Commentaire | La Kids Cup : génération d’étoiles filantes CHRONIQUE parue dans Le Nouvelliste du 30 août 2017 | En quelques années, la Fédération nationale, le Weltklasse Zürich et le sponsor numéro 1 de l’athlétisme suisse ont fait du projet jeunesse « UBS Kids Cup » destiné aux jeunes de 7 à 15 ans une histoire à succès. Les communiqués de presse annoncent plus de 140'000 participants par année et présentent les médaillés suisses des championnats internationaux jeunesse comme « la Génération Kids Cup ». Avant de se manifester au niveau international, Géraldine Ruckstuhl, Angelica Moser, Caroline Agnou et autres Yasmin Giger ont brillé dans le cadre dudit projet.

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Photo: (c) UBS Kids Cup

En Valais aussi, le triathlon athlétique (sprint, longueur, lancer de la petite balle) enthousiasme enfants, parents et entraîneurs. Des multiples éliminatoires régionales à la grande finale nationale, qui s’est jouée samedi dernier dans le Stade du Letzigrund en présence de stars et personnalités de l’athlétisme suisse et mondial. Tout le monde est d’autant plus excité que : c’est gratuit, les organisateurs reçoivent tentes et dossards et les enfants sacs, casquettes, t-shirts, autographes, selfies avec les stars, etc. Le tout généreusement offert par le précieux sponsor de l’athlétisme suisse.

Succès unique en son genre pour la Kids Cup, qui contribue activement à la phénoménale vague actuelle de l’athlétisme suisse. Au même titre que les deux autres projets jeunesse dont les finales nationales se dérouleront ces prochaines semaines : le Mille Gruyère et le Swiss Athletics Sprint.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Vraiment ? Le dispositif est-il vraiment sain pour nos jeunes têtes blondes ? On peut douter du fait que les athlètes en herbe de 7, 10 ou 15 ans filmés et célébrés comme les stars du Weltklasse Zürich, puis récompensés par les vedettes elles-mêmes, trouveront à l’avenir la motivation nécessaire à supporter les immenses souffrances et sacrifices qui font la réalité de ce sport à tous les niveaux.

Seuls quelques-uns, les plus doués, solides et opiniâtres, dans le corps comme dans la tête, parviendront à s’en sortir. La grande majorité des finalistes se sera vue comme champion et aura tôt fait de baisser les bras. Même les meilleurs risquent de ne jamais concourir en élite, 16 longues années après leur première finale dans le Letzigrund à 7 ans… Si la Kids Cup stimule à n’en pas douter de manière inédite l’athlétisme suisse et permet à des champions d’éclore, elle trompe, met à mal ou décourage par une vaine gloriole, souvent partagée plus que de raison en famille, tous ceux qui devraient former la grande famille de ce sport en s’engageant à long terme : comme athlète, quel que soit son niveau ; comme entraîneur, bénévole, dirigeant, starter ou autre juge-arbitre.

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