Maude Mathys s’est envolée pleine d’ambition à ces Championnats du monde version longue distance. L’an passé, elle a terminé excellente deuxième sur la distance classique. Cet été, elle a été sacrée pour la troisième fois championne d’Europe. Simone Troxler semblait sur la bonne vague elle aussi suite à ses victoires aux marathons de la Jungfrau et de Lausanne. Entourées de Theres Lebœuf, les Suissesses lorgnaient également en direction du podium par équipe. Il n’en fut rien. Seule Lebœuf est arrivée au bout du parcours long de 41,5 km, en 17e position, à 19 minutes de la tête de course.
« Pas de jambes » pour Mathys
Dès le départ, Maude Mathys raconte avoir dû « forcer pour rester avec la tête de course ». A chaque petite montée, elle avait « les jambes qui serraient ». « J’ai croché en espérant que cela donne le tour, mais je ne me suis jamais sentie bien ». Pragmatique, elle a jeté l’éponge au 17e kilomètre : « J’ai abandonné après 1h30 de course, car mes jambes ne « revenaient pas ». Je me trouvais alors à la 10-11e place. Pour moi, c’était la médaille ou rien. »
« Gastro » pour Troxler
Pour Simone Troxler, l’échec est moins surprenant : tombée malade quelques jours avant de s’envoler en Argentine, elle se savait amoindrie : « Cela fait une semaine que j’ai la gastro. J’ai voulu essayer quand même, sans grande énergie, mais j’ai eu des crampes d’estomac horribles – et les jambes étaient lourdes aussi ». L’expérience n’a pas été agréable : « J’ai commencé à avoir mal partout et à être très fatiguée : le parcours devenait flou et le mal de ventre augmentait alors je ne pouvais plus courir ».
Le mental a sans doute joué aussi. A la conférence de presse du Lausanne Marathon (gagné en 2h42’30), elle indiquait, à propos de sa sélection pour les Mondiaux : « Oui, je serai de la partie, mais c’est fou : normalement, ces compétitions, on les regarde à la télé. Je n’arrive pas vraiment à me dire que je serai moi dans le maillot de l’équipe suisse… » Après son abandon de samedi, elle analyse, sensible et lucide : « Tout arrive peut-être trop vite. Je me sens pour l’instant encore plus comme la petite « Simi » qui court à côté de la médecine pour se vider la tête que comme une athlète de championnats de cette ampleur ».
La suite du programme ? Deux semaines de pause, qui lui feront le plus grand bien.
Le meilleur résultat suisse a été réussi par Jonathan Schmid (TV Unterseen), 11e en 3h29’37, à 17 minutes de la tête de course.
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