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Photo : (c) Montreux Trail Festival
Dans le domaine du Trail, le Valais fait office de capitale nationale, si ce n’est mondiale, en matière de densité. En Suisse romande, rien qu’en ce début d’année, trois nouvelles épreuves majeures ont été annoncées : les organisateurs du tout nouveau Swisspeaks Trail, trans-valaisanne reliant la Grande-Dixence au Bouveret par les cimes, devront jouer des coudes avec les premières éditions du Montreux Trail Festival et du Lausanne-Genève Trail pour attirer cet été les amateurs de grands espaces. Sans même parler du Trail des Châteaux qui verra le jour en 2018 en marge de la Course Titzé de Noël à Sion.
Mais qu’est-ce que le Trail ? L’appellation anglicisée et modernisée des traditionnelles courses de montagne ? « Non ! » répond la Fédération internationale de la spécialité (ITRA), le Trail est avant tout un état d’esprit : « Une course à pied, ouverte à tous, dans un environnement nature et en semi ou autosuffisance. La discipline veut véhiculer des valeurs d’éthique, de loyauté, de solidarité et de préservation de l’environnement ». Les Trails mettent volontiers à l’épreuve la résistance du corps humain : les parcours les plus ardus s’étendent sur des distances allant jusqu’à 300 km, en montagne et dans des conditions parfois extrêmes. Plus efficace encore pour oublier les soucis du quotidien que la cuite du samedi soir.
Le trail c’est aussi une affaire qui roule et qui réjouit les équipementiers, les revendeurs de produits énergétiques, les boîtes de production et d’événementiel et, last but not least, les responsables touristiques. Les statistiques les plus optimistes affirment que chaque traileur génère 4,8 nuitées dans la région de la course. Même la Fédération suisse d’athlétisme (Swiss Athletics) a compris le potentiel commercial du Trail et organise depuis 2014 des championnats suisses. Tout le monde veut surfer sur la tendance trail et son cocktail bigarré d’émotions, de sensations et de valeurs : s’exploser le corps et la tête en toute solidarité, par amour de la nature, c’est quand même quelque chose. Pour le plus grand bonheur des promoteurs en tout genre.