Berlin J3 | Retour en images et impressions GALERIE & COMMENTAIRES | Photos de Daniel Mitchell, commentaires amoureux et critiques d’ATHLE.ch, et d’un invité quotidien. Aujourd’hui : on a surtout eu à l'œil la famille Ingebrigsten, et donc les séries du 1500 m. Sans parler de la grande famille allemande de l’athlétisme.

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Galerie photos du troisième jour de Berlin 2018 par Daniel Mitchell

« de 3 »

On a adoré | Quelle insolence !
Vous avez vu les séries du 1500 m ? La deuxième, en particulier ? Bousculade à 680 m de la fin : le Français Alexis Miellet et le champion d’Europe en titre, le Norvégien Filip Ingebrigsten se retrouvent à plat ventre sur la piste. Ils se relèvent. 200 m plus tard, Miellet grimace, à boulet, à 10 mètres du peloton, Ingebrigsten remonte tout le monde à la corde, à l’égyptienne (en avançant une épaule et sortant les coudes). Il revient beaucoup trop vite ! Il est fou ! Non, pas du tout, il est atrocement fort : il se qualifie facile, à la place, en 3’40″88. Miellet finit loin, en 3’51″61.

Vous voulez être connus ? | Faites des bébés !
L’athlétisme est un sport dur. Si vraiment vous voulez être connu, vraiment connu, il faut faire des performances exceptionnelles. En fait, dans les 25 dernières années, il n’y a qu’un homme qui est devenu vraiment connu : Usain Bolt (JAM). Jusqu’à en avoir par-dessus la tête. Une nouvelle mode s’installe : celle des familles, d’exception, s’il vous plait. A Berlin, si on retrouve les frères Borlée (BEL), spécialistes de 400 m, dont le dernier venu (« Borlée d’honneur » il est vrai) vient d’être sacré champion du monde U20, tous les journalistes n’ont d’yeux que pour les Ingebrigsten, inscrits à trois sur 1500 m et 5000 m. Vous aimez vraiment la gloire ? Faites des bébés ! Attention : ils doivent tous être d’exception. Il y en a qui parient sur un triplé, voire deux, norvégiens, cette année, à Berlin…

Notre invité du jour : Le public du Stade olympique de Berlin (nombreux, attentif, enthousiaste et… amoureux d’athlétisme)
Il y avait du monde mercredi soir dans l’immense Stade olympique de Berlin. Les Allemands se sont déplacés en nombre, aussi parce qu’il y avait les adieux de leur lanceur de disque Robert Harting, champion du monde ici même en 2009, avant d’être sacré champion olympique à Londres en 2012 ; et la fin du décathlon, avec le légionnaire et roi des athlètes Arthur Abele, qui a fait se lever (suite à son attaque à 400 m de la fin), puis pleurer le stade tout entier (après s’être fait méchamment dépasser, puis brillamment sacré champion d’Europe).

Dans le public, un demi-fondeur, ami d’ATHLE.ch : « Pas facile à suivre ces concours, tout de même ! Les courses s’alignent sur 8 couloirs, mais au milieu du terrain, ça part dans tous les sens : des affrontements à distance, des mesures qui se font attendre, et même des médailles adjugées a posteriori, qu’on loupe alors qu’elles se profilaient sous nos yeux. Et pourtant, ce soir, qu’est-ce qu’on vibre ! Avec des jeunes qui sortent les crocs, des stars qui se font voler la vedette, et d’autres qui tirent leur révérence. Dernier cri ou premières larmes. Les têtes n’arrêtent pas de tourner. Ici, avec les femmes, au poids. Là-bas, chez les hommes, à la longueur. On voit les favoris pour la gagne se rendre coup pour coup. Et si on y regarde de plus près, la lutte pour les accessits est tout aussi féroce. Alors que le classement provisoire semble avoir stagné, le podium se joue encore dans l’ombre, à la deuxième meilleure tentative !

Peu importe que le stade soit à moitié plein. Chaque spectateur applaudit pour deux. Peu importe que des compatriotes risquent leur rang. On donne de la voix comme jamais. La vague allemande semble tout emporter avec elle. Même les supporters de la Mannschaft se font griser par leur ferveur. Sacrilège, ils ont tout à coup les poils qui se dressent sur le lancer d’une adversaire ! Sans qu’ils ne puissent plus rien contrôler, pas même ce satané boulet polonais, qu’ils font voler plus loin que celui de leur chouchou.

Ah ces Allemands, ils mettent tellement bien l’ambiance qu’ils n’en sont même plus les maîtres dans leur propre stade ! Ils donnent la chair de poule à des non-initiés, jusqu’à faire trembler un demi-fondeur qui se croyait peut-être insensible aux exploits de ces colosses aux antipodes de sa planète athlé. Danke Berlin ! »

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