 2021 et pas sur marathon. 5000 m-10’000 m, ça reste le plan, jusqu’à ce que j’en aie marre.

Mieux à Iten qu’à Genève
Personne ne m’a demandé de rentrer à cause du virus. Mes parents et Marco m’ont même dit que j’étais mieux ici ; tout le monde m’a dit que la situation en Suisse était moins bonne qu’au Kenya, en tout cas maintenant. Ça ne m’est jamais venu à l’idée de rentrer.

Panique moins grande qu’en Suisse ou en France
Au Kenya, il y a une quarantaine de cas de coronavirus à ce jour. Ils ont pris des mesures dès le premier cas, ou même avant, donc beaucoup plus tôt qu’en Europe. Ils ont fermé les frontières, ils ont plus ou moins dit à tout le monde de rester à la maison. Actuellement, il y a un couvre-feu entre 19h et 5h et ils ont plus ou moins fermé les restaurants. Pour l’entraînement, ça devient de plus en plus strict aussi. Maintenant, on ne peut s’entraîner plus que seul ; plus d’entraînement en groupe, même à deux-trois, on n’a plus le droit. C’est vraiment seul ou rien. Et évidemment, comme partout, les gens ne parlent que de ça ici. Ils ont peur, mais j’ai l’impression que la panique est quand même moins grande que ce que j’entends de la Suisse ou de la France.

Le virus à la place des autres problèmes à la télé
Ici, les gens ne parlent que de ça, ça bouleverse toute l’économie, toute la vie en général. Donc c’est sûr que c’est difficile de parler d’autre chose. Il y a d’autres problèmes que le virus, en Afrique, mais il n’y a que ça qui passe à la télé, en boucle.

Confinement possible d’un jour à l’autre
Je sais que d’un jour à l’autre, ils peuvent nous dire qu’on ne peut plus sortir. Et les gens vont respecter ça, parce qu’ici, c’est un peu différent de l’Europe : la police est moins « gentille », il n’y a peut-être pas d’amendes, on ne va pas se faire mettre en prison, mais ça peut vite être assez violent si on ne respecte pas les règles. On a déjà vu ça vers Mombassa où des gens qui ne respectaient pas le couvre-feu se sont fait frapper par la police. Il faut faire attention, mais à Iten je pense qu’on est assez tranquilles. Il faudra respecter les règles, c’est comme ça. Pour l’instant ça va, mais de jour en jour, c’est de plus en plus strict, on verra jusqu’où ça va.

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