A la hauteur de la légèreté INTERVIEW | En compagnie de Silvan Keller (à gauche sur la photo entouré de son groupe d’entraînement), nous vous proposons d’aller à la rencontre de cette légèreté un peu mystique mais finalement pas si inatteignable. Tout le monde ne sait pas voler, chaque pas vers le décollage s’apprend, se calcule, s’entraîne.

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Photo: (c) Daniel Mitchell/ATHLE.ch

Un vendredi après-midi, le téléphone sonne. Sous les coups stridents de cette même sonnerie, quelqu’un interrompt son montage vidéo, chose qui l’arrange car il semblerait que les images lui prennent la tête. Les appels sont parfois anodins mais peuvent aussi avoir le pouvoir d’être salvateurs. Ce quelqu’un mystérieux est en fait, une personne connue de vous tous. Et sans vouloir m’amuser une énième fois avec les mots, s’il y a bien une chose à laquelle il tient, c’est l’envol. Voler c’est pour lui l’occasion de voyager. Le saut en hauteur c’est une paire d’ailes, la musique est ce qui les prolongent, les rendent plus gracieuses. Hauteur et Musique, serait cette formule qui mène vers la légèreté.

En compagnie de Silvan Keller (à gauche sur la photo entouré de son groupe d’entraînement), nous vous proposons d’aller à la rencontre de cette légèreté un peu mystique mais finalement pas si inatteignable. Tout le monde ne sait pas voler, chaque pas vers le décollage s’apprend, se calcule, s’entraîne.

Silvan, pour ceux qui ne le savent pas, qui es-tu ?

Je m’appelle Silvan Keller, j’ai 41 ans. Enseignant de formation, j’exerce cette profession à 70% entre le gymnase et l’université de Lausanne. Auparavant, j’ai également suivi une formation de réalisateur de film. D’un point de vue plus athlétique, de base je suis entraîneur de club et par la suite, j’ai eu la chance de devenir entraîneur au CNP. Depuis 2015, je suis également entraîneur national de saut en hauteur, une discipline que j’ai pratiquée au cours de ma carrière de décathlonien. Le décathlon, riche en mouvements, a été une manière d’assouvir ma soif de curiosité dans le monde de l’athlétisme.

Tu es aussi à l’origine de la compétition « Hauteur & Musique », bonne idée mais pour qui et pourquoi?

L’idée a été lancée avec un ami, Nicolas Verraires. Nous avions eu écho de ce type d’organisations en Allemagne. Mettre sur pied un tel événement nous semblait intéressant car il était susceptible de transformer l’athlétisme en spectacle et donc de captiver davantage le public. En étant ciblé sur le saut en hauteur, il est plus facile d’apprendre à connaître les athlètes mais aussi de montrer leur comportement face à la musique et l’impact de celle-ci sur la performance.

Ne serait-ce pas aussi en lien avec une sensibilité musicale que tu nous cacherais ?

Il est vrai que la musique est un art qui m’a toujours touché. Sport et musique sont pour moi une bonne association. Le fait d’avoir une performance sportive en musique donne encore plus de valeur à celle-ci. C’est entre autre pour cela que j’apprécie des sports comme la gymnastique ou le patinage artistique, des activités qui se fondent avec la sensibilité de la musique.

Il faut dire qu’entre hauteur et musique il n’y a qu’un pas, non ?

Je dirais que le pas entre les similitudes majeures est que la musique tout comme le saut en hauteur te transporte. En somme, c’est comparable au vol d’un oiseau, c’est la sensation de voyages vers d’autres ères, le pouvoir de l’accès à la légèreté.

Dans ta voiture, un CD en boucle, la radio ou la beauté du silence ?

Ce n’est en tout cas pas le silence avec le monstre bruit de ma vieille croûte (qui de surcroît roule toujours). J’ai beaucoup de vieux CDs mais j’aime découvrir de nouveaux auteurs ou de nouveaux albums. Ma curiosité n’y est à nouveau pas étrangère. Les paroles que tu écrirais sur les murs, qui te collent au front ? « Time to fly » ou « I’m flying… » de Tricky. David Bowie le dit aussi dans l’une de ses chansons. Je trouve intéressant de voir que les sentiments des artistes se rejoignent. L’envol, c’est un sujet de rêverie mais c’est surtout réussir à se sentir léger.

Ton message avant le décollage…

Dans tout ce que l’on essaie d’accomplir, nous devons atteindre la légèreté. A chacun de trouver la sienne, de la comprendre. La musique est une porte vers cette sensation. Laissez-vous porter.

 Pour approfondir le thème :

http://www.irbms.com/download/documents/komilkiw-musique-et-performance-sportive.pdf

Clémence Praz

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