.
La galerie photos de Daniel Mitchell
Des brutes | On adore !
Cette année, il y a une discipline qui dépasse toutes les autres, en émotion, en secouage de tête : le 400 m haies masculin. Sauf pour nous autres Suisses, évidemment, qui avons depuis toujours aussi un faible pour le 400 m haies féminin. Le 4H masculin de Berlin a tout à fait été à la hauteur. Fidèle à lui-même, la brute Karston Warholm (NOR), prodigieux champion du monde à Londres, est parti en boulet de canon. Yasmani Copello (TUR) pile à la même vitesse. Superbe mano à mano. Sur la dernière haie, les deux hommes sont ensemble, côte à côte. Warholm a plus de roulement – et termine devant. En 47″63 : record personnel, record de Norvège, record d’Europe U23. Copello est chronométré en 47″81 : record personnel, record de Turquie. Et de frustration d’avoir été si près de l’exploit. De la folie furieuse. Le sympathique Irlandais Thomas Barr, fantastique 4e des JO de Rio, vient décrocher in extremis le bronze, en 48″31. Sur la tribune, certains journalistes sont debout, tellement c’était beau. Avant de se regarder – et de se demander : et Kariem Hussein ? Il a réussi ses examens ?
On a rencontré | Une maman de 75 ans, avec sa fille de 45
Dans la S-Bahn qui nous conduit au Stade olympique, on est tombé sur deux Hambourgeoises, en déplacement pour les championnats, heureuses de pouvoir nous suivre d’une ligne à l’autre. La maman a 75 ans, la fille 45. Depuis toujours, elle se déplacent ensemble, dans les villes, ici et là, en Allemagne, pour suivre des manifestations sportives. Parce qu’elles adorent ça : « Le sport, c’est notre passion : les jeunes, qui se battent, pour devenir meilleurs ». Il leur arrive aussi de se déplacer à l’étranger. Il y a quelques années, elles ont fait le voyage de Zurich, et aussi de Lucerne. « Ce sont des villes et des stades splendides », souffle la fille, d’un large sourire. « Dommage que le sport soit tellement marqué par l’argent : ça pourrit tout », continue la mère. Bonne nouvelle : à Berlin, on voit les gens, les fans, les sourires, les pleurs, les efforts bien plus que le côté business.
Pourquoi faire de l’athlétisme ?
Imaginez-vous : des milliers d’athlètes, qui s’entraînent, jour après jour, pour s’améliorer, élever leur niveau. Parmi eux, les meilleurs, les plus doués, les mieux entourés, ont la chance de participer aux Championnats suisses. Parmi eux, les tout meilleurs peuvent, s’ils ont vraiment beaucoup de chance, participer aux Championnats d’Europe. Cette année, ils sont 52 Suisses à avoir cette aubaine. Une dizaine d’entre eux rêve de médaille. Avec eux, leur coach, leur groupe d’entraînement, leur entourage, leurs amis, etc. Et pour eux, le plus important, dans la vie, c’est de courir vite, de sauter loin, ou haut, de lancer loin. C’est con, mais c’est comme ça. Alors qu’il y a tellement de choses qui comptent encore beaucoup plus dans la vie : vous le savez, les résonances, les échanges, la sincérité, le partage…
Notre invité du jour : l’orage (violent, finalement le bienvenu et… amoureux d’athlétisme)
40’000 spectateurs sont venus au stade hier pour célébrer les deux médailles allemandes au javelot et les deux autres sur 100 m haies. Puis, en fin de programme, invité surprise : l’orage. Alors qu’il a fait plus lourd que jamais, sur Berlin, ces derniers jours, ça a « pété, mais alors vraiment ». Au point que les speakers (qui font un excellent travail, d’ailleurs), ont prié les gens de rester dans le stade pour des raisons de sécurité… Bonne nouvelle : l’orage a fait diminuer les températures de 10 degrés. On est passé de 39 à… 29. Certains disent : « De 1000 à… 999 ». Amis de la nuance – et de l’athlétisme, bonjour.
Lien vers les listes de départ, l’horaire et les résultats
Lien vers notre dossier spécial Berlin 2018